Chapitre 3

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Je me retournai sur moi-même pour découvrir les lieux. Je me retrouvai dans une belle pièce somptueusement décorée. Devant moi il y avait une banquette recouverte d'un tissue délicat qui semblait avoir été travaillé par les Artisans des Terres du Bas. Souvent, ils n'avaient pas de Pouvoir, alors ils étaient très doués de leurs mains. C'était eux qui construisaient et fabriquais tous ceux que nous possédions. C'est une femme des leurs qui avait inventé le tissue vivant il y a de cela des centaines d'années. On utilisait rarement d'autres tissus maintenant pour faire nos vêtements tant celui-ci s'adaptait si bien à nos mouvements.

Je continuais mon expertise de la pièce, il y avait une grande armoire en bois de pin qui surplombait l'ensemble. Je glissai mon regard sur le mur à côté. Deux yeux me fixaient dans le miroir au dessus de la banquette. J'eus tout juste le temps de faire un pas sur le côté pour éviter la lame que l'homme tendait vers moi. Ne s'attendant pas à mon esquive il fut déséquilibré quelques instants ce qui me permis de m'écarter de lui. Je passai derrière un bureau et cherchai du regard de quoi me défendre contre l'homme. Celui-ci était habillé tout de noir, c'était la tenue des Assassins, petite minorité de personnes au service du royaume, employés pour traquer, enlever, faire disparaître ou tuer. Ils étaient souvent redoutés, leur nom et leurs actes n'y étaient probablement pas pour rien.

Déjà l'homme se retournait vers moi et je n'avais toujours rien pour me défendre. Mis à part un chandelier posé sur le bureau devant moi rien ne pouvait faire office d'arme dans cette pièce. L'homme avança vers moi et son regard menaçant ne lâchait plus le mien. Ses membres se mouvaient parfaitement, dans une synchronisation effrayante.

Je devinai le mouvement amorcé par sa jambe droite assez tôt. Il sauta sur le bureau et se retrouva au dessus de moi, son poignard tendu. Je glissai sous le bureau et me relevai difficilement de l'autre côté. Ma robe, bien qu'elle s'accordait parfaitement à mes mouvements, ralentissait mes gestes. Le tissus était moins adaptable que celui de ma tenue de combat, celui-ci était bien plus fait pour l'esthétique et la robe ne s'ajustait pas assez vite. Les fibres du vêtement étaient trop lentes.

L'homme n'était même pas tombé après que je lui eu échappé, mais il se tenait toujours de l'autre côté du bureau. Une voix sifflante vient jusqu'à moi.

-Utilise ton pouvoir ou tu mourras.

La voix trainait étrangement, elle résonnait d'une certaine manière. Je ne compris pas ce qu'elle voulait dire du premier coup et je ne pouvais me concentrer sur ses paroles pendant que l'homme me menaçait toujours de son arme. Sa manche glissa et j'aperçus juste avant qu'il ne le remonte le tatouage commun aux Assassins. Je ne m'étais donc pas tromper. On leur gravait sur la peau une fleur de lys au début de leur formation. Un jour, mon frère m'avait raconté qu'ils faisaient ça au fer rouge.

-Ton pouvoir, souffla la voix.

Je mourais d'envie de me retourner en sentant un courant d'air frais sur ma nuque. Je me doutais que ce mouvement d'inattention me couterait la vie. L'homme tourna autour du bureau et se mouva si rapidement que je ne pus échapper à l'attaque cette fois là. Il me cloua au mur mais je donnai un coup de coude dans sa main qui lui fit lâcher le poignard. Il me prouva qu'il n'avait pas besoin de ça pour me tuer en plaçant ses deux mains autour de mon cou. Mes pieds quittèrent le sol et je me débattis dans le vide. Une barbe grignotait son visage et une cicatrice barrait sa joue.

-Utilise ta capacité, cette fois la voix avait quelque chose de plus fort, elle n'était plus du tout un murmure.

Alors je compris ce que me disait la voix. J'étais dans une famille d'invocateur et de télékinésiste, notre pouvoir était de ramener des objets à nous si l'on savait où il se trouvait ou de contrôler les objets par la pensée. Je n'avais jamais essayer d'invoquer à une telle distance de chez moi et je ne savais pas où se trouvait les armes dans ce palais. Sans compter qu'il me fallait au moins avoir vu l'objet en question pour le ramener à moi. Être déjà rentré en contact avec l'objet facilitait souvent la tâche.

Le Royaume de NeldaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant