Enfin le cours touchait à sa fin. Le cours avait duré deux heures ! On avait travaillé le cardio, les abdos, les fesses, les jambes, les bras et en dernier, on avait fait des massages au visage et d'autres exercices faciaux. Ces exercices servaient à réduire les joues, le double menton et contribuaient à avoir un visage ovale.
En allant d'un pas précipité vers la salle de danse, Jennie gémit, la main sur le ventre :
« J'ai faim . . . »
Moi de même, je devais l'admettre.
« Ça va aller, la rassurai -je avec un grand sourire. Il ne nous reste que le cours de danse, de chant et de rap et après, on pourra déjeuner. »
Elle me sourit légèrement. A YG, si on ne mangeait pas le matin et soir, on pouvait manger à midi, et vice-versa. Ça faisait partie des règles du régime pour maigrir. On ne devait pas dépasser les cinquante kilos.
Bientôt, nous arrivâmes devant la salle du cours de danse et nous entrâmes.
Tout était vide. Le sol était du parquet luisant. Il n'y avait qu'un grand drapeau avec l'emblème de YG Entertainment : le logo en blanc sur fond noir.
Au milieu de la salle se tenait une femme.
Elle devait avoir la quarantaine. Elle avait un visage rond, de grands yeux bridés, de fins sourcils bien tracés, un nez droit, des lèvres fines en forme de cœur et des cheveux mi-longs et lisses. Elle était habillée d'un survêtement rouge et de baskets blanches.
En nous voyant arriver, son expression devint sévère.
« En ligne, plus vite que ça ! cria -t-elle. »
Nous nous dépêchâmes de nous mettre en position, affolées.
" Pas un pour remplacer l'autre . . . " pensai -je.
La femme nous fixait de ses yeux perçants. Personne n'osait lui adresser un regard. Quand je relevai mes yeux, son regard s'était posé sur moi. Je les baissai aussitôt. Mon cœur battait la chamade.
Elle se rapprocha doucement de moi, ce qui avait le don de faire battre mon pauvre petit cœur encore plus fort.
« Tu es la nouvelle, n'est-ce pas ? Lalisa ? me demanda-t-elle d'un ton sec.
— Oui, madame . . . répondis -je d'une voix faible.
— Que je t'explique, m'enchaîna-t-elle, ce n'est pas parce que tu es nouvelle ici que j'irai doucement avec toi. Tu vas devoir t'adapter, un point c'est tout. Tu es à YG Entertainment, l'une des trois plus grandes agences de K-pop au monde. »
Je hochai la tête. Cette femme me faisait peur. Décidément, les professeurs n'étaient vraiment pas sympathiques ici.
« Bon, commençons ! poursuivit la professeure de danse. »
Elle se tint devant nous, le dos tourné. En face, il y avait un grand miroir.
« Jinny ! s'écria -t-elle, brusquement. Ne te regarde pas dans le miroir ! Regarde -moi !»
C'était encore la fille de tout à l'heure.
« Nous allons apprendre une nouvelle chorégraphie. Regardez -moi bien, ordonna-t-elle, toujours aussi sèchement. Miyeon, lance la musique.
Miyeon s'exécuta.
J'étais subjuguée : elle dansait tellement bien ! Elle virevoltait sur un rythme américain, c'était du R&B. Ses mouvements étaient si libres, si légers . . . On aurait dit que la musique et elle ne faisait désormais plus qu'un.
La chorégraphie terminée, elle se retourna vers nous. Elle n'avait même pas l'air essoufflée !
« Écartez -vous d'un mètre et je vais vous l'apprendre, commanda-t-elle.»
On obéit sans discuter.
« Alors, pour commencer, vous allez faire un mouvement circulaire avec votre poitrine.»
Tout le monde s'exécuta, concentrée.
J'avais mal de partout ! Les deux heures de sport m'avaient achevée.
« Jinny ! gronda l'enseignante. Sois plus souple ! Miyeon, parfait. Jennie, n'oublie pas ton expression faciale : sois plus cool ! Dahyun, c'est de gauche à droite, pas le contraire ! »
Quand ses yeux se posèrent sur moi, son visage tourna brusquement au rouge.
« Lalisa ! Viens -là ! m'appela -t-elle en me faisant signe. »
Je m'approchai d'elle avec réticence.
« Refais -le, m'ordonna-t-elle, sèchement. Que tout le monde te voit.
Je m'exécutai sans discuter. Je bougeai ma poitrine en avant et en arrière, la mâchoire serrée. J'entendis des rires fuser derrière moi, alors j'arrêtai.
Ces ricanements venaient de Miyeon et de trois autres filles. Celle qui se trouvait à sa droite était tellement belle ! Elle avait une silhouette fine, mais surtout de grands yeux noirs, de longs cils, des lèvres pulpeuses et des cheveux longs, noirs et bouclés.
La fille qui se trouvait à la gauche de Miyeon était moins belle que les deux autres :un visage rond, de petits yeux bridés, des lèvres fines et surtout, des cheveux noirs et raides en coupe carré. Ses cheveux cachaient une partie de son front.
Quant à Jennie, elle baissait la tête, ne voulant pas m'humilier. La fille qui s'appelait Jinny me regardait avec de la pitié et de la compassion dans son regard.
« Qu'essayes -tu de faire, là ? me reprocha l'institutrice. On dirait une constipée !
— Je . . . Je n'ai jamais fait de la danse, avouai -je, embarrassée. »
Derrière elle, le gang de Miyeon se tordait de rire.
Elle soupira, exaspérée.
« Tu n'auras qu'à redoubler d'efforts ! Tu es une trainee à YG Entertainment, une très grande agence ! »
Elle poussa brusquement ma tête en arrière avec son doigt.
« On peut te renvoyer, si tu veux. Qu'est-ce que tu vaux, de toute façon ? »
Je la fixai intensément.
« Si tu deviens idole, mets -moi une gifle ! dit-elle, confiante. Si tu deviens une star internationale, je démissionne ! »
Je la regardai droit dans les yeux, avec la plus grande rancune : voici la quatrième personne sur ma liste noire . . .
Tout à coup, la professeure tiqua et m'asséna une bonne claque. Je m'écroulai au sol.
« C'est quoi, ce regard ? siffla-t-elle. Tu seras corvée de linge, pendant deux semaines. Tu nettoieras les vêtements de toutes les filles ici présentes. »
Je me relevai péniblement et m'inclinai.
« Excusez -moi, madame ! Ça ne se reproduira plus et j'accomplirai ma tâche.
— Bien, approuva-t-elle avec un air supérieur. Retourne à ta place. »
Je m'empressai d'obéir et je continuai mon entraînement.
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Show don't tell .
FanfictionPourquoi fallait-il que le destin s'acharne sur ma pauvre famille ? Était-ce parce que nous étions voués à une vie de misère ? Ou bien parce qu'un homme influent m'a trouvée un jour à son goût ? Je ne saurais le savoir, mais l'idée d'être séquestrée...
