Je restais seule, dans ma chambre, à pleurer toutes les larmes de mon corps. Je savais que je ne pouvais pas m'enfuir, qu'il me retrouverait. Soudain, la porte s'ouvrit.

C'était la fille timide qui m'avait saluée.

Elle était une jeune fille mince au teint très pâle. Elle avait un beau visage rond, des lèvres fines, un petit nez et des sourcils bien tracé. Elle possédait un regard mystérieux mais très affectueux et avait aussi de beaux cheveux longs et châtains.

«  Oups ... Je ne voulais pas te faire peur, me dit-elle en anglais. »

Elle s'assit près de moi.

«  Tu parles coréen ? »

Je fis " non " de la tête.

 « Tu pleures ? J . . . J'ai fait quelque chose qu'il ne fallait pas ? »

— Non ... Ne t'en fais pas, la rassurai-je en séchant mes larmes.

—  Ça te dirait qu'on devienne amies ? Je m'appelle Jennie Kim, j'ai quinze ans et je suis née en Corée du Sud, mais à mes dix ans, je suis partie en Nouvelle-Zélande avec ma mère. »

—  Et ton père ? lui ai-je demandé. »

Elle hésitait à me répondre. Quelques minutes plus tard, elle avoua :

«  Mes parents sont divorcés... Alors je ne sais plus où il est ... 

—  Désolée, m'excusai-je.»

Je me sentais vraiment mal pour Jennie, je n'aurais jamais dû lui poser la question.

 « Ce n'est rien, me rassura-t-elle en souriant. »

J'eus de plus en plus confiance en cette Jennie, alors je me présentai à mon tour.

«  Je m'appelle Panpriya Manoban , mais on va changer mon prénom en Lalisa, donc appelle-moi comme tel. J'ai quatorze ans, et je suis Thaïlandaise.

—  Ouah ! Tu es la première étrangère de YG Entertainment ! »

Je lui souris brièvement.

 «  Dis-moi, fit Jennie. Est-ce que le directeur ... a eu un " arrangement " avec tes parents ? »

J'écarquillai les yeux : comment le savait-elle ?

 «  Tout ceux qui ont eu un arrangement avec le directeur de YG, il les accompagne à l'agence. Parce qu'il te veut, il t'a cherchée, m'expliqua Jennie, comme si elle avait lu mes pensées. Mais si tu as juste auditionné et réussi, il ne va pas t'accompagner, parce que ce n'est pas lui qui t'a trouvée : c'est toi qui l'a cherché.

Elle posa sa main sur mon épaule, ça me réconfortait.

«  Je suis comme toi, tu sais. »

Je l'observai attentivement. Il y a donc une personne comme moi, ici ? Séparée de sa famille ?

« Je suis désolée pour toi, m'excusai-je, attristée. »

 «  Ce n'est pas de ta faute, voyons ! s'exclama-t-elle. Mon père a volé de l'argent à ma mère et l'a laissée dans la misère. Et pour récolter plus d'argent, il voulait me vendre. Quand ma mère a appris ça, on s'est enfuies en Nouvelle- Zélande. Mais YG nous a retrouvées.

Jennie se mit à pleurer. Je m'empressai de la rassurer.

« Ne pleurs pas, sois forte !  On va tout rembourser et retourner auprès de nos familles ! »

Je la câlinai.

 « Je vais te raconter mon histoire.»















484 mots. 

Show don't tell .Où les histoires vivent. Découvrez maintenant