My Last Game [ Tome 3 ]

29- Un désir insatiable

Changbin

Je tente de masquer au mieux ma surprise quant à la facilité avec laquelle mes amis ont gobé le prétexte d'une photo à montrer à Solar sur mon portable laissé dans la chambre. De retour dans cet espace en tête à tête, Solar me rend heureux en se montrant légère et enjouée. A aucun moment elle ne contracte son corps comme j'avais l'habitude de le constater il y a quelques temps. Nous revenons de loin et j'en suis fier.
Avant de la rencontrer, je n'avais connu que des filles faciles. Je n'avais pas besoin d'en faire des tonnes pour avoir accès à leur culotte mais cette facilité s'est heurtée à la faibrilite de mon coup de coeur. Sa silhouette parfaite, un regard ténébreux et un charisme à s'en mordre les doigts, cette fille vole la vedette à toutes celles que j'avais connues. Sans qu'elle ne le sache, je suis à elle, dépendant de son bon vouloir.

Cette nuit sur le toit est encore ancrée dans mon esprit, comme un doux rêve. Et je sens que les choses avancent. Non pas que je sois pressé. Elle pourrait me faire patienter deux ans que je la regarderais toujours avec ce désir ardent.

Sans que je ne m'y attende, Solar verrouille la porte. Un bruit qui en dit long sur ses intentions. Je prends soin de ne pas croiser son regard pour ne pas la stresser. Elle a encore du mal à accepter celle qu'elle redevient et je suis conscient du cadeau qu'elle m'offre en cette confiance aveugle après ce qu'elle a vécu.

La cheffe d'orchestre se penche pour défaire la boucle de ma ceinture sans qu'un mot ne soit prononcé. Je me doute que les baisers que nous avons échangé avant l'interruption ont fait monter la pression et le désir entre nous. Solar a plus de facilité à me toucher même si le blocage persiste lorsqu'il s'agit de son corps.
Lorsqu'elle abaisse mon jean tout en se mettant à genoux, ma queue se contracte dans mon caleçon qui ne contient plus rien. Ses yeux ne fixent que cette chose raide qui pointe vers elle.
Merde.

Tout un tas de pensées salaces me traverse l'esprit comme à chaque fois. Cette bouche dans laquelle je rêve d'enfoncer avec ma queue, ce cou que je veux serrer et mordre. Ces idées perverses n'arrangent pas mes affaires.

Ses genoux frottent le parquet rugueux, me faisant réaliser qu'elle dissimule une certaine angoisse. Il est impossible pour moi de continuer si elle ne se sent pas à l'aise. J'arrête donc toute poursuite au niveau de mon chibre et récupère ses doigts avant de les embrasser. J'aide ma princesse à se relever et la câline pour effacer la tristesse qui apparaît dans ses yeux. Elle n'est pas prête et s'en veut, or je refuse qu'elle se base sur ses échecs. Nous avançons et la vitesse avec laquelle nous le faisons n'importe pas.
Je me pose sur le lit, prêt à entamer l'un des quinze sujets que j'aborde habituellement pour détendre l'atmosphère comme le temps qu'il fait, les pieds de Jisung ou les inquantifiables bêtises de ma soeur, quand mon amoureuse se dirige vers le réveil qui projette une petite lumière au plafond. Sans que je n'en comprenne la raison, elle le débranche. Peut-être a-t-elle une dent contre ces objets qui rythment nos vies? Puis c'est au tour des stores d'être fermés. Si je n'étais pas un type musclé d'une taille confortable, je commencerais à paniquer pour ma vie.

Très vite, je suis plongé dans le noir complet. Mes yeux ne se sont pas encore habitués à l'obscurité que je sens une main se poser sur mon torse. Le cri que je laisse échapper n'a rien de viril. Et à son rire, je comprends qu'elle ressortira cette anecdote lors d'une de nos futures disputes.
Ma déesse m'allonge et se place à côté de moi sur le flanc. J'arrive à sentir son regard alors que je n'y vois strictement rien. A sa façon d'être à l'aise, je la soupçonne de cacher un super pouvoir de vision nocturne mais il serait plus sage de garder cette supposition pour moi.

La petite main curieuse triture le bas de mon t-shirt et glisse quelques doigts sur ma peau. Je voudrais en faire autant, lui agripper les cheveux, embrasser sa bouche pulpeuse puis me jeter sur sa putain de poitrine mais si je dévoile ma nature sauvage, elle prendra peur.

— Tu es distant... Me souffle-t-elle.

— Pardon?

— Tu restes loin de moi... Tu veux qu'on retourne avec les autres?

— Pas du tout. Je ne veux pas faire de gestes brusques envers toi.

— Tu me protèges, je le sais. Mais je ne veux plus me sentir différente.

— Tu n'as pas besoin de te comparer aux autres. Ne te mets pas de pression. Tu...

— Changbin, je suis amoureuse de toi. Alors maintenant que tu le sais, je te demande d'arrêter d'avoir peur de me serrer dans tes bras. Fais-le.

Dans la seconde, je me jette sur elle pour trouver sa bouche et étancher ma soif. Cette fille, je l'aime, putain. Je l'aime.