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Comme d'habitude, dès l'aube, j'étais déjà debout. Je me levais plus tôt que les autres pour endurer une nouvelle corvée de linge, pour Miyeon et ses compères. J'étais toujours la première à me lever et la dernière à me coucher.

Pendant que je triais les vêtements, j'envisageais ma journée : je devais faire le lit d'une dizaine de filles, j'allais donc sûrement arriver en retard en cours de sport ; le coach allait me battre et me punir. La journée s'annonçait déjà compliquée comme toujours. Et j'étais certaine qu'aux trois prochains cours, j'allais encore l'être car le peu d'énergie que mon maigre sommeil perturbé m'avait procuré, je l'aurais déjà dépensée pour ces corvées de linges donc je n'aurais plus de force pour suivre correctement trois autres cours qui nécessitent d'énorme concentration. Une concentration que je n'avais plus depuis un certain temps.

Cela faisait un bout de temps que je n'étalait que des corvées sur corvées, je ne m'étais pas encore habituée, en y repensant ce jour-là, je ne pourrais jamais m'y habituer.

J'en avais ras-le-bol de tout ça, de tout le mal que je vivais. Douleur et dégoût étaient devenus mon quotidien. Je n'avais point de répit, pourtant, je pensais vraiment l'avoir mérité avec tout ce je traversais. Je n'avais pas mon mot à dire, je subissais beaucoup en silence. J'avais essayé de supporter tout ceci, mais peine perdue, c'était insupportable. En effet, tout n'est pas supportable, si vous aviez été à ma place, vous comprendriez mieux ma profonde douleur mais je ne souhaiterai jamais à personne de vivre un enfer sur terre.

Depuis que j'étais là, j'étais beaucoup plus songeuse et je m'exprimais de moins en moins qu'avant. J'étais obligée de me renfermer sur moi-même, je ne parlais que quand c'était nécessaire, c'est-à-dire quand on me posait rarement une question. Je n'avais personne à qui parler ouvertement de ce que je ressens vraiment, personne n'avait mon temps en vérité, j'étais dans une impasse, maltraitée et prisonnière de tous ces moments cauchemardesques que je vivais.

Honnêtement, je ne vivais plus, j'avais arrêté de vivre bien longtemps, ma situation avait dégradé, j'avais oublié ce qu'était-ce de vivre, je survivais. Comment ne pas devenir folle et dépressive dans mon état ?

J'avais essayé de tenir bon dans toutes les situations. En luttant d'arrache-pied jour et nuit, j'étais malheureusement à bout de force, j'étais épuisée physiquement et mentalement. J'avais fini par abandonner tout espoir de revivre à nouveau, je n'avais plus de motivations car en fin de compte, mes objectifs me paraissaient désormais impossible à réaliser. Tout semblait être tristement clair pour moi, je luttais pour rien, et même si, je continuais de lutter, le résultat serait le même.

J'avais souhaité plusieurs fois de dormir la nuit et ne plus me réveiller le jour. Encore mieux, j'avais prié de juste disparaitre sans laisser de trace pour que personne ne retrouve mon corps. Je voulais juste mourir, être achevée sur place. C'était tout ce que je désirais, m'en aller définitivement sans que personne ne me retienne. Pour tout problème, il y a bien une solution, il y en avait une également à mon mal.













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Show don't tell .Où les histoires vivent. Découvrez maintenant