Chapitre 45

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-Sale Garce ! hurlai-je en sautant entre les deux estrades.

J'atterris juste devant la Reine, la rage pulsant à l'intérieur de mon crâne, la douleur faisant battre mon cur, la colère faisant trembler mes poings fermés. Je n'entendais plus les appels derrière moi, je n'avais d'yeux que pour le monstre qui osait me faire face avec un sourire narquois abjecte. Je brûlais de l'intérieur en imaginant tout ce que j'aurais pu lui faire, en espérant réduire son corps en miettes entre mes mains et sentir ses os se réduire en cendre. Je ne voyais qu'une image en boucle, celle du regard vide de mon compagnon. Celle du regard sans vie d'Autumn.

Elle éclata d'un rire à faire s'hérisser les poils. Elle ne m'évoquait à l'instant que vengeance et colère. Son sourire ne quittait pas ses lèvres. Elle posa son regard supérieur sur moi avec condescendance. Je commençai à lui tourner autour sans faire attention à son comportement. Je ne pensais qu'un seul mot en boucle : vengeance, vengeance, vengeance, vengeance...

-Alors ma jolie, tu as perdu ton ami ?

J'avais envi d'arracher sa bouche à main nu, de griffer son visage jusqu'à que plus aucun son n'ose sortir de ses lèvres. Je rêvais de la réduire à néant comme elle avait réduit à néant le griffon. Comme elle avait laissé sa vie s'écouler sans hésiter. Comme elle avait tué ma mère.

-Je t'en prie, personne ne te retient ici ! Fais donc ce que tu désires tant.

Elle écartait les bras de part et d'autre de son corps, me laissant place. Son sourire cruel ne laissait aucun doute, à l'instant même où j'avancerai vers elle ; je serais morte. Une force attira mon regard plus loin derrière elle. Je croisai le regard du Sorcier Royale, une lueur de dissuasion dans le regard me lançait un avertissement. Il esquiva un coût d'un assaillant de son sceptre en détournant le regard. Je me retournai moi aussi à mon occupation. Je me fichai bien des interdits, tout ce qui m'importait à l'instant était de la faire souffrir comme elle avait pu faire souffrir les êtres qui m'étaient chers. Je me fichai bien de mourir tant que je la faisais chuter avec moi.

-Alors, tu te décourages ?

Je serrais les dents sans cesser de tourner autour d'elle, l'enfer de la bataille étant complètement passé au second plan. Ce qui m'étonnait, c'était qu'aucun de ses gardes ne s'étaient encore attaqués à moi. Elle voulait s'amuser.

-Au final, tu restes comme ta mère. Je suis déçue, j'espérais beaucoup de toi.

Un bras vint percuter ma poitrine alors que je m'élançai vers la Reine. Aaron vint saisir mes deux épaules avant que je ne puisse aller au bout de mon geste. Je me tournai vers lui en mettant toute la colère qui brûlait à l'intérieur de moi dans mon regard.

-Crois-moi, je ne serai pas celui qui t'empêchera de lui faire du mal. Mais tu regretteras ton geste, chuchota-t-il sans pour autant me lâcher.

-Alors mon cher fils, tu reprends enfin un peu de bon sens ? Tu ne te laisses plus aveugler par ton amour éperdue envers ta tendre manipulatrice ?

Il ne répondit pas, se contentant de me lâcher lentement pour être sûr que je ne passe pas à l'action dès que ses mains ne me retiendraient plus.

-Comment pouvez vous vous regarder dans une glace, murmurai-je sans pouvoir relever le regard.

-Je savais ce que tu étais depuis le début, cracha-t-elle sans répondre, j'ai essayé de me débarrasser de toi à de nombreuses reprises. Je ne parvenais pas à comprendre comment tu avais triché pour mettre ton nom dans la coupe du jugement. Mais peu importait, il me fallait juste trouver le moyen de te faire mourir lors d'une des épreuves. Je t'ai fait boire un élixire de vérité lors de notre rendez-vous, tu as résisté. Je n'ai pas compris immédiatement. C'est uniquement lorsqu'on nous a dit que tu étais réveillée le soir où nous vous avons administré un somnifère que les pièces du puzzle se sont assemblés.

Le Royaume de NeldaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant