XV - Elle

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Manhattan est un quartier qui réserve beaucoup de surprises. Je suis réveillée depuis 6h pourtant je n'ai pas pu avoir le métro c'est pour cette raison que je suis coincée dans les bouchons dans un taxi jaune. Il me reste une vingtaine de minutes pour arriver à l'heure. Autant dire que je suis foutue.

Je parviens quand même à arriver dans les temps au travail. A deux minutes près.

-Mademoiselle Kane-Porter, m'interpelle une voix peu familière.

Je me retourne et tombe sur un homme. Pas plus de la trentaine je pense et il était parfaitement moulé dans son costard sur mesure.

-Vous êtes en retard.

Impossible. Même si j'ai fini mon trajet par une course sur le trottoir, je suis arrivée avec deux minutes d'avance. J'ai bien pris soin de vérifier.

-Votre montre à de l'avance sans doute parce que je suis en avance d'une minute maintenant, je réponds en jetant un coup d'œil à ma montre.

-Vous contredisez votre supérieur ?

C'est les aléas du premier jour. On ne sait pas qui est qui.

-Oh excusez moi Monsieur...

Je suspend ma phrase en me rendant compte que je ne connaît même pas son nom. Il me fixe attendant que je finisse une phrase qui n'a pas de fin.

-Raphaël Martins. Je suis un des juristes à la solde d'Hastings et vous, vous êtes à compter de maintenant mon assistante juridique. Normalement c'est ce qui devrait être mais étant donné les recommandations de Monsieur Hastings, je serai pendant un temps votre maître de stage avant de basculer à votre supérieur histoire de faire les choses dans les normes.

-Je vois.

Il me tourne alors le dos et se dirige vers un couloir qui semble mener aux différents bureaux. Je n'attends pas qui me dise de le suivre avant de le faire. Je croise Jeffrey à la volée dans un petit bureau à la porte ouverte en allant vers le mien . Donc il a finalement postulé ici. Je suis contente de voir au moins un visage renfrogné parmi cette ribambelle de coincés du cul qui ne font que le dévisager .

Depuis que j'arpente le couloir, et les yeux féminins, et ceux masculins me fixent sans vergogne. Je m'excuse silencieusement de ne pas être dans les règles du tailleur mais je n'entrais plus dans les miens ce matin . J'ai pris un poids monstre du coup je me suis rabattue sur cette robe droite bordeaux. Je reste quand même présentable.

Il s'arrête devant une pièce d'approximativement trois mètres carré contenant un bureau, un ordinateur et une étagère de rangement. Pas mal. En plus de ça, il y a l'air conditionné.

-Votre espace de travail Mlle Kane-Porter, annonce t-il en me montrant l'habitable comme un objet d'enchères.

Je le remercie tout en pénétrant dans la pièce. Je dépose mon sac sur le bureau un peu trop vide à mon goût. N'amènerais des cadres photos et des bricoles quand ma période de mise à l'essai serait passée. Aménager mon bureau serait dire ouvertement que j'ai déjà le poste même si techniquement c'est ce qui se passe.

-Je vous laisse prendre vos marques . Mon bureau est au bout du couloir si jamais vous avez des questions. Je vous enverrais des plaidoiries et quelques actes simples à rédiger par mail. Vous irez dès lors aux archives chercher les dossiers physiques pour me donner ce que je veux dans les plus brefs délais.

-D'accord Mr Martins.

Il referme alors a porte du bureau et s'éclipse. Mon téléphone n'avait cessé de vibrer dans mon sac mais je ne me voyais pas décrocher devant Martins d'alors j'ai tout bonnement ignoré. Maintenant qu'il n'est plus là , je peux m'adonner à mes occupation le temps qu'il m'envoie les mails.

The black lady IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant