Le "Pourquoi ?" du "Pour quoi ?"

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C'était étrange.
Vraiment très étrange.
Carrément bizarre.
Cela faisait bien longtemps qu'il n'avait plus ressentit ce genre de sensations qui faisaient du bien à son cœur frétillant. Que devait-il faire ? Comment faire ?
Xingqiu était... Il se sentait... Étrangement bien.

Allongé, droit comme il le fallait sur son matelas très confortable, la tête reposée sur un seul coussin mais pourtant entourée de plusieurs autres, le jeune homme réfléchissait les yeux grands ouverts et l'esprit à l'affût. Il ne clignait que rarement des yeux de peur de perdre le fil de sa pensée et fixait inlassablement le plafond de couleur or décoré d'un lustre très somptueux et qu'il n'avait jamais pris le temps de véritablement regarder puisque le matériel l'importait peu.

Par exemple, il n'avait en fait jamais remarqué que le plafond qui le protégeait de l'extérieur, brillait énormément sous les lumières du lustre suspendu au-dessus de son visage. Xingqiu tandis la main vers le plafond de manière lasse, presque fainéante, comme s'il pouvait atteindre et attraper ces lumières qui le captivaient tant, tout en réfléchissant de manière plus profonde à sa situation particulière.

Tout comme la lueur de ce lustre, peut-être que ce sentiment l'envahissait depuis bien longtemps mais qu'il ne voulait tout simplement pas se l'avouer ? Peut-être ne l'avait-il en fait jamais ressenti et qu'il venait de le découvrir ? Ou alors peut-être que tout ceci n'était que mensonge et que tout ne venait que de son imagination ? Honnêtement, il ne savait pas. Il ne savait rien, c'était une totale redécouverte pour lui. Son corps était plus léger qu'il ne l'avait jamais été et il ne s'était jamais senti aussi nonchalant depuis quelques mois voir années. Mais pourtant, cela n'éliminait pas le fait que le jeune Feiyun l'appréhendait cette redécouverte. Il l'avait déjà connu une fois, en tant que découverte seulement, mais il ne voulait plus du passé, alors commettre les mêmes erreurs que jadis l'effrayait réellement. Ce n'était pas juste un sentiment passager, ce n'était pas un caprice, c'était réel. Une réelle crainte qui avait eu lieu et qu'il avait vécu comme un très mauvais souvenir qui se traduisait à peine avec quelques mots et qui ne s'imaginait pas. C'était une chose qui ne pouvait avoir de futur.

On toqua à la porte lorsque les yeux de Xingqiu se refermèrent sans rien penser en retour, la main à présent fermée en poing contre sa poitrine vrombissante et qui ne faisait aucuns efforts pour se calmer.

On entra sans attendre de réponse préalable de la part du jeune maître mais on parla lorsque le premier pied passa l'encadrement de la porte foncée en bois de cèdre somptueusement bien sculptée par un menuisier liyueen plutôt talentueux.

- Jeune maître ! Réveillez-vous je vous— ?

La voix de Jiao ne s'étendit pas plus puisqu'elle finit par s'évanouir dans l'air accompagné d'un froncement de sourcil qui traduisait son incompréhension face à la scène qui se déroulait devant elle. Rêvait-elle ? Le jeune maître était-il réellement réveillé ? Et plus tôt que la normal en plus de tout cela...

- Jeune... Maître ?, se demanda-t-elle à elle-même comme pour sortir d'une sorte de rêve étrange.

- Bonjour Jiao !, lui répondit alors Xingqiu d'un sourire léger et d'une voix matinale étrangement lucide.

La mère de famille ne dit rien de plus pendant quelques secondes encore un peu sous le choque, surprise de se qui arrivait vraiment.

Évidemment, la veille au soir, lorsque Xun-Fang alla chercher son jeune frère — qui avait réussit à s'enfuir même sous la garde de la servante la plus fiable de la famille — l'atmosphère était tendu. Le visage de Xingqiu était tiré par une irritation indescriptible et un autre sentiment que Jiao ne pu bien voir puisqu'elle s'inclinait lorsque l'aînée de la famille passa devant elle, ne daignant même pas lui jeter un coup d'œil. Jiao savait qu'elle avait failli à son devoir et acceptait alors de reçevoir n'importe quelles conséquences appropriées à son inattention impardonnable. Pourtant, ce jour-là, tôt le matin, l'aîné ne l'avait pas demander dans son bureau et ne s'était en fait même pas montré de la matinée, même lorsque l'horloge à pendule sonna l'heure du déjeuner à grand coup. Et rien ne s'était non plus passé lorsqu'elle avait atteint le seuil de la porte du jeune maître.

LIYUE. { Xing-Yun } - [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant