Lorsque je retrouvai mes esprits, je ne vis rien : un bandeau recouvris mes yeux et mes mains étaient enchaînées devant moi. Je percevais les cris de Jennie. On aurait plutôt dit des hurlements. Je sentais qu'elle n'était pas loin, peut-être à cinq mètres de moi.

Mon bandeau se mouilla à cause de mes pleurs. Je n'aurais jamais dû embarquer mon amie dans ce problème. À cause de moi, une fois de plus, elle souffrait. Je ne voulais plus être un fardeau pour elle. Ses cris me déchiraient le cœur. 

Mais j'étais , moi aussi, terrorisée :  Qu'allait -on faire de moi ?

Aussitôt, des dizaines de questions bombardèrent mon esprit. Où étais -je ? Qu'affligeai Yang Hyun-suk à Jennie ? Et pourquoi avais -je les yeux bandés ? Et les mains attachées ?

Puis, je n'entendis plus rien. Plus de cris de plainte, rien. Après, je perçus des pas, et j'entendis une porte s'ouvrir et se refermer. Comment étais -je arrivée là ? Je ne me rappelai seulement que je m'étais trouvée dans l'ascenseur avec Jennie et Yang Hyun-suk et qu'après, j'étais tombée dans un trou noir. Je devais sûrement m'être évanouie. 

Dix minutes plus tard, j'entendis cette même porte s'ouvrir.

« Ma chère, c'est à ton tour, m'appela Yang Hyun-suk de sa voix mielleuse. »

Il me retira le bandeau. Je me situais dans une pièce toute noire à cause de l'obscurité. De faibles lumières illuminaient un peu les lieux. Il y avait une grande plaques avec d'immenses épines blanches et tranchantes, ainsi que des machines noires dont je ne connaissais pas l'utilité, mais je préférais ne pas le savoir.

Yang Hyun-suk alla chercher un seau rempli d'eau, au fond de la pièce.

Il revint vers moi et me renversa son contenu dessus. L'eau était gelée ! Mes mâchoires claquaient entre elles. J'étais tellement trempée de la tête aux pieds. 

Ensuite, ce monstre repartit chercher quelque chose d'autre dans une pièce voisine. Qu'allait-il utiliser pour me punir ? Oh non . . . Je croyais avoir deviné, j'avais déjà vécu ça avec le professeur de chant. Comme je l'avais envisagé, il revint avec un fouet : il ressemblait à ceux utilisés pour dresser les fauves, dans un cirque. Il se positionna derrière moi et commença à me fouetter. Je m'égosillais sous ce calvaire atroce.

« Si tu cries ou tu gémis, je te rajouterai cent coups, menaça l'homme. »

Et il me frappa sans relâche, avec cet objet que je maudissais intérieurement. Est-ce que c'était ce que Jennie avait subi avant moi ? Ça devait expliquer ses hurlements . . . Je voulais  éclater en sanglots. Pas pour moi, mais pour Jennie : depuis que je l'avais rencontrée, je ramènerai sans cesse vers de nouveaux soucis. Je m'en voulais tellement. 

C'était peut-être bizarre, mais ces moments de torture m'avaient aidée à réfléchir : j'allais arrêter d'entraîner mon amie dans des problèmes. Je refusais qu'elle souffre, une fois de plus. Je préférais subir pour elle.

Yang Hyun-suk m'avait tellement corrigée que mon T-shirt tombait en lambeaux : mon dos ensanglanté était visible.

Enfin, il lâcha son fouet et retira mes chaînes.

« Lève-toi, m'ordonna -t-il sans la moindre compassion. »

Je voulus obéir mais je m'écroulai aussitôt sur le sol. J'étais exténuée, fiévreuse et à deux doigts de tourner de l'œil. 

« Lève-toi ! répéta-t-il, sur un ton plus sévère. »

Je me relevai de fore. Je ne voulais pas le contrarier encore plus au risque de me refaire fouetter.

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