Lucia était une jolie rousse que je ne connaissais que de vue. Les gens s'écartèrent avec admiration, beaucoup de femmes la regardaient avec envie. Elle portait une robe verte émeraude qui faisait ressortir sa crinière flamboyante. Elle rejoignit l'estrade et sourit à la Reine qui la félicita. La Reine continua de donner d'autres noms. A chaque nouvelle personne sur scène mes épaules se relâchaient un peu plus. Ma mère avait raison, je ne serais pas choisie. La cinquantième jeune fille fut appelée et je me rassurai en me disant que c'était presque finit. Les deux jumelles Eremor avaient été appelées sur scène, elles étaient aussi parfaites d'apparence l'une que l'autre. Je ne m'en étonnais pas. D'autres filles montèrent les rejoindre et le nombre de noms restants s'amenuisaient. Bientôt je pourrais rentrer chez moi avec ma famille.
-Cornelia Siron.
J'entendis des sanglots vers ma gauche. Le jeune Cornelia regardait ses parents avec désespoir. Sa mère la poussa brutalement vers la scène. Sa fille se tourna autour d'elle en criant pour que quelqu'un vienne l'aider. J'amorçais un pas vers elle mais ma mère me retient par le bras avec un regard désapprobateur.
-Nous ne pouvons rien faire pour elle.
Je regardai en silence la pauvre fille se faire traîner vers l'estrade. Elle ne parviendrait certainement pas à passer la première épreuve. Elle se laissa tomber à terre en pleurant, personne n'osait la regarder, pas même les membres de sa famille.
La reine reprit l'appel. A chaque papier, une nouvelle prétendante pour le prince. Il ne devait plus rester qu'une vingtaine de filles, tout ça sera bientôt derrière moi. La reine de son regard perçant jugeait chacune d'entre elles. Je ne doutais pas qu'elle avait déjà commencé à rayer des noms dans sa tête, Cornelia en faisait sûrement partie.
-Calypso Gondor.
Les regards se tournèrent vers notre famille, une de mes cousines était choisie. Elle lança ses cheveux châtains derrière elle et avança tout sourire vers la scène. Elle trépignait d'impatience. Un autre nom s'ensuivit, j'étais déjà prête à partir. Un autre papier vola de la coupe
-Eleanor Gondor.
D'abord je ne compris pas, ceux sont sûrement les cris de ma mère qui me sortirent de mes pensées. Je redressai la tête et fixait le papier que tenait la reine dans ses mains, j'étais choisie. A l'instant, tellement d'émotions se bouleversèrent dans ma tête qu'il me fut impossible de mettre le doigt sur une d'entre elles. J'étais énervée, apeurée et surprise. C'était un cocktail si déstabilisant que je restai sans bouger quelques secondes. La voix de ma mère me ramena à la réalité :
-Non ! Vous aviez promis !
-C'est le destin, Nessa. Tu devrais être fière de ta fille.
J'obligeai mes jambes à avancer. Ce n'est rien. Je n'aurais cas tout faire pour être éliminée le plus tôt possible. Ce n'est rien. Je ne me tournai pas vers ma famille, je savais que voir ma mère me briserait le coeur. Ce n'est rien. La tête haute je grimpai sur l'estrade, je sentais' tous ces regards me brûler le dos. La reine me sourit et me dit :
-Félicitation à toi, que la chance t'accompagnes pour les six prochains mois.
Je parviens à articuler un "merci" peu sincère et à lui sourire. Face à elle je me sentais minuscule, la reine était encore plus grande que moi. Sa robe et sa beauté éblouissaient quiconque autour d'elle.
-C'est un honneur pour moi, dis-je avec un peu plus de cran.
Je rejoignis ensuite le reste des filles, plus loin derrière moi j'entendai la pauvre Cornelia pleurer. Je n'osai pas me retourner. La suite des noms défila comme si j'étais au second plan. Je me contentais d'être là, pendant que les noms des autres candidates étaient dits. Ce fut la fin avant même que je ne m'en aperçoive. Du coin de l'oeil je voyais le prince dont le sourire avait disparu. Il regardait toutes les filles sur scène avec condescendance.
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Le Royaume de Nelda
FantasiaLa Coupe du Jugement a fait son choix, les noms des cents meilleures filles du Royaume sont sortis. Qu'elles soient des Iles Centrales, des Terres du bas, des Montagnes Lointaines ou d'autres îles elles sont toutes entraînées malgré elles dans la mê...