Chapitre 28

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"Le passé est un pays étranger : on y fait les choses autrement qu'ici."
-L'Etudiant Étranger

Hermione retint instinctivement sa respiration au moment de plonger le visage dans la grande coupe. Elle eut l'impression de le plonger dans de l'eau et elle qui n'avait jamais utilisé de pensine auparavant fut surprise de constater que même si la substance avait la même consistance que de l'eau à première vu quand cette dernière était entra en contact avec le visage de la jeune femme, celle-ci eut une sensation qui s'éloignait considérablement de celle que l'on a lorsque l'on plonge le visage dans de l'eau. C'était plus comme un vide... De l'air mais... Liquide... C'était indescriptible, la substance n'était ni liquide, ni solide, ni même gazeuse...

La jeune femme eut soudain l'impression que le sol se dérobait sous ses pieds, mais quand elle ouvrit les yeux, il était bien là. Un parquet ciré... Le Manoir des Malfoy. Mais celui-ci paraissait plus jeune, s'il est possible de décrire un lieu ainsi. Les rires et la musiques fusait et quand elle ouvrit les yeux elle se rendit compte avec surprise que elle était en fait en plein milieux d'une piste de danse, les femmes et les hommes tous vêtus de robes et de costards somptueux entrain de valser sur un fond de violon. La pièce était extrêmement lumineuse ce qui n'était pas une caractéristique du Manoir que Hermione connaissait. Une table de banquet était un peu plus loin et quand elle tourna enfin la tête, elle se retrouva nez-à-nez avec Draco.
-Malfoy ! Dit une voix derrière eux.
Draco devint livide. Comment était-ce possible ?
Il se retourna vers la femme qui l'avait appelée mais avant même qu'il puisse distinguer qui elle était, un homme blond vêtu de noir, les cheveux plaqués en arrière comme le faisait Draco dans son enfance, de légère ride aux coins de ces yeux d'un vert particulièrement pâles, le visage fin et long, s'avança vers la femme et après l'avoir salué, lui fit un baise-main.

Hermione vit Draco se détendre. C'était le souvenir de cet homme là qu'ils avaient pénétré et plus important : personne ne les avaient vu, ils étaient bien dans une vision.
-Ma chère Lilith ! Comment allez-vous ? Demanda l'ancêtre de Draco.
-Mais à merveille mon cher Septimus.
-Comme toujours... Lança le dit Septimus.
-En effet ! Dit Lilith d'un ton secret. Alors Septimus ? Ce sont tous des Moldus ? Gloussa-t-elle.

Le sang de Hermione se glaça. Quelque chose n'allait pas. Ça allait tourner mal. Elle sentit que Draco pensait la même chose.
-Oui, Lilith... Il n'y a que vous et moi.
Et soudain la musique s'arrêta. Tous les invités se regardèrent intrigués.
Un cri se fit entendre, toutes les têtes se tournèrent vers celle qui avait poussé ce cri strident mais tous coururent en en voyant l'origine :
Les musiciens volaient dans l'air, ensanglantés, les yeux blancs, le visage livide.
Hermione se retint de vomir. Elle se tourna vers la porte, dans l'espoir que les invités puissent s'enfuir mais bien évidemment celle-ci était fermée. Un invité tenta que briser une des fenêtres à l'aide d'une chaise mais lorsque cette dernière se brisa les éclats de verres se mirent à voler comme les musiciens et vinrent de planter dans le thorax de l'homme, qui tomba après avoir regardé son torse, bouche-bée. Il était mort.
Hermione poussa un petit cri et vint se blottir dans les bras de Draco, incrédule. Il n'avait pas bougé d'un poil. Mais il respirait vite.
-Allons, allons, mes chers amis, lança soudain Septimus à l'intention de ses invités. Allons...
Il tapa dans ses mains et les cris s'arrêtèrent. Tous se tournèrent vers lui. Livides. En pleur pour certains et certaines.
Un homme s'avança vers le sorcier qui affichait maintenant un rictus satisfait des plus sadique.
-C'est vous. C'est vous qui avez fait ça... Vous êtes un démon, je...
Mais il n'eut pas le temps de finir sa phrase : Septimus avait levé deux doigts, il tourna le poignet et l'homme se mît soudain à cracher du sang. Il tomba par terre agonisant.
-Quelqu'un d'autre aurait-il un commentaire à faire ?
Personne ne bougea. Seul les sanglots et les cris d'une petite fille se faisait entendre, ainsi que les chuchotement de sa mère qui la suppliait de se taire.
-Alors la fête peut reprendre... C'est simple : si je décide de tuer l'un d'entre vous : je le fais. J'ai tous les pouvoirs et celui qui s'y oppose n'a aucune chance. Oh mais attendez de toute manière... Vous allez tous mourir !
Et dans un ricanement il sortit sa baguette de sa manchette et après l'avoir agité, les violons échappèrent des mains ensanglantés des cadavres des musiciens et se remirent à jouer tout seuls.
Des femmes allèrent prudemment se recroqueviller dans un coin. Hermione et Draco étaient parmi les Moldus. Personnes ne pouvaient les voir mais ils ressentaient la même peur que si ils avaient pu être les prochaines victimes de Septimus.

Lilith alla rejoindre Septimus sur la piste de danse et ils entamèrent une valse avec la plus grande sérénité.
À la fin de la danse, Lilith se tourna vers une femme, une très belle femme et avec un sourire sadique mais puérile qui rappelait beaucoup trop à Hermione celui de Bellatrix, -pensée à sa tortionnaire lui glaça le sang- Lilith s'approcha de la jeune femme et lui souffla au visage. La jeune moldus, ferma les yeux, au contact de cet air, mais elle poussa un cri en les rouvrant : ses yeux étaient d'un noir de jais : sa pupille mais aussi le blanc de ses yeux et elle pleurait des larmes de sang.
Elle se mît à crier de douleur et se recroquevilla sur elle même incapable d'arrêter de crier.
Lilith gloussa légèrement, portant sa main à sa bouche comme pour cacher son amusement. Elle s'accroupie au prêt de la Moldue et essuyant ses larmes de sang elle prit sa baguette la porta à la gorge de la femme et prononça le sort fatal : Avada Kedavra.

Et dans un éclair vert, le souvenir s'arrêta et Hermione sentit le sol de l'hôpital sous ses pieds et son visage en sueur à quelques centimètres de la pensine, son nez la touchant presque.

Elle leva la tête. Draco n'était pas prêt d'elle. Son cœur manqua un battement mais en se retournant elle fut soulagée, ou presque : il était recroquevillé dans un coin de la pièce, des mèches de ses cheveux presque blancs collés à son front par la sueur.
-Elle m'avait prévenu. Ma mère. Elle me l'avait dit. Elle me l'avait dit...
Il enfouit son visage dans ses mains et se recroquevilla encore plus sur lui-même. Hermione accourut prêt de lui, ne sachant même pas quoi faire.

Ashes II | Dramione |Où les histoires vivent. Découvrez maintenant