Chapitre 30

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Et après avoir eut encore ce réflexe d'arrêter de respirer comme pour plonger, Hermione sentit la pensée sur son visage et quand elle ouvrit les yeux elle était dans un avion. Oui un avion, de chasse. Elle poussa un léger cri et Draco qui était assis derrière elle avait l'air tout aussi désemparé qu'elle ne l'était !
-Un avion de chasse ! Cria-t-il, regarde le pilote : on doit être en pleine Seconde Guerre Mondiale.
-Tes ancêtres ont fait la Seconde Guerre Mondiale, cria-t-elle de plus belle tentant de couvrir de sa voix le bruit de l'avion pour que Draco l'entende.
-Je n'en ai aucune idée... Répondit-il perplexe.
-Je ne comprends rien ! Tu crois que l'homme devant moi est...
-Mon grand-père, oui.

Hermione n'en revenait pas. Elle ne savait presque rien de la famille proche de Draco. Évidement les dernières révélations sur ses plus vieux ancêtres étaient dur à avaler mais son grand père ! Draco l'avait connu, il lui avait dit qu'il était décédé peu avant son entrée à Poudlard.
-Mais c'est un avion de chasse ! Il a une sirène ! Ton grand-père était du côté...

Et elle n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'ils étaient comme projeté hors de l'avion. Hermione sentit le sol sous ses pieds et comprit qu'ils allaient assister à un autre souvenir du grand-père de Draco.
Ils se trouvaient dans une pièce très sombre, une petite fenêtre éclairant une porte derrière eux et leurs visages respectifs mais rien d'autre. Devant eux, tout n'était que ténèbres.

-Allemand. Finit-elle, du côté allemand...
-Apparemment...
-Mais tous les allemands ne sont pas nazis Draco !
-Oui, évidement ricana-t-il, mais quand notre sang et celui de Septimus Malfoy est le même crois-tu vraiment que l'on puisse être autre chose que ça... Un nazi ?
Il paraissait dégoûté par sa propre personne.
-Draco... Tu ne peux pas être sûr.
-Bon, déjà qu'est ce que l'on fout ici ? Dit-il se refermant sur lui-même.
-Je n'en sais rien. Mais c'est forcément dans la même... Période pour que la pensée est contenue deux souvenirs. Fit-elle tentant de garder un ton doux.
-Oui... Fit-il
Soudain la pièce s'éclaira et les néons qui produisait une lumière blanche commencèrent à vrombir. Ce bruit donnait à la pièce un aspect encore plus morbide. C'était une petite pièce qui ressemblait fortement aux salles d'opérations moldues. Malheureusement, Hermione comprit bien vite que s'en était une. Du sang. Il y avait du sang par terre. Il couvrait le carrelage bleu rendu presque blanc par la lumière des néons qui faisaient ressortir le rouge du sang. Hermione sentit des jambes se dérober sous elle mais ce n'était rien comparé à Draco. On aurait cru qu'à peine une pichenette aurait pu ébranler le jeune homme pour n'en faire plus qu'un amont de petits cristaux. Il fixait un point. Sans cligner des yeux une seul fois. Blanc comme un linge. Hermione suivit son regard pour découvrir avec appréhension ce qui pouvait bien plus retenir son attention que tout ce sang : un homme, flagellé, l'œil droit crevé, des marques de brûlures un peu partout sur le torse, de nombreuses cicatrices blanchâtres sur les bras et une infection se propageant au niveau d'une plaie au flanc droit. Il avait la bouche grande ouverte et respirait encore bien que difficilement.
Hermione se mordit tellement fort l'intérieur des joues pour s'empêcher de pleurer qu'elle sentit le gout métallique de son propre sang dans sa bouche.
Des bruits de pas se firent entendre et soudain quelqu'un entra. Draco et Hermione se poussèrent pour les laisser entrer instinctivement. Deux hommes entrèrent : ils parlaient entre eux et Draco remarqua que l'un deux, le petit brun un peu dégarnis avait un léger accent français. L'autre grand blond, svelte, parfaitement battit,une petite moustache blonde comme ses cheveux qui rendaient ses yeux bleus comme les glaces étrangement plus doux. Mais Draco se douta que ce n'était qu'une facette. L'homme enfila des gants en latex et attrapa une petite fiole bleutée. L'homme français dit quelques mots que Draco comprit grâce aux cours que son père l'avait forcé à prendre dans son enfance. L'homme disait qu'il allait traduire les questions -il le fit d'un ton presque rassurant d'ailleurs- qu'allait poser... Monsieur Malfoy.
Alors c'était donc à ça que ressemblait son grand père dans sa jeunesse ! Un tortionnaire de résistant français ? Un nazi ? Le parfait arien à moustache ?

-Je vais entamer la chirurgie de votre foie aujourd'hui. Je sais que je l'ai fait hier mais le foie à cette capacité forte intéressante de se régénérer très rapidement. Voyons donc où en est le votre depuis hier ?
Le français traduit et quand il eut fini le pauvre homme sur le brancard commença à respirer plus vite, paniquant.
-C'est simple : je ne vous demande que deux choses : des noms. Je veux des noms et un point de rendez-vous.
L'homme ne dit rien et continua à respirer de plus en plus vite.
Un cri se fit entendre. Mais ce n'était pas le résistant qui avait crié mais quelqu'un dans une autre pièce. Une femme. Hermione avala difficilement.
Le résistant répondit quelque chose qui ressemblait à un "Je ne dirais rien" et cracha au visage du grand père de Draco, qui ne broncha pas. Il s'essuya calmement le visage et ouvrit la petite fiole qui avait une pipette intégrée avec le bouchon. Il en versa quelques gouttes sur la blessure infectée du résistant qui se mît à hurler dès la première.
Il respirait de plus en plus difficilement et soudain le sang de Hermione se glaça : elle savait exactement ce qui étant en train d'arriver à l'homme : il était en train d'avoir une crise cardiaque.
-Non, chuchota-t-elle comme si quelqu'un risquait de l'entendre. Non, non, non, non, non !
-Quoi ? Articula difficilement Draco.
-Il fait une crise cardiaque ! IL FAIT UNE CRISE CARDIAQUE.
Et avant même que Draco ait pu la retenir, Hermione se précipita vers le brancard traversant le corps invisible du traducteur français sans même s'en rendre compte et quand elle voulut toucher l'homme qui vivait ses derniers secondes, ses mains passèrent à travers le brancard et elle se mît à hurler, remarquant à peine que le souvenir s'effaçait et qu'elle était de retour dans la salle de la Pensine à St. Mangouste.

Draco vomissait dans un coin de la pièce, en pleur, Hermione hurlant et pleurant, hoquetant de pauvres petits "Non." La tête penchée sur la Pensine comme si elle pouvait y retourner et sauver un homme déjà mort depuis 60 ans.
Draco reprit ses esprits et vint la blottir dans ses bras, autant pour elle que pour lui : ils tremblaient tous les deux.
Mais Draco sentait bien que Hermione n'acceptait pas de n'avoir pas pu sauver cet homme même si il ne comprenait qu'à moitié pourquoi.
-Hermione, il est mort il y a des décennies, dit le jeune homme la voix tremblante. Ce n'était qu'un souvenir. Tu... Tu n'aurais pas pu le sauver.
Et comme si ce n'était pas elle qui répondait elle lui dit :
-Mais je devais le sauver. Je ne veux plus que les gens meurent. Ils ne doivent pas. Je dois faire quelque chose, dit-elle en pleur.

C'était donc ça. Son traumatisme après la guerre. Elle l'avait tellement écouté parler des siens... Il ne s'était jamais dit que elle en avait, il n'avait jamais réfléchi... C'était donc pour ça, qu'elle était devenu Magicomage !
-Hermione, tu as sauvé des milliers de gens. Des milliers. Tu ne peux pas sauver des gens qui sont déjà morts, mais Hermione tu en as sauvé d'autres ! Tellement d'autres tu n'as pas idée ! Fit Draco, sincère.
-Mais Fred, Lavande, Dobby, Sirius, Remus, Tonks, mon bébé... Draco j'aurais dû faire attention à chacun d'eux. Maintenant ils sont morts alors que j'aurais peut-être pu faire quelque chose !
-Hermione, écoute moi attentivement, dit-il en prenant le visage de la jeune fille imbibé de larmes entre ses mains tremblantes. Tu aurais pu faire quelque chose, oui. Mais tu n'étais pas là. Tu ne pourras pas toujours être là. Mais tu es la personne la plus noble et la plus merveilleuse que je connaisse et tu as sauvé le monde, Hermione ! Pense à tout ceux qui seraient morts si tu n'avais pas pris part à la guerre !
La jeune fille tenta de se calmer.
-Mais c'est trop dur ! Sanglota-t-elle.
-Je sais.

Ashes II | Dramione |Où les histoires vivent. Découvrez maintenant