grâce à toi mon cœur ne sera pas toujours vide. - ademo

CHAPITRE 10.

Je glisse ma main sur ma robe, essayant de lisser le plus possible, ça faisait déjà plus d'une vingtaine de minutes que j'étais prête, attendant Tarik avec impatience tandis je me décide à mettre mes talons. J'attrape mon sac pour prendre de l'avance avant de claquer ma porte de chez moi, je descends prudemment les escaliers. Mais lorsque j'arrive en bas de mon immeuble, je jure en constatant que j'avais bel et bien oublier la veste, prête à faire demi-tour, je m'y résigne lorsque la voiture de Tarik se garer juste devant moi.
Je me dépêche à entrer dans sa voiture, posant ma joue sur la sienne avant de mettre attacher.

- Ça fait longtemps que t'attends ?

- Non, non du tout. Je viens à peine de descendre.

Il me regarde en hochant la tête, prenant pas plus de temps pour démarrer. Le trajet se fait sans aucunes paroles de l'un envers l'autre, n'ayant que la radio comme fond sonore. Lorsque nous arrivons devant un petit grec, je souris, me détachant pour descendre le plus vite possible de la voiture.

- T'es pressée ou quoi ? Me demande-t-il en rigolant

- J'ai trop faim, j'te jure.

Après avoir refermé la porte de sa voiture, je le suis de prêt n'étant pas à l'aise à cause de tous ses hommes autour de nous.

- Vas-y vas t'asseoir j'vais prendre commande. Dit-il après que je lui ai indiqué la mienne

- Mais tu vas pas tout payer, laisse-moi payer ou au moins participer. Tu paies déjà mon salaire.

- Dis pas n'imp'. Vas t'assoir j'arrive.

- Mais Tarik !

- Khlass, j'paye j't'ai dit.

Je souffle en roulant des yeux, avant de partir à une place libre assez en recule, n'aiment pas et ne voulant pas être entouré de gens.

- Ça a était vite. M'étonnais-je en me voyant arriver avec deux plateaux quelques minutes plus tard

- Ouais, j'connais l'patron, c'est pour ça.

- Privilège. Dis-je en roulant des yeux en souriant le menton poser contre la paume de ma main

- Abuse pas.

Je ricane légèrement en le regardant s'installer. J'attrape mon sac à main que j'ai posé à coter de moi lorsque j'entends mon téléphone sonner. Je lis le message avant de le reposer, me concentrant sur Tarik.

- Tu réponds pas ? Me demande-t-il

- Non, ça peut attendre, c'est pas urgent. Tu voulais me parler de quoi ?

- J'voulais savoir si tout l'week-end pro ça te dérangerait d'garder Naël ?

- Même la nuit du samedi au dimanche ?

- Ouais si tu peux, si t'peux pas c'pas grave hein, j'pars pour le taf avec mon frère et Lucas. J'peux l'confier a sonne-per du coup.

- Ah nan mais oui, mais moi ça me dérange pas.

- T'es sûre ? J'veux pas chambouler ton planning, t'as p't'être d'autre chose à faire.

- Oh nan, ça me dérange pas du tout, je fais rien de mes week-ends.

- Putain, tu m'sauves. Mais si tu veux aller chez toi avec le p'tit ce week-end, vas-y.

- Oh nan, je prendrais des affaires, c'est mieux qu'il dorme dans sa chambre, toute façon, je te tiendrai au courant de ce qu'on fera.

- Ouais, tu gères de ouf putain. J'aurais pas pu le prendre en plus. Ça aurait été trop chaud.

- Oui, mais t'inquiètes pas, moi ça me dérange pas je fais rien.

Il hoche légèrement la tête avant de reprendre un croc dans son kebab tandis que moi j'attrape une de ses frites furtivement. Il relève vivement la tête en me foudroyant du regard, puis d'un coup, il hausse les sourcils malicieusement avant de poser son bout de pain sur son plateau. Et alors que j'allais pour croquer à mon tour, le pain me fit arracher des mains, je hausse les sourcils, la bouche en « o » en le regardant croquer dans mon pain.

- mais... mais ça ce fait pas.

- Tu m'as pris une frite.

- Mais c'est pas équitable ! Regarde le trou qu'il y a dans mon pain.

- C'est moi qu'à payer.

- Ça change rien, c'est toujours pas équitable, là je devrais croquer dans le tien.

- PFF. T'es folle toi.

- Ça se fait grave pas.

- C'est la vie ma pauvre Lucette.

- Ce genre d'expression ne te vas, mais alors pas du tout ! Un grand monsieur comme toi. Dis-je en rigolant

- Un grand monsieur comme moi ? Mais t'es une ouf toi. Bon on y va ?

- Oui, c'est bon, j'ai fini. Dis-je en posant une feuille de papier essuie-tout sur le plateau

Après avoir débarrassé, je recule légèrement lorsque le vent glacial me frappe.

- Oh putain y caille. Dit-il en frottant sur des mains

- Te plains pas, toi au moins t'as une veste. Moi, je suis en pull.

- Quelle idée de sortir en pull alors qu'on est presque en hiver aussi ?

- C'est pas de ma faute, j'ai oublié ma veste chez moi, et t'es arrivé avant que je puisse aller en chercher une.

- Fallait remonter, j'aurais pu attendre t'sais.

- Oui, mais non. C'est pas grave, dans tous les cas, il fait meilleur dans ta voiture.

- Et si j'ai pas envie de t'ouvrir ? J'avais pas prévu de te ramener moi, c'était pas prévu dans la sortie.

- Quoi ? Mais ? T'es sérieux ?

- Mais grave, j't'ai déjà payé à graille tu veux quoi de plus ? J'vais pas faire le taxi non plus.

- J'm'en fous, je m'agrippe sur ton toit, et si on t'arrête je dis que tu m'as kidnappé.

- J'te kidnappe et j'te mets sur mon toit, comme ça tout l'monde voit, c'est grave logique.

- Bah oui ! Bon ouvre la voiture, j'ai froid moi.

- Pfff, j'touvre pas tu vas faire quoi ?

Je réfléchis légèrement avant de lui sauter sur le dos.

- Oh Putain, t'es toute légère wesh. J'pensais pas. Aller descend. Dit-il en me claquant la fesse droite

- TARIK !! Criais-je choquer

- Smeh, j'voulais claquer ta cuisse. Dit-il en se grattant la barbe, détournant le regard

J'y crois moyen

- Et comment ça tu pensais que j'étais plus lourde ? Ça veut dire quoi ça ?

- T'es pas grosse ça se voit, mais on va dire que t'es... Dit en suspendant ma phrase

- Je suis ? Continuais en prolongeant aussi ma phrase

- Bien formé. Allez monte. Se précipite-t-il en ouvrant sa voiture

Je reste quelque seconde inerte, le regardant monter seule dans la voiture.

- Il est pas croyable. Soufflais-je à moi-même en montant dans sa voiture