C'était le grand jour.
Le soleil rayonnait de la même manière que les autres jours, pourtant, quelque chose me paraissait différent. C'était certainement un simple tour de mon imagination mais ils donnaient l'impression de saluer mon départ. Un sac était posé au pied de mon lit, dedans les robes que j'avais porté depuis le début était soigneusement pliées et un petit mot était griffonné dessus en garrachien : Gardez-les et tachez de survivre. Je reconnus dans le geste l'intention de mes garraches. Une sensation chaude enveloppa mon cœur et je soupirai. Il y avait de bons côtés que j'avais vécu ici qui allaient me manquer.
Le petit déjeuner trônait sur un coin de mon lit. J'attrapai la tasse de café et en la soulevant je remarquai un autre papier qui avait été glissé entre la tasse et la petite assiette. Le café avait fait bavé l'encre et l'inscription était presque indéchiffrable. L'écriture était différente mais c'était toujours du garrachien. Un seul mot restait lisible : mourir. Il me semblait apercevoir deux ou trois mots avant celui-ci mais il m'était impossible de les décrypter. J'abandonnai et tentai de ne pas penser à son sens. Il me manquait presque la totalité de la phrase, ce seul mot ne voulait rien dire.
Malgré ma volonté de vouloir ignorer son sens, le mot ne me laissa pas une seule seconde de répit. Je ne faisais que penser à cela en machant les fruits de la panière lentement. Alors que j'en étais à mon sixième raisin, la porte s'ouvrit brusquement et trois assassins pénètrent dans la pièce en furie. Le mot prit alors tout son sens mais au lieu de m'approcher dangereusement un des trois me fit signe de me lever et tendit la main vers moi. Je lui tendis sans savoir quoi faire d'autre et il m'entraîna sans être réellement brusque à sa suite. Nous passâmes devant les deux autres sans que personne ne prononça un mot. Le silence en devenait pesant. Un pas plus tard, et un coup sourd s'abattit sur ma tête. Je tombai par terre, mes deux genoux rencontrant le sol avec force. Tout semblait tourné autour de moi. Je relevai la tête brièvement pour apercevoir le Prince debout plus loin dans le couloir les bras pendants sans esquisser le moindre geste. Une seconde seulement plus tard, un deuxième coup m'atteignit et cette fois je ne pus que me laisser sombrer dans l'inconscience.
-Posez-là la dedans.
J'ouvris les yeux. Je me sentais tirailler de tout côté et ma tête bourdonnait si fort qu'il me paraissait avoir un essaim entier d'abeilles qui tonnait à l'intérieur de mon crâne.
-Elle se réveille ! cria une voix lointaine.
Une autre plus proche vint d'un homme qui se tenait au-dessus de moi, lui n'était pas un Assassin contrairement aux autres qui me portaient :
-Tu vas entrer là-dedans petite et enfiler ça.
Il tenait dans la main un tas de choses qui semblaient être des habits. Une ouverture se présentait devant nous. Ils me déposèrent sans aucune délicatesse sur le sol terreux avant de claquer la porte derrière eux. Le verrou cliqueta.
Je tentai de reprendre mes idées. Je ne savais ni où j'étais ni ce que j'avais autour de moi. J'attrapai les habits qu'il m'avaient jetés et reconnu un mélange de cuire et de métal mais aussi d'un tissu fin qui semblait en deux parties : un bas et un haut. Le tout paraissait assez solide et je n'osai penser à quoi cela allait me servir.
Je m'assis lentement contre la façade rugueuse derrière moi que je parcouru avec mes doigts. Il me semblait reconnaître ici une roche plutôt molle qui pouvait s'effriter entre mes doigts si je forçai trop. Tout doucement, j'entrepris d'enlever mon pantalon. Je cherchai le bas des mains et dans la pénombre de la pièce ce n'était pas évident. Je l'enfilai une fois attrapé et dû recommencer mon geste une fois que je me rendis compte que je l'avais mis dans le mauvais sens. Ensuite, je m'attaquai à mon haut. Une fois complètement vêtue de la tenue j'en testai la souplesse et le confort. On pouvait sentir qu'elle était lourde et assez dur contre ma peau. On sentait aussi que la souplesse de la matière avait perdue de la qualité avec l'âge. En approchant mes doigts de mon flanc droit je remarquai un troue dans l'habit. Il était assez fin pour être la trace d'un couteau ou d'un poignard. En m'approchant de la porte pour avoir plus de lumière. le rouge qui tintait le cuire autour du trou se fit plus clair. Quelqu'un avait déjà porté cette tenue et il avait été transpercé par une lame au même moment. Est-ce que ça lui avait coûté la vie ? Je frissonnai en pensant à ce que cela voulait dire.
VOUS LISEZ
Le Royaume de Nelda
FantasiaLa Coupe du Jugement a fait son choix, les noms des cents meilleures filles du Royaume sont sortis. Qu'elles soient des Iles Centrales, des Terres du bas, des Montagnes Lointaines ou d'autres îles elles sont toutes entraînées malgré elles dans la mê...