Chapitre 27

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J'eus la balle du bout des doigts et entrepris un virage serré vers la gauche en direction des cages adversaires, la balle serrée contre mon abdomen avec mon bras gauche et ma main droite serrant fort les plumes d'Autumn. Le griffon majestueux galopait impérieusement jusqu'aux deux piquets. Je repérai une adversaire qui piquait sur nous à notre droite et avant même que je n'intimai à mon compagnon de l'esquiver, nous avions déjà dévié de trajectoire. Je serrai mes jambes autour des côtes d'Autumn, ses ailes battant derrière moi, faisant rouler ses muscles contre mes cuisses.

Nous étions presque assez près pour que je puisse tirer mais une fille se tenait près de leur but et une autre n'était pas très loin derrière. Il me fallait attendre. Je sentis des frissons descendre le long de mon dos tandis que l'émotion me serrait l'estomac. La sensation divine du vol à pleine vitesse me rendait trépignante. Nous y étions presque. Je partageai avec Autumn mes pensées et il fit une feinte parfaite qui nous permit de nous retrouver seul devant les buts, l'adversaire toujours à nos basques. Je resserrai bien mes jambes avant de lâcher ma main droite qui tenait les plumes du griffon. Je me retournai brièvement pour, d'un coup de poignet léger, déséquilibré celle qui me poursuivait et tirai vers les buts de toute ma force une fois face à eux. Je retins mon souffle en voyant une blonde frôler la balle du bout des doigts sans parvenir à l'arrêter puis soufflai lorsque la balle s'arrêta en suspension dans les aires une fois les deux piquets traversés. Nous avions marqué. Un sifflement familier retentit.

Je sentis avant d'entendre les étreintes et acclamations de mon équipe, nous avions repris le dessus juste avant la fin du match. Je ris en voyant les expressions de mes coéquipières en cohésion avec les miennes. Nous fêtons la victoire comme si elle était celle de notre vie, comme si elle permettrait de nous sortir d'ici et peut-être même d'emmener avec elle nos souvenirs.

Nous amorçâmes notre descente et Iris vint me féliciter d'une tape dans le dos même si la grimace qui déformait ses lèvres laissait percevoir sa frustration d'avoir perdu.

Alors que nous allions prendre notre envol plutôt sur les griffons, les Talentueuses nous avaient rejointes et nous avions séparées nos deux catégories en deux équipes. Sieur Dragondo avait précisé qu'il devait y avoir autant de Courageuses que de talentueuses dans chaque équipe. Alors, nous avions entamé un match directement. Et mon équipe venait justement de la gagné même si aucun Azcaz n'avait été trouvé dans le bosquet en dessous mais nous avions joué avec un temps limité.

Je m'essuyai le front d'une main tout en conduisant Autumn vers son box. Les autres filles m'mitèrent et nous remontâmes vers le château jusqu'à notre dortoir afin de nous laver avant de rejoindre Dame Mirenda pour un cours rapide avant le déjeuner.

Sans étonnement, nous arrivâmes avec quelques minutes de retard devant la salle de l'Invisible à cause du temps limité que nous disposions pour nous préparer et elle nous reçues avec un visage encore plus fermé que d'habitude, si encore cela était possible. Elle se fit d'avantage cruelle avec nous et nous demanda de marcher sur une ligne tracée au sol avec une pile de livres anciens sur la tête afin de, comme elle le disait, "travailler notre posture qui était profondément désolante". Encore fatiguée de notre match matinale, j'eu du mal à faire mes traverser sans faire tomber un seul livre et eu le droit à tenir en chaise contre le mur recouvert de tapisserie plus de fois qu'il mettait possible de compter. A la fin, elle nous envoya même au mur lorsque nous avions seulement tremblé, ce pourquoi nous étions toutes assises dos au mur avec des crispations de douleur sur le visage lorsqu'il fut l'heure du déjeuner. Elle prit congé de nous en s'exclamant que tout était désespéré à grands renforts de gestes exaspéré- dans la limite de ce que sa grace lui permettait.

Nous nous installâmes à table avec délectation surtout lorsque les délicieux plats apportés par les Garraches arrivèrent jusqu'à nous. J'écartai mon verre pour laisser la place à un plat lorsque je reconnus en levant la tête le Garrache que j'avais rencontré lors du dernier repas avec nos proches. Je sautai sur l'occasion et enlevai mon bras précipitamment ce qui renversa l'intégralité du plat par terre. Fort heureusement, j'avais usé de ma télékinésie pour écarter Iris assise sur le banc près de moi afin qu'elle ne se fasse pas brûler par le ragout qui souillait maintenant le sol de la Salle du Festin. Je me levai en sursaut avec une main devant la bouche.

Le Royaume de NeldaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant