grâce à toi mon cœur ne sera pas toujours vide. - ademo

CHAPITRE 36.

Assise sur mon canapé, le téléphone dans les mains, je souffle une énième fois en essayant d'évacuer tout le stress qu'il y avait en moi.
Aujourd'hui, après deux semaines à se reparler, Tarik m'emmène - enfin - Naël, il doit régler quelques trucs pour le boulot.

J'avais déjà tout préparé pour l'arrivée de mon petit bonhomme, le repas du midi, le goûté, ainsi que le repas du soir et quelques jeux à faire pendant la journée. Sachant que l'on n'allait pas sortir vus la pluie qu'il y avait dehors.

« Tarik : on est en bas, j'arrive. »

Je ferme les yeux en sentant une boule de stress de resserrer dans mon ventre, après presque quatre mois, j'allais enfin revoir Naël.

Je me dirige vers la porte d'entrée afin de l'ouvrir et de les attendre avant leur arrivée.

- Salem Bé'. Me salue Tarik en embrassant mon front

Je lui souris avant de me tourner vers Naël, qui, lorsque je m'abaisse à sa hauteur, cours à l'intérieur de l'appartement.

Je me relève en regardant Tarik, complètement perdus, je lui demande qu'est-ce qu'il a, mais lui-même ne comprend pas le comportement de son fils.

Je ferme la porte après avoir salué son fils une dernière fois avant de partir rapidement, disant qu'il est déjà à la bourre.

Je repars vers le salon, là où Naël était assis sur le canapé, je m'assieds à côté de lui en le regardant, mais lui ne daigne pas un regard vers moi, préférant fixe la télé éteinte.

- Bon... Alors, tu veux jouer à quelque chose avec moi ? Demandé-je doucement en posant ma main sur son bras

Il se dégage de mon emprise avant de se décaler de moi.

- Tu ne veux pas jouer, c'est ça ? Demandé-je d'une petite voix

- Si, mais pas avec toi. Claque-t-il sans pour autant me regarder

J'acquis d'un simple hochement de tête avant de me lever du canapé, sortant de la pièce pour aller dans la salle de bain.
Je m'assois au bord de la baignoire en soufflant fortement, ne voulant pas craquer en présence du petit, je me redresse donc avant de me placer de l'eau sur le visage.

Je pars cette fois-ci dans la cuisine, préparant deux assiettes que je vais faire réchauffer pour nous deux avant de les poser sur la table de la cuisine.

- Tu viens manger Naël. Dis-je en entrant dans le salon

Il se lève du canapé sans rien dire, puis le suit vers la cuisine, je l'installe sur sa chaise avant de lui donner ses couverts.
Le repas ce fait dans un long silence glacial, il n'a clairement pas envie de me parler...

- Qu'est-ce qu'il ne va pas mon cœur ? Demandé-je en posant une main vers lui

Il redresse sa tête de son assiette avant de le lancer un regard noir, visiblement pas content que je lui adresse la parole.

- Je n'ai pas envie d'être ici, je veux voir papa. Claque-t-il méchamment

- Eh bien il faudra que tu attendes ce soir, papa ne peux pas venir avant, sinon tu ne serais pas ici pour avec moi...

Il se lève brusquement de sa chaise en soufflant, se dirigeant d'un pas lourd vers mon salon.

L'appétit coupé, je débarrasse la table avec une boule affreusement serrer au ventre.
Il m'en veut, je le sais, être parti comme ça après ce qu'il m'a confié n'étais pas la meilleure idée que j'ai pu avoir. Je savais que j'allais m'en mordre les doigts dès que je suis sorti de chez Tarik, mais je ne pensais pas qu'il réagirait comme ceci avec moi. Je me doutais bien qu'il serait distant, mais pas méchant...

Je souffle une énième fois avant de me rassoir dans le salon, l'appartement et calme, aucune parole, aucun rire, rien à part la télévision qui tourne.

Après avoir goûté, Naël n'a pas bougé d'un poile, d'ailleurs, il est toujours à la même place dans la même position. Les yeux rivés sur la télévision, sans m'adresser un mot ni un regard.

- Naël ? Tu sais que tu peux me parler ? Je sais que tu m'en veux d'être partie comme ça, c'était méchant de ma part, mais c'était compliqué pour moi de rester. C'est des affaires de grands que tu ne pourras pas comprendre, mais tu m'as beaucoup manqué, tu sais ? Commencé-je en me tournant vers lui

- Je m'en fiche, toute façon, tu n'es pas ma maman, et je ne veux pas d'une maman comme toi. T'es partie sans me dire au revoir ! Je pensais que tu m'aimais, mais tu m'as menti ! Je ne veux pas que tu sois ma nounou, je préfère que ce soit papa ou papy qui soit avec moi, pas toi ! Toi, je te déteste ! J'ai pas envie d'être avec toi, t'es trop méchante pour que je t'aime. Je veux que papa vienne me chercher et ne plus jamais te voir !

Je ferme les yeux en encaissant ses paroles, je sais que c'est un enfant, qu'il ne comprend pas réellement tout ce qu'il dit. Mais mon cœur se déchire à cause de ses paroles, ce petit bonhomme que j'aime tant, ne me voit que comme une femme méchante qu'il déteste plus que tout au monde...

- Je ne veux pas que tu sois l'amoureuse de papa, je ne veux pas qu'il ait une amoureuse comme toi. Je sais même pas comment tonton Lucas peut être ami avec toi. Je ne veux plus jamais te voir ! Je t'aime plus ! Je te déteste ! Je te déteste ! Je te déteste ! Continue-t-il presque en criant

Je ferme les yeux encore plus fort, essayant de ne pas craquer devant lui, je me tourne vers lui sans le regarder.

- D'accord... Je comprends... Je dirais donc à papa que je ne pourrais plus te garder, qu'il te trouve une nounou mieux que moi, comme ça tu ne me verras plus, comme tu le souhaites. Mais d'abord, tu vas faire la sieste avant que papa arrive.

Je déplie le canapé pour qu'il se transforme en lit avant de mettre une couverture sur lui. Toujours debout, je le regarde s'endormir petit à petit, avant qu'il ne tombe directement dans les bras de Morphée.

Je sors du salon en étreignant la lumière avant de me diriger vers la salle de bain. Je ne prends pas la peine de fermer la porte derrière moi que j'éclate en sanglots la main sur ma bouche tout en glissant contre mon mur.

J'ai vraiment merdé sévère là.