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Le soir, vers deux heures du matin, Jennie me secoua pour me réveiller. Quand je pris conscience de cela, j'avais sauté de mon lit et je lui avais demandé, pleine d'espoir :

« Alors, tu me reparles ? »

Elle me tourna le dos, gênée et s'expliqua :

« Non, mais je devais te réveiller car tu ne sais pas encore éviter les rayons lasers par toi-même. »

Je baissai la tête, déçue.


Quand nous arrivâmes devant la porte de la salle de réunion, Jennie répéta le mot de passe, comme lors de notre dernière visite. D'un seul coup, la porte s'ouvrit et nous tombâmes nez à nez avec Teddy qui nous regardait avec de grands yeux : ils exprimaient la rancœur, bien sûr.

  « Pourquoi n'êtes-vous pas venues pendant deux nuits d'affilée ? s'énerva -t-il. Je vous avais pourtant dit de venir chaque soir ! »

Puis, il reporta son attention vers Jennie.

« Tu n'as jamais raté une réunion pourtant ! Et à cause d'elle, tu as commis une erreur ! »

Je bouillonnais. Avait -il oublié qu'il m'avait battu ?

« Et toi ! criai -je, excédée.. En cours, tu as fait comme si on ne se connaissait pas ! Et tu m'as frappée sans aucune pitié ! »

Les larmes me montèrent aux yeux et ma voix s'affaiblissait.

« Tu sais pourquoi j'ai pleuré, au premier cours ? Parce que depuis mon arrivée, je n'avais pas arrêté d'être insultée, frappée et humiliée ! Je pensais que tu étais gentil, mais ce n'est pas du tout le cas : tu es aussi pitoyable que les autres ! J'avais espoir en ta gentillesse ! Cette nuit-là, je ne voulais plus te voir, je t'en voulais énormément !  Et l'autre soir . . . on était juste trop fatiguées. »

Il y eut un petit moment de silence. Si Teddy était en train de nous examiner avec attention, moi, j'affrontai son regard. Il ne devait pas savoir ce qui nous était arrivé.

« Vous me cachez quelque chose, conclut -il. »

Comment avait -il deviné ? Mes narines s'écartaient pour inspirer et expirer plus d'oxygène. Je clignai plusieurs fois des yeux, avant de répondre :

« Pas du tout, c'est toute la vérité. 

— Ne mens pas. Jennie ne sait pas me cacher quelque chose, et encore moins mentir : quand elle stresse à propos de ça, elle joue toujours avec son pied gauche et ses mains. Et ses yeux cherchent à éviter le regard des autres, fit -il remarquer. »

Il ne s'arrêta pas là. 

« Si tu me dis ce que vous avez fait, ce soir-là, je t'aiderai à répéter pour le chant et le rap. A devenir la meilleure, me promit -il. »

Personnellement, je m'en fichais des cours. Je me contentais d'exécuter ce qu'on me disait de faire, sans motivation.

Mais si Teddy m'aidait, au moins deux professeurs, Yang Jiyong et lui, ne me frapperaient plus. Je ne voulais plus subir de nouveaux supplices. Alors, j'acceptai.

 « On commencera le mois prochain, acheva le producteur. »

Je pris une grande inspiration et avoua :

« On a essayé de s'enfuir. »

Il écarquilla ses yeux de plus belle.

« Quoi ? ! Mais vous êtes folles ?  s'écria -t-il. »

Il semblait vraiment hors de lui. Jennie paniquait.

«  Et on s'est fait prendre. continuai -je. Après, Yang Hyun-suk nous a torturées. »

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