Chapitre 12

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Le cœur de Hermione d'accéléra, cette voix. C'était lui.
Elle se retourna et tenta de paraître naturelle. Malheureusement la surprise prit le dessus et elle sentit ses joues d'empourprer.
-Dra... Draco, fit-elle le cœur tambourinant dans sa poitrine, comment vas tu ?

Oh par Merlin, qu'est ce qu'il aimait quand elle disait son prénom !

Draco parut surpris par cette aspect naturel, cette question des plus normales, mais après tout elle était mariée désormais.
-Je vais...bien, fit le blond fixant un point derrière Hermione en prononçant le mot "bien". Et toi ? Comment... Comment-vas-tu ? demanda-t-il se raclant la gorge, les sourcils froncés.
-Je vais... Relativement... Bien.
-Je vois ça.
-Comment ça ? demanda-t-elle intriguée
-Hum... Ton ventre, dit-il
Hermione détacha lentement son regard de celui de Draco pour laisser ses yeux se poser sur la bulle au niveau de son ventre. Elle eut un air surpris, on aurait dit qu'elle découvrait la chose.
-Oh... Oui... C'est vrai, fit-elle, c'est vrai, je suis bête, finit-elle se massant les tempes.
Draco sourit
-Mais non, Granger, dit-il sur un ton sarcastique.
Elle lui sourit, elle avait l'air fatiguée
-Tu voudrais qu'on aille s'assoir ? demanda-t-il
-Avec joie.

Il se retrouvèrent donc affalés sur un canapé noir de jais comme les dalles qui couvraient les murs du Ministère de la Magie.
La Salle des Fêtes étaient différente : elle devait pouvoir accueillir plusieurs milliers de personnes, c'est pourquoi
-d'après ce que Hermione avait pu lire- il avait été mis en place un sortilège pour rendre la pièce aussi grande qu'elle ne doit contenir d'invitées tout en restant évidement confortable ! La brunette avait également lu que son inventeur, Demetrius Ragnar, c'était fortement inspiré du sortilège puissant opérant sur les tentes sorcières et le sac d'Hermione. -oui elle l'avait toujours- mais c'était plus qu'un sort de simple profondeur, la salle s'adaptait et voilà ce qu'a inventé Ragnar.

Elle expliqua tout ceci à Draco, très enthousiaste.
-Waw ! Dit-il à la fin du récit, c'est impressionnant ! Et formidable ! Je me demande comment il a fait...
Hermione était très heureuse que quelqu'un parle magie avec elle, Ron ne le faisait jamais, où alors, elle parlait et lui hochait la tête en concluant par un "Que tu es brillante !" Mais jamais ils ne discutaient, débattaient, c'était triste, tout bien considéré.
-Et bien, j'aimerais le savoir aussi ! Je trouve ça fantastique et ça me fait un peu penser à la Salle sur Demande. J'aimerais d'ailleurs beaucoup trouver comment, par quelle magie issue de Poudlard, ce château peut produire cette salle. Si je pouvais faire ça dans certaine salle de St. Mangouste pour les patients les plus graves je...
Draco ne l'écoutait plus. Il s'était crispé. Hermione se rendit compte qu'elle avait mentionné la Salle sur Demande.
-Oh... Draco, excuse moi je n'aurais pas dû, je...
-Ne t'en fais pas ! Ça va, je t'assure ! C'est pas grave.
Hermione se tut.
-Hermione...
-Oui ?
Elle regarda le jeune blond, il l'observait, l'air torturé, les yeux pleins de peur, de haine et d'amour.
D'amour
-Non rien. Laisse tomber.

Draco sortit de sa poche un petit paquet duquel il tira une tige blanche.
Hermione écarquilla de grand yeux,

-Tu fumes ? Toi, Draco Malefoy, tu t'es laissé avoir par cette pratique moldu ? Tu as survécu à Voldemort mais pas tu n'as pas résisté à une pauvre cigarette ?
Elle était réellement étonnée.
-Ça me calme, Hermione.
-Ce n'est pas une raison.
-Bien sûr que si. Et puis je suis sorcier je ne peux pas en mourir.
-Mais tu peux y être accro.
-Je m'en fiche.
-Quand est-ce que tu as commencé ?!
Draco ne répondit pas.
-Draco, répond moi !
-On peut aller à l'extérieur ?! Dit-il finalement.

Une fois dehors, Draco alluma sa cigarette en plaçant le bout de la tige au creux de sa paume. C'était tout de même ironique, un sorcier qui fumait la cigarette.
Il y eut un silence et puis Draco lança :
-Je faisais des cauchemars. Beaucoup, beaucoup de cauchemars. Je ne dormais plus après la bataille, j'ai même arrêter de sortir à un moment. Mes cheveux poussaient ma barbe aussi, je ressemblais d'ailleurs beaucoup trop à mon père à mon goût. Mais pas seulement à cause des cheveux. J'étais lâche. Et puis un jour j'ai décidé d'aller me promener dans des rues moldus près du Chaudron Baveur. Tous ces hommes qui fumaient, je ne sais pas, je me suis acheté un paquet et puis, une, deux,trois, je ne m'arrêtais plus. Mais ça me détendais. Pendant un moment en tout cas. Je ne dormais toujours pas, mais je sortais fumer. Je sais que c'est mauvais. Mais, moi, ça ne peut pas me tuer, Hermione et... Avant que mon fils naisse, je faisais trop de mauvais rêves.

Hermione n'en revenait pas.
-De quoi rêvais-tu ?
Il hésita, se mordilla la lèvre inférieure.
-De toi, je rêvais de toi, Hermione. Encore et toujours, je te voyais mourir tous les soirs.
Il eut un léger rire qui ressemblai plus à un petit sursaut de douleur.
-Mais après, continua-t-il, c'est devenu différent. Tu étais avec Ronald, heureuse, je... J'étais heureux pour toi mais ensuite... Ensuite tu te tournais vers moi et... Tu pleurais. Pas à cause de Weasley... Pardon Ron. Mais à cause de moi, parce que à cause de ce que j'étais tes propres parents avaient oubliés ton existence, tes amis étaient morts et puis... Tu me montrais ta marque. "Sang de Bourbe" tous les soirs en me répétant que c'était ce que tu étais et que ma marque était ce que j'étais aussi. Pour toujours. Tu me répétais que j'étais un monstre. Et je n'arrivais pas à me réveiller.

Il avait dit tout ceci sur un ton monocorde, seul ses yeux montraient toute la peine qu'il ressentait.

Elle lui avait causé tant de peine, elle s'en voulait tellement, et elle venait de lui faire se souvenir de tout ceci, alors qu'à l'entendre il était heureux depuis la naissance de son fils, sans elle.
-Mais... Draco, tu n'en fais plus ! Tu es heureux maintenant, hein ?!

Et en voyant la plus profonde des peine et des détresse s'émaner de la plus belle femme que Draco ait jamais vu, il ne pût que lui mentir. Il ne pouvait pas lui coller le poids de son malheur alors que elle était heureuse maintenant et n'était-ce pas ce qu'on voulait ?
-Je vais bien, Hermione.

Ashes II | Dramione |Où les histoires vivent. Découvrez maintenant