Chapitre 24

13 1 0
                                    

-Laissez-la, je vous en pris ! mon visage ruisselait de larme, ce que je voyais me déchirait le cur.

Déjà ils avaient lié ses mains. Sans aucune retenu ils la poussèrent à terre, elle serrait les dents pour s'empêcher de pleurer.

-Prenez-moi à ça place ! Je suis responsable, punissez-moi, elle n'a rien fait !

En face de moi, la femme que j'avais apprécié autrefois prenait un malin plaisir à assister à cette scène affligeante. Un sourire mesquin se dessinait sur ses lèvres, elle prenait plaisir à voir notre souffrance.

Ses sbires maintenaient avec force la pauvre femme attachée et accroupie à leurs pieds bien que ça ne soit pas vraiment nécessaire, elle paraissait dépourvue de toutes forces comme si elle s'était déjà résignée. On pouvait voir dans ses yeux qu'elle avait abandonnée. Un des hommes de main de la femme au regard perfide s'avança devant celle qui était accroupie et tandis son bras dans sa direction. Un autre maintenait ses deux bras ligotés au dessus de sa tête.

-Je vous en supplies, non !

Mais il était déjà trop tard, le sbire debout avec la main tendu commença à murmurer et tordis sa main. La femme à ses pieds fut aussitôt prise de sortes de convulsions, elle se tordait dans tous les sens en poussant des cris déchirants. Jamais encore je n'avais entendu pareille souffrance.

-Non !

Malgré que mes forces soient épuisées je continuais de me débattre en hurlant aux hommes qui me tenaient de me lâcher. Mon regard se perdit dans celui de la femme torturée. Une unique larme dévala sa joue avant qu'elle ne rende son dernier souffle. Une larme accompagnée de ses dernières paroles à peine murmurer "je t'aime".

-Non ! Maman !

Mes genoux rencontrèrent le sol avec brutalité mais je m'en fichais, ma mère venait de mourir devant mes yeux et sa mort avait été horriblement cruelle. J'avais perdue un être chère et en même temps un morceau de moi, ça n'était pas la première fois, pourtant la douleur de la mort n'en était pas moins dure.

La femme qui regardait toujours de loin s'approcha de moi et se baissa à ma hauteur. Son petit sourire perfide n'avait pas quitté son visage.

-Tu vois c'est ce qu'il arrive quand on se comporte comme une petite garce.


***


J'ouvris les yeux, un mal de tête atroce me faisait voir des étoiles tout autour de moi. Je me sentais vidée de toutes forces et chaque mouvement m'était douloureux. Je n'avais réussi à garder les yeux ouverts que quelques secondes car la lumière extérieur agressait ma vision sans répit.

Petit à petit, je pris conscience de mon environnement : cette étoffe soyeuse contre ma peau et cet aspect moelleux sous mon corps comme je n'en avais plus connu depuis longtemps. Accompagnée de cela, une sensation d'engourdissement m'enveloppait toute entière. Rien que de songer à me relever me semblait impossible.

Mais ce n'était pas le plus bouleversant. Ce qui l'était plus en revanche c'était cette vague déferlante de souvenirs qui s'abattait sur moi. De ma plus tendre enfance, en passant par l'Education et par la Grande Sélection des Candidates avec la coupe de jugement jusqu'à mon séjour dans l'inconnu avec une quarantaine d'autres candidates, tout me revenait. Rien ne passait à côté, je revivais toute ma vie en accéléré. Recouvrer ma mémoire avait certes été mon rêve le plus cher ces derniers temps, cette façon là de tout récupérer était des plus cruelles.

Non seulement la violence du choc était inconcevable et tout se mélangeait dans ma tête mais en plus, je revivais tous les moments avec ma famille que je n'étais même plus sûre de revoir où même tous les secrets de mon passé qui me frappèrent dans un bel ensemble. Une larme dévalait ma joue, laissant couler avec elle toutes les émotions qui me frappaient. Je me sentais bouger et me débattre pour essayer d'échapper à toutes ces images de mon passé mais rien n'y faisait. J'étais contrainte à être spectatrice de ma vie.

Le Royaume de NeldaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant