Chapitre 5

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Pour la deuxième fois de la journée je me regardai dans le miroir, cette fois mon regard avait changé. De confiante et sûre de moi ce matin j'étais passé à lasse et inquiète ce soir. J'avais passé une robe crème qui montait jusqu'à mon cou dans une matière délicate en dentelle. On devinait ensuite un bustier et la jupe de la robe s'étendait tout autour de moi. Bien qu'on eu put penser qu'elle fut lourde c'était loin d'être le cas. Je me sentais étrangement légère pour ma situation. J'aurais pensé sentir tout le poids du monde sur mes épaules, pourtant, je me sentais sereine, comme si je n'avais pas encore réaliser ce qui m'arrivait. Peut-être était-ce le cas.

Je jetai un coup d'oeil au sac posé sur mon lit. Il serait celui qui renfermerait toutes mes possessions pour les prochains temps. La seule chose qui prouverait encore qui je suis, pourtant son contenue était maigre. Il ne contenait qu'une tenue de combat, une tenue de cérémonie, deux tenues simples, une autre pour la nuit et la cape avec l'emblème de ma famille dessus. Elle était d'un bleu pur et sombre, le blason représentait notre pouvoir familial, la télékinésie ; une main au dessus de laquelle une sphère flottait.

D'une main tremblante je fis glisser ma bague dorée. Elle tomba le long de mon doigt puis s'échoua sur mon lit. Immédiatement un sentiment d'insécurité m'envahit, ma bague était comme une partie de moi. Elle était faite dans un métal étincelant, une sorte d'or incassable. Au centre, une pierre bleue presque noire renvoyait la lumière. Je n'avais pourtant pas le choix, sa valeur était inestimable et je ne pouvais risquer qu'elle soit emportée au palais.

Je remis une mèche de cheveux derrière mon oreille et remarquai que je mordais ma lèvre inférieur distraitement, une manie que j'avais depuis ma plus tendre enfance.

J'attrapai mon sac puis je sortis de ma chambre. Mes jambes me portèrent d'elles-mêmes vers l'escalier que je descendis dans un état second. J'avais l'impression de n'être que spectatrice de ma vie, je ne contrôlais plus rien. Ma famille m'attendait dans l'entrée, leurs regards pesaient lourds sur moi pourtant je ne le remarquais qu'à moitié. Tout paraissait grotesque, rien n'avait de sens dans cette situation. J'avais l'impression qu'en pinçant mon bras je me redresserai en sursaut de mon lit pour me sortir de ce cauchemar. Ma vie était en train de prendre un virage serré incontrôlable et horrifiant. J'avais l'impression que tout ce que j'aurais pu faire pour tenter de reprendre le contrôle de mon existence ne servirait rien. Je plongeai vers un gouffre où je ne serais plus maître de mes décisions.

Nous fûmes dehors juste après et dans la calèche encore plus vite. Je n'eus même pas le temps d'admirer les silhouettes athlétiques des deux griffons à l'avant. Le trajet dans la nuit tombante se fit dans un silence lourd de sens. Nous savions tous que rien ne serait plus pareil mais personne ne le dirait.

Le palais se dessinait, ombre majestueuse au large, sur les nuages rosis par le soleil qui descendait au loin. L'image aurait pue être belle si la signification derrère ne venait pas gâcher tout cela. La silhouette du palais nous menaçait de toute sa hauteur, un frisson remonta le long de mon dos. Je serrai mon sac contre moi, m'accrochant à la seule chose qu'il me resterait.

Enfin, les roues de la calèche crisèrent sur les pavés et ce fût le moment de descendre. Peu rassurée, je m'efforçai à passer un pied devant l'autre pour descendre les marches de la calèche. Il me fallût ensuite avancer jusqu'à l'entrée du palais où quelques familles attendaient. Un tapis rouge s'étendait sur les marches menant à l'entrée et continuait dans l'enceinte du bâtiment. Une jolie petite fille tournoyait dans une robe verte émeraude en riant. Ses petits yeux se plissaient et elle regardait sa soeur avec admiration. Celle-ci était vêtue d'une robe couleur Jade absolument sublime qui soulignait sa taille fine. Je reconnus immédiatement la jeune fille qui avait essayé d'aider la métamorphe dans les sous-sols plus tôt dans la journée.

Le Royaume de NeldaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant