LIYUE. { Xing-Yun } - [TERMINÉ]

Lui, Ils, Eux

- De quoi parliez-vous toi et Xun-Fang ?

Chongyun resta silencieux un moment avant de se rendre compte de ce que venait de lui demander l'homme devant lui. La première chose qui lui traversa l'esprit fut de se demander comment le jeune Feiyun les avait-il vu ensemble ?

Lorsque lui et Xun-Fang avaient aperçu Xingqiu dévaler les marches d'escalier interminables de la Pente de Feiyun, il faisait trop sombre pour les voir. Même Chongyun avait du mal à voir le frère aîné sous son plus grand jour dans cette pénombre malgré tout éclairée par la lune qui ne les avait pourtant pas illuminée à ce moment-là.

Xingqiu croisa alors les bras, attendant une réponse concrète de son ami encore un peu pensif.

Le jeune étudiant se demanda s'il devait lui parler de cette histoire étrange que lui avait raconté Xun. Il savait que Xingqiu avait vécu pas mal de choses sans vraiment savoir lesquelles mais il n'osait jamais en savoir plus de peur d'enfoncer le couteau déjà profondément ancré dans la plaie. Il ne voulait pas blesser son ami et encore moins à nouveau le voir tant affecté par la peur et la tristesse. Il ne voulait en aucun cas devenir l'une des sources de malheur de Xingqiu. Il ne pourrait le supporte si cela se produisait.

Le regard encore un peu perdu, Chongyun finit par prendre sa décision puis resserra la manche de la tasse de café étonnement encore accrochée aux doigts longs de son utilisateur avant d'en boire le contenu d'une traite.

La surprise ne manqua pas de se marquer sur le visage de Xingqiu qui ne comprit pas vraiment pourquoi son ami agissait de la sorte et de manière si brusque.
Profitant alors du moment d'inattention de son invité, Chongyun se releva d'un coup et fit à présent face à Xingqiu qui le fixait de plus en plus étonné par son comportement.

- Chongyun ?, interrogea-t-il alors ne s'attendant pas vraiment à une réponse.

- Xingqiu, lui répondit alors fermement Chongyun, ses deux mains à présent fortement posées sur chacune des deux épaules de son interlocuteur.

Xingqiu se raidit au contact et il se rendit alors compte que cela faisait un moment que le contact corporel entre lui et Chongyun ne s'était plus fait. Cela pouvait paraître étrange mais le jeune Feiyun aimait la sensation de fraîcheur que lui procurait le toucher de Chongyun sur sa peau sensible aux sensations. Il avait cette vague et abstraite impression que la présence du jeune homme à ses côtés éloignait toutes ses plus grandes peur, comme si, Chongyun n'était pas un iceberg qui ne montrerait jamais la face inconnue de sa personne immergée dans son cœur, mais plutôt ce rayon de soleil qui, même s'il était infime, pouvait faire le bonheur de quiconque voulait prendre en considération la douce chaleur de ce filet de lumière éblouissant.

Chongyun était éblouissant.

C'était le cas de le dire.
Malgré ses expressions plates, son toucher froid et son passé inconnu, une douce et vive lumière émanait continuellement de son corps et elle l'enveloppait et elle accroissait chaques fois que le temps lui permettait de s'amplifier. Xingqiu était seul à voir cette chose. Parfois, il se demandait s'il n'était pas fou ou juste mal réveillé, mais ce n'était pas un rêve. Ce n'était pas un rêve et il savait que même si Chongyun lui débarrassait de toutes ses peurs pour un instant de sa vie, l'une de ses plus grande peur, était à présent de se retrouver aveugle de cette lumière trop vive et accrue.
Il avait peur de finir brûlé de cette clarté bienveillante car, il l'avait toujours su ; la lumière du bien consumait toujours la pervertie du mal. Chongyun était le bien purifiant toujours le mal, mais Xingqiu finirait englouti. Son passé finirait par le rattraper, et il le savait. Il le savait que trop bien.

- Oui ?, finit-il par répondre d'un murmure presque certain.

Chongyun ne dit rien pendant un long moment. Il avait l'air perturbé et inquiet. Peut-être était-ce parce que Xingqiu était resté trop longtemps dans ses pensées.