Chapitre 29

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Les évaluations approchant à grands pas, rien que les regards inquiets et suspicieux qui s'échangeaient dans les couloirs laissaient percevoir la tension qui régnait dans le Palais depuis une semaine maintenant.

Nous n'avions pas de dates. Personne ne nous en parlait ce qui rendait la chose d'autant plus inquiétante. Des cernes énormes et des mines blanches rodaient entre la bibliothèque, les salles de cours et les différentes ailes du palais.

Iris et moi prenions du temps pour revoir ce que nous avions vu depuis le début de l'année, parfois rejointes par Olympe et Livia. Olympe faisait partie de celle qui se passait une vingtaine de fois la main dans les cheveux par minute en soupirant que tout allait se terminer pour elle.
Quant à moi, je n'étais pas trop inquiète, j'essaierai de ne pas avoir de résultat scandaleux sans pour autant jouer ma vie dans ses évaluations. Il me suffit de rester dans le juste milieu pour risquer le minimum.

Nous étions dans la Salle du Festin qui nous avait été ouverte pour réviser à des moments de pause. Quelques filles tournaient frénétiquement les pages de manuels énormes à notre table ainsi qu'à celle des Sages.
Le prince fit son entrée la tête haute dans la salle, les mains croisées derrière le dos et sans même jeter un regard vers notre table. Il avança tout droit vers les Sages et commença une discussion avec elles.
Ses sourires énigmatiques et ses éclats de rire délicats faisaient se dresser les poils de mes avant-bras tant son comportement m'horripilait et il me fut bientôt impossible de me concentrer sur le texte que je devais traduire.

Nous n'avions pas réellement eu de conversation depuis notre échange froid près des écuries. Je me demandais d'ailleurs comment notre relation avait pu changer du tout au tout. Nous avions passés la nuit ensemble et le lendemain nous étions devenus des inconnus. Je ressentais une colère sourde contre lui que je n'arrivais même pas à m'expliquer. J'étais pourtant la principale fautive. Qu'elle imbecile aurait pu penser que cela avait été quoi que ce soit de sérieux avec une personne dont la centaine de filles ci présentes étaient là pour finir par se marier avec lui ?

Un énième rire me fit fermer mon livre d'un geste ferme, rattrouper mes affaires puis partir à grandes enjambées sans explication pour mon amie blonde qui me regardait interloquée. La fureur qui brûlait en moi était telle qu'il me fallut me poser contre un mur et souffler une fois assez loin.
Lorsque j'allais repartir, le prince apparut dans mon champs de vision un sourire satisfait aux lèvres.

-Bonjour jeune Gondor.

Je hochai la tête pour répondre sans me formaliser du comportement à avoir envers un membre de la famille royale.

-Où alliez vous ?

-Étudier au calme, vos amusements me perturbaient

-Je vous perturbe ? demanda-t-il en laissant un sourire malin s'incruster sur son visage.

-Laissez moi ou je crie.

Il reprit son air sérieux et soupira.

-Que s'est il passé ?

-Que se passe-t-il entre vous et les autres filles ? la phrase m'avait échappée. Je n'avais aucun droit, il n'était pas ma propriété. Après tout, on ne s'était rien promis.

Une lueur de compréhension s'éclaira dans le regard du Prince. C'est le moment que choisi Gordalf pour apparaître au coin de l'angle, son sceptre de bois claquant au sol

-Vous tombez bien jeune Gondor, on vous cherchait.

Je regardai par-dessus son épaule pour comprendre qui était le "on". Mon frère se trouvait derrière lui, son habit de soldat revêtu sur sa silhouette svelte.

Le Royaume de NeldaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant