La cause de tous ces mots

162 14 7
                                    

- Xingqiu ?... Xingqiu, tu es là ? Tout va bien ? Tu vas bien ?... Xingqiu... ?

Chongyun n'entendit aucunes réponses. Perplexe, son corps se tournait presque instinctivement vers l'homme qui était déjà posté à la porte à son arrivée. Celui-ci n'avait rien de spécial, très certainement cet homme faisait parti de ceux qui avaient le devoir ou peut-être l'obligation de s'occuper du fils de la famille Feiyun. Néanmoins, sa grande taille (un mètre quatre-vingt dix essaya de deviner Chongyun), l'aidait à se faire remarquer. Ses lunettes noires à la monture épaisse donnaient l'impression de ne faire qu'un avec son visage pâle et totalement neutre. On aurait alors dit que la moindre remarque faite à son égard serait fatale à l'étudiant. Chongyun se sentit légèrement gêné, mais il n'avait pas d'autres choix. Tout était un peu bizarre et ce depuis son arrivée dans cet immense endroit. Effectivement, il ne s'y sentait pas forcément à sa place, mais quelque chose d'autre le dérangeait.

À son arrivée devant l'entrée, à l'extérieur, essoufflé, dégoulinant de sueur et complètement paniqué, sa lucidité avait rapidement repris le dessus afin de s'adresser à la garde qui avait été postée devant les grandes portes. Dans un premier temps, les gardes avaient voulu l'empêcher de passer et lui avaient ensuite demandé son identité.

« - Veuillez décliner votre identité. Vous avez rendez-vous ?

- Non euh je veux dire oui oui. Je m'appelle Chongyun et je viens voir Xingqiu.

Les deux gardes s'étaient échangés un regard complice puis avaient examiné Chongyun de haut en bas avant de s'échanger de nouveaux regards. L'un des gardes s'était légèrement avancé, de quelques millimètres, et toisait plus longuement l'étudiant du regard, comme s'il n'arrivait pas à croire ce qu'il était en train de voir. Perturbé, Chongyun s'était retrouvé un peu mal à l'aise face à la situation.

- ... C'est donc vous, avait marmonné ce garde.

- Pardon ?

- Cependant... Vous avez bien dit que vous deviez aller voir le jeune maître ?

- Oui ? C'est ce que j'ai dit.

- La situation est un peu délicate pour être honnête, avait dit le garde le plus en retrait avant de s'avancer à son tour. Aujourd'hui est un jour extrêmement important pour la guilde. Monsieur est revenu après plusieurs années de voyages d'affaires, et il est coutume ici de fêter ce retour, de façon assez discrète et diplomatique certe, mais cela reste tout de même un jour marquant qu'il ne faut pas perturber.

Chongyun s'était senti, après cette déclaration, idiot. Il s'était douté que quelque chose d'important se produisait et avait tout de même pensé pouvoir entrer dans l'espace le plus intime de son amant. Les choses ne marchaient pas comme ça, elles n'avaient jamais fonctionné de cette manière. Seulement, il n'y avait qu'une chose qui le retenait, qui l'avait incité à se rendre devant ces deux hommes au plus vite en sachant pertinemment qu'il n'y avait presque aucune chance d'aboutir à un résultat satisfaisant. Déçu, surtout de lui-même, Chongyun s'était rapidement excusé d'une voix douloureusement basse avant de faire volte face et d'entamer un retour direction son petit appartement.

- Mais il doit bien y avoir des exceptions ! s'exclama l'un des deux gardes, le plus enthousiaste des deux.

Chongyun s'était retourné et avait dévisagé celui qui venait de prendre la parole. Son collègue était autant perdu que lui et alors que les deux hommes le regardaient, le jeune garde lançait un regard complice à son aîné avant de poursuivre la parole.

- Il y a toujours une exception quand il s'agit des amis du jeune maître. Aller, avait-il dit d'un geste de la main en direction de la porte. Entrez. »

LIYUE. { Xing-Yun } - [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant