CHAPITRE 23.

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Poster devant sa grande porte en bois, je souffle une seconde fois pour essayer de calmer mon stress.
Après avoir tapé trois fois sur cette même porte, j'attends quelques secondes avant que la porte ne s'ouvre.

- Anaya. Souffle Tarik en se mordant la lèvre, comme s'il était soulagé de me voir

- On peut parler ? Dis-je froidement

- Ouais, ouais bien sûr, entre.

Je le contourne après qu'il se soit poussé pour me laisser passer, je retire ma veste pour la poser sur le meuble d'entrée avant de retirer mes talons pour finir à pied nu.

Il s'assoit sur son canapé en m'invitant à m'asseoir, chose que je refuse en restant debout devant lui.
Je croise les bras en dessous de ma poitrine, tandis qu'il relève la tête pour capter mon regard.

- Tu sais Tarik, si je suis venue ici, c'est déjà pour m'excuser. Parce que oui, je suis d'accord avec toi, je n'aurais pas dû m'immiscer dans la vie de ton fils, malgré le fait que je lui veux que du bien et qu'il grandisse normalement. Mais je te comprends aussi d'un côté, toi et moi on ne se connaît pas plus que ça, ça va faire quoi ? Dix mois à tout casser qu'on se connaît. Donc je te comprends vraiment, moi-même je sais pas comment j'aurais réagi si c'était l'inverse. Mais sache un truc, tout ce que tu m'as dit, ça par contre, ça ne passe pas tu vois. Parce que je suis bien gentille à venir m'excuser, mais sache que, tout ce que tu m'as dit, ça ne passe pas et ça ne passera jamais. Je veux bien que tu sois énervé, ça, c'est plus que compréhensible, mais tout ce que t'as dit. Mais putain Tarik, tu te rends compte de tout ce que tu m'as cracher à la gueule ? T'as attendu ce moment pour me claquer tout ce que tu pensais de moi, alors que je pensais que tu m'estimais un peu plus que ça. Mais c'est vrai, c'est moi qui suis trop bête dans l'histoire, parce que oui, j'suis qu'un plan cul, même pas là nounou de ton fils, nan, juste une meuf t'as baisé parmi tant d'autres.
Mais du coup Tarik, t'expliquera à Naël pourquoi moi je ne suis plus là. Tu lui diras tout ce que tu pensais réellement de moi, tout ce que tu m'as dit pour me faire fuir, et ce que j'étais réellement pour toi.
Par ce que je ne cautionne pas tout ce que tu m'as dit. Donc dès maintenant, je te souhaite une belle et grande carrière et tout le bonheur dans ta vie, à toi comme à Naël. Et sache que moi j'étais pas hypocrite avec vous, je vous aime vraiment, mais bon, qu'est-ce que ça peux te faire hein ? Je suis qu'un plan cul, c'est vrai...

Je recule légèrement en le regardant droit dans les yeux, il passe sa main sur son front en fermant les yeux tout en soufflant fortement. Il relève ses yeux vers moi et croiser son regard légèrement brillant me tue. Parce que moi, j'ai toujours été sincère avec lui, je me suis attachée à lui beaucoup plus que je l'avais imaginé. Et c'est bien quand on perd une personne qu'on voit l'importance qu'elle a dans nos vies.

- Anaya, fais pas ça s'te plaît. Dit-il d'une petite voix

- Mais c'est ta faute Tarik. Il y a des trucs à pas dire, et t'as dépassé la ligne rouge depuis bien longtemps.

Je me retourne sans lui laisser le temps de répondre avant de me diriger vers l'entrée pour me rhabiller. Mais je retourne une dernière fois au salon pour y retrouver Tarik qui n'a pas bougé d'un poile, toujours la tête entre ses mains.

- Et une dernière chose Tarik. Ta fierté va te faire perdre beaucoup de chose si tu continues comme ça. Des choses que tu aimes ou non, mais des choses que tu vas perdre quand même.

Je le regarde encore quelques secondes avant de sortir de chez lui à toute vitesse avant de claquer la porte.

Ça y est, c'est fini...

Je m'adosse contre sa porte en éclatant en sanglots, je pose ma main sur ma bouche en fermant les yeux douloureusement.

- PUTAIN DE MERDE ! Entendis-je avant un gros fracas

Je plante mes ongles dans ma peau pour me dissuader de faire demi-tour. Car à ce moment, je n'ai qu'une envie, le prendre dans mes bras et le rassuré. Mais je ne fais rien, et je ne ferai plus rien. Pas après tout ce qu'il m'a craché à la figure.

J'essuie mes larmes d'un geste lasse, soufflant légèrement avant de descendre les escaliers.
Je ferme les yeux en me rattrapant fermement au mur en me rendant compte que, c'est réellement fini, et que c'est peut-être la dernière fois que j'ai pu voir Tarik et Naël.

Et le petit Naël qui lui vas m'en vouloir d'être parti après tout ce qu'il m'a raconté.

- Putain, mais qu'est-ce j'ai fait ?

grâce à toi mon cœur ne sera pas toujours vide. - ademoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant