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« Où allons-nous ? demandai-je à mon " prédateur. "

—   Silence !

— Vous allez me faire du mal ? insistai-je, terrifiée. 

—  Tais-toi, tu m'énerves ! »

Je ne me décourageai pas pour autant.

« Comment vous êtes-vous procuré mon passeport ?

—  Ferme-la ! gronda l'homme aux yeux de glace. »

Nous étions à l'aéroport de la ville la plus proche. Assis sur un siège, nous attendions notre vol.

 «J'ai le droit de poser des questions, quand même ! m'insurgeai-je.

—  Non, me négligea -t-il de nouveau.

— Mais est-ce que. . . »

Il grogna et ordonna à son garde, cette fois-ci, en coréen :

 " 그녀에게 우리가 어디로 가는지 말해줘, 을위한 그녀는 그것을 닫습니다! 그녀는 말을 너무 많이 해요! " ( Dis-lui où nous allons, pour qu'elle la ferme ! Elle parle trop ! )

Le garde, assis à côté de moi, se pencha et me dit :

« Nous allons en Corée du Sud, à Séoul. »

Il se redressa et ne prêta plus attention à moi.

Infatigable, j'interpellai le PDG :

« Eh, le sadique ! À ce qu'il paraît, vous avez une très grande agence qui s'appelle " YG " . Mais vous travaillez dans quoi, exactement ? »

Il rit légèrement.

« Tu le sauras le moment venu, ma chérie. »

J'étais furieuse. Pourquoi ne répondait-il pas à mes questions ? Et pourquoi m'appelait-il comme ça, à la fin ?

Peu après, notre avion arriva et nous allâmes vers un guichet où se trouvaient deux hommes pour qu'ils examinent nos billets et passeports. Enfin, nous montâmes dans l'avion.

Je n'en croyais pas mes yeux. Il y avait des fauteuils beiges qui paraissaient super confortables, mais . . . Quatre fauteuils ? Il y avait quatre fauteuils , côte à côte et face à face.

C'était pareil pour le reste de l'avion.

Des femmes et des hommes se déplaçaient parmi ses passagers, vêtus d'uniformes, ornés d'accessoires en or et en argent.

Les passagers, oh, quelle classe ! Les femmes étaient parées de jolies robes très élégantes, parées d'accessoires en or et en argent. Les hommes, étaient accoutrés de costumes très bien repassés.

C'était un tout nouveau monde pour moi. Dans mon quartier, on était tous habillés de vêtements bon marché, il y en avait même qui portait des habits déchirés... Personne ne possédait d'or, d'argent ou de robes.

"M. YG " me prit la main et me fit asseoir dans le rang à droite, près du hublot.

« Toi ! m'interpella-t-il, brusquement. Tu t'assois à côté de moi ; comme ça, tu ne t'enfuiras pas, mais je suppose que tu as retenus la leçon : je te retrouverai quoi qu'il arrive. »

Il s'assit près de moi, son garde du corps était face à moi. Le fauteuil était bien plus confortable et spacieux qu'il en avait déjà l'air. 

Cela me rappelait qu'une fois à l'âge de huit ans, j'ai pris l'avion pour rendre visite à ma grand-mère. Tous les habitants du quartier étaient fascinés quand ils ont su qu'on prenait l'avion, ils n'avaient pas les moyens. Après ça, j'étais très célèbre chez mes amis. Mais ce n'était pas ce qu'ils imaginaient : les sièges étaient tous collés les uns aux autres, on était serrés et ce n'était pas du tout confortable. Mais quand j'y pense maintenant, je me dis que c'est grâce à l'argent de Yang Hyun Suk qu'on a pu s'offrir ce voyage.

L'avion finit par décoller. Quand nous arrivâmes tout en haut, je regardai en dessous, par le hublot : les maisons, les arbres, tout était petit. Mon quartier devait l'être encore plus.

J'admirai mon pays une dernière fois. Mon cœur se serra lorsque je pris conscience que je ne reverrai plus jamais mon pays, ma famille et Bukhawul. Je repensai aux bons souvenirs qui devenaient douloureux de me remémorer. Mes parents pensaient-ils à moi, en ce moment ? Et Bukhawul ? Où était-il, à présent ? J'espérai que tout aille bien.

Extenuée, je m'assoupis. Je rêvai du bon temps : mes parents, tous souriants, nous câlinaient et nous donnaient la nourriture à livrer, en nous recommandant d'être prudents. Bukhawul et moi, innocents comme nous étions, riions en roulant sur nos vélos et en saluant les habitants et les enfants du quartier. On était pauvre, mais heureux.

Je sentis une larme couler sur ma joue.





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