My Last Game [ Tome 3 ]

32- MAP: Meuf à problèmes

Felix

Même si j'aurais préféré être ailleurs, je ne peux ignorer l'appel à l'aide de cette inconnue. Les indications qu'elle me donne me mènent tout droit à une soirée universitaire. Quand elle m'a déclaré avoir trop bu pour me sortir de sa tête et qu'elle a mentionné les footballeurs à proximité, j'ai vu le danger. Je connais parfaitement le pédigré de leur meneur de jeu et je ne me pardonnerais pas de laisser cette fille vulnérable entre leurs griffes.

Je gare ma voiture dans l'allée menant à la villa d'un bleu céruléen. A en croire la façon dont certains sont parqués, il doit y avoir un monde fou. Il me semble avoir entendu parler de cette soirée mais dès que nos connaissances mentionnent le mot football, nous nous éloignons des problèmes. A vrai dire, depuis que nous sommes à la faculté, nous avons calmé le rythme de nos sorties. Binnie s'est concentré sur Solar dès son coup de foudre à sens unique alors que je vivais encore mon histoire d'amour avec Yeri. Après notre séparation, l'envie de faire des rencontres n'était plus là. Et je me demande encore ce qui m'a poussé à aller à ce date chaotique. Jisung est le seul à avoir repris une vie sexuelle normale, même si je le trouve très souvent penché sur son téléphone dernièrement.

En me repassant la conversation avec Yeri sur ce trottoir, je me demande si l'idée de la rendre jalouse pourrait tourner à mon avantage? Il faudrait que je creuse la question une fois mon inconnue trouvée. 
J'arrive vers le lieu d'entrée et me heurte à deux armoires à glace, probablement membres du club de rugby, qui trient les étudiants. Plus les seins sont gros, plus facilement ça passe le cordon de sécurité.

— Ton nom, aboie le type.

— Lee Felix.

— Connais pas. Tu sors d'où?

— De l'autre section sport.

— La connerie de spectacle ? S'amuse son pote. Tu veux nous faire une petite danse, bichette?

— Va te faire...

J'aperçois au loin Taeyong et Lucas, et décide de ne pas terminer ma phrase pour les heller afin qu'ils viennent à mon secours.

— J'suis un pote à Lucas. Il m'a dit de venir. Regarde, il me fait signe.

Assaillis par le doute, les deux gorilles me laissent pénétrer dans ce jardin déjà couverts de cadavres de bière. La quantité de fêtards devient rapidement suffocante, tant les corps se poussent et se frottent. Lorsque j'atteins la terrasse arrière, je découvre une rangée de filles alignée au bord de la piscine. Toutes sont vêtues d'un t-shirt blanc et d'un bikini coloré. A la taille de la ficelle qui ne cache quasiment rien du bas, je ne sais pas si cela ne peut pas être classé comme du nudisme. Je repère facilement les footballeurs à leurs cris animaliers dans l'eau, comme s'ils attendaient que le buffet ne s'ouvre.

— Le deuxième groupe, en place, s'égosille un type surexcité.

Le saut des filles ne m'intéresse pas et je poursuis ma route vers l'intérieur de la villa. Entre les gobelets d'alcool qui traînent, les cendriers improvisés et les pizzas, je plains celui qui sera chargé du ménage. 

— On balance les ficelles hors de l'eau, mesdemoiselles, tonne le faiseur d'ambiance.

Dans le groupe de filles suivant qui se prépare aux yeux de tous du côté de la cuisine, je repère mon inconnue et m'insurge qu'elle puisse entrer dans ce jeu. Elle ne me doit rien puisque nous ne sommes pas ensemble mais elle pourrait quand même réaliser qu'elle vaut mieux que de servir de trous à des mecs en chaleur. 
Je m'apprête à avancer quand une silhouette se met en travers de ma route. Je reconnais le fameux Jaemin que j'ai côtoyé pendant un an, à la résidence, avant qu'il n'emménage chez les footballeurs.

— Tiens donc. Lee Felix. Que nous vaut ce plaisir?

— Juste la curiosité de voir comment vous traitez les filles et franchement, ça ne vole toujours pas haut.

— Ton ex est ici? Elle est peut-être intéressée par un petit tour dans la piscine, ou dans ma chambre?

Mon corps a le réflexe de me projeter vers lui pour répondre à sa provocation mais d'autres de ses amis se rapprochent pour me signifier ce qui m'attend en cas d'impact. Je fais un effort incommensurable pour prendre sur moi et me concentrer sur celle que je suis venu chercher. Heureusement pour moi que Jaemin pose son regard sur un petit cul qui passe et l'entraine avec les escaliers. Cette fille enlèvera bien ses vêtements mais ce ne sera pas dans l'eau.

Quelques gloussements s'amusent de mon entrée dans la cuisine. Certains filles se protègent de la vue qui m'est offerte quand d'autres affichent clairement leurs intentions.

— Hep, rhabille-toi. On y va, dis-je à mon date en attrapant la première robe que je trouve.

— Tu es venu pour me sauter? Demande-t-elle, sous l'emprise de l'alcool.

— Non. Je suis là pour te ramener chez toi.

Je ne cherche pas à savoir si la robe est dans le bon sens ou si elle a bien son portable tandis que je l'entraine hors de cette pièce. Ma partenaire se raidit lorsque nous passons devant les coéquipiers de Jaemin comme si elle craignait que l'un d'entre eux n'agisse. J'arrive à l'entendre chouiner que ce n'est pas de sa faute et qu'elle va faire de son mieux quand je repère enfin la sortie. J'entraîne mon invitée jusqu'à la voiture et la laisse s'attacher en confirmant mon intuition. Cette fille est une véritable meuf à problèmes.

J'avais oublié à quel point c'était épuisant de gérer l'imprévisible, même si Yeri m'a longtemps préparé avec ses bêtises. Je m'apprête à lancer le contact quand deux silhouettes familières passent à côté du véhicule.

Je rêve ou j'ai cru voir Yeri et Seulgi avancer vers la villa?