grâce à toi mon cœur ne sera pas toujours vide. - ademo

CHAPITRE 28.

- Non arrête Tarik, je t'ai dit quoi la dernière fois ? On reste juste en bon terme, rien de plus.

- Mais t'es pas sérieuse ? Tu vas vraiment m'ignorer à chaque fois que je vais essayer de parler avec toi ?

- Oui.

- Putain... Souffle-t-il en serrant les poings

Il me regarde une dernière fois avant de quitter son salon pour aller je ne sais où.
Je souffle en me résignant, c'est beaucoup trop compliqué de l'ignorer...

Je me lève du canapé avant de le chercher dans l'appartement, puis quelques secondes plus tard je le retrouve dans la salle de bain en train de se mouiller le visage.

- Tu sais que si je fais ça, c'est pour notre bien Tarik ?

- Notre bien de quoi ? Tu nous écartes de la vie de l'autre, tu crées des tensions entre nous parce qu'on peut plus se parler sans s'engueuler parce que tu m'ignores ! On n'est pas seul Anaya. Y'a Naël aussi, tu crois qu'il entend pas quand on s'engueule tout le temps ? Alors arrête de dire que c'est pour notre bien.

- Si Tarik, si je l'ai fait, c'est pour... -

- T'essaye de convaincre qui ? Toi ou moi ? T'essaye de te convaincre que t'as pris la bonne décision alors que tu sais pertinemment que c'est faux. Parce que rien que l'idée de te séparer de moi ou de Naël te bouffe Anaya. Alors arrête de vouloir convaincre j'sais pas qui. Me coupe-t-il durement

- Arrête de réagir comme ça Tarik... C'est déjà compliqué pour alors s'il te plaît... - Commençais-je avant de me faire couper une seconde fois

- Tu crois que c'est facile pour moi ? J'suis comme un bouffon à te courir après alors que t'en a rien à foutre. C'est compliqué tout autant pour toi que pour moi. Mais ok, d'accord, vas-y, on va faire comme t'as dit. On va arrêter de se calculer toi et moi, on va se contenter du bonjour au revoir classique. Comme ça là, ça sera compliqué pour plus personne, c'est bon pour toi ?

Je me contente de le regarder, les traits de son visage crispé par la colère.
Bizarrement, j'aurai préféré qu'il me dise qu'il ne lâchera pas aussi facilement, qu'il n'abdiquerait pas maintenant, mais finalement sa réaction et tout autre, il a lâché, et je ne peux m'en prendre qu'à moi-même. C'est moi qu'il l'a repoussé jusqu'à ce qu'il me lâche complètement...

- Ça va faire plus de trois semaines que je te cours après, à un moment donner faut pas abuser. Mais sache un truc ma grande, tu viendras pas pleurer dans les jupons des gens quand tu verras que c'est trop tard. Après l'heure... Laisse-t-il sa phrase en suspend

- C'est plus l'heure. Continuais-je lorsqu'il me contourne pour sortir de la salle de bain.

Je ferme les yeux avant de m'asseoir sur le rebord de la baignoire. Je viens sûrement de le perdre. Je me lève précipitamment avant d'attraper mon sac à main encore à l'entrée et mes chaussures avant de me diriger vers Tarik.

- Je... Dis-je avant de tousser pour que ma voix arrête de trembler : Je vais y aller, au revoir Tarik...

- Mmh. Se contente-t-il de dire sans lâcher son téléphone du regard

Je souffle avant de reculer légèrement, tournant les talons avant de sortir de son salon. J'enfile mes talons à la hâte avant de sortir de chez lui en claquant la porte.

Je souffle en posant l'arrière de mon crâne contre le bois de la porte en essayant de contrôler le flux de larmes qui menacent de couler à tout moment. C'est beaucoup trop dur de continuer sans lui, mais c'est pour le bien de tous. Si on continue d'avoir une liaison comme on a eu, on ne risque pas seulement de se briser nous, il y a Naël aussi. Ce pauvre bonhomme qui endure déjà des trucs compliqués...