Les doigts abîmés par le travail pianotaient rapidement mais méthodiquement sur le clavier de l'ordinateur portable posé sur le bureau en bois de bouleau ; un bois peu cher pour un bureau peu cher et pratique pour un étudiant en contrainte financière. Et il fallait le dire : les exercices pratiques des cours magistraux de ce professeur n'étaient pas aussi simple que ceux que donnait monsieur Zhongli (même s'il ne s'agissait pas des même spécialisations).
Chongyun finit de taper sa phrase et mit un point à la fin de celle-ci avant de soupirer lourdement les mains frottant avec lassitude ses yeux fatigués et son visage à la mine triste et pensive. Les événements de la veille ne voulaient quitter son esprit et influençaient constamment son travail. Il lui arrivait quelque fois de taper des mots complètement aléatoires sur son exercice mais qui faisaient absolument tous référence à la nuit dernière, à cette nuit chargée d'émotions qu'il ne pouvait pas bien décrire.
La lune brillait et la lumière jaunâtre des lampadaires réfléchissaient sur le sol triste bétonné mais lisse. C'était ici, à cet endroit solitaire qu'ils se tenaient au milieu de leur monde, là, bras dans les bras. À ce moment là, Chongyun n'avait rien senti d'autre que du soulagement. Soulagé d'avoir pu toucher ce qu'il pensait inaccessible mais pourtant si proche. Soulagé de s'apercevoir que son cœur et surtout celui de la personne qu'il tenait trop fort était redevenu calme et lucide. À ce moment-là, Chongyun ne voulait pas sentir qu'il était amoureux. Il voulait se rendre compte de ce moment. Il voulait se souvenir le plus longtemps possible de ses longs bras entourant chaque parcelles de sa peau épousant parfaitement les courbes de son dos à l'apparence rigide. Il voulait se rendre compte de ce qu'il ce passait, de la sensations de légèreté qui envahissait son corps anciennement trop lourd, du calme qui reignait autour d'eux, comme si, le monde n'était que spectateur de leur propre scène. La scène de plusieurs chapitres précédents qui écrivaient leur futur encore incertain. Il voulait comprendre pourquoi laisser couler quelques gouttes incolores de ses yeux ne lui faisaient ni mal aux yeux, ni mal aux cœur. Les larmes avaient beau s'écraser sur les épaules de cet homme en particulier, aucune sensation de souffrance ne se manifestait en lui. Un bonheur presque étrangement incompréhensible lui faisait se sentir bien plus heureux qu'un sourire sincèrement heureux.
L'après-midi était une journée particulière douce que Chongyun appréciait beaucoup même si la plupart du temps, il y faisait trop chaud et qu'il ne supportait pas bien la chaleur. Malgré tout, il aimait ce moment de la journée surtout après que lui et Xingqiu, après s'être séparé de leur embrassade bien trop longue, s'étaient tous deux fixé un rendez-vous pour... Et bien... Comment Chongyun pouvait-il définir cela ? Cette nuit-là avait été si étrange de la même manière qu'après leur séparation le jeune Feiyun avait avoué avec beaucoup d'hésitation qu'il se sentait bizarre mais pas blessé. Il avait dit qu'il n'en voulait pas à l'étudiant et qu'il comprenait sa colère envers lui. Il lui avait aussi dit qu'il aimait discuter avec lui et qu'il voulait alors éventuellement le faire le lendemain. Chongyun avait d'abord refusé et manifestait son immense inquiétude à propos de la santé du jeune homme mais Xingqiu lui avait simplement sourit et n'avait rien répondu en retour laissant alors place à un silence qui voulait tout dire. C'est alors que le jeune homme se demanda comment et quand s'était-il mis dans la tête que le simple pouvoir de la parole pouvait arrêter la détermination d'un homme qui n'en avait plus besoin ?
L'étudiant se rendit alors compte que ses pensées prenaient trop de place dans son esprit lorsqu'il entendit son téléphone vibrer sur son bureau et vu le nombre de fois où Xiangling avait déjà essayé de le joindre en l'espace de deux minutes. Pourquoi l'appelait-elle autant ? Était-ce une urgence ? Sûrement en était-ce une puisque Xiangling n'aimait pas prendre trop de place dans la vie de ses amis et ne les appelait donc qu'en cas d'extrême nécessité et pour dire vrai, en ce beau après-midi, la jeune femme utilisait cette carte à l'accès. Cela ne rassura alors pas vraiment l'étudiant inquiet qui raccrocha au bout de la troisième vibration qui émanait de son téléphone.
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LIYUE. { Xing-Yun } - [TERMINÉ]
Fanfiction𝐂𝐡𝐨𝐧𝐠𝐲𝐮𝐧 se pose beaucoup de questions depuis qu'il est en âge de comprendre les choses. Mais beaucoup de ces questions lui restent sans réponses. Il ne sait pas pourquoi il se retrouve à faire des études de droits pour devenir juge ; pourqu...