Le match avait commencé depuis quelques minutes déjà et ces courts échanges nous laissaient deviner quelle allait être l'issu du match. L'équipe adverse nous dominait dors et déjà et nous peinions à rester émergées sous cette vague d'attaques. Notre gardienne sautait dans toute les directions pour limiter les pertes et nous nous concentrions d'avantage sur la défense mais ces filles-là n'avaient disputé qu'un seul match et avait eu plusieurs longues heures pour retrouver toutes leurs forces. Elles enchainaient les buts et les duels exceptionnels. Nous, nous suivions le rythme en espérant récupérer la balle dès qu'on le pouvait. Pourtant, nos maigres essais de marquer faisaient pâle figure à côté des succès à répétition des filles adverses.
Finalement, au bout de seulement une heure de match, l'arbitre remonta vers nous pour signaler que l'azcaz avait déjà été trouvé. Lorsqu'il annonça cela, j'étais déjà persuadé que nous avions été écrasé jusqu'au bout. Pourtant, c'était bien notre attrapeuse qui remontait le terrain avec une impression de déjà vu. Elle tenait l'azcaz si fièrement que cela me fit de la peine quand elle remarqua que sa victoire ne nous permit pas de passer devant. L'écart de points était tellement important que la découverte de l'Azcaz n'inversa pas les rôles : nous restions perdantes. Ce fut encore plus rageant que seulement dix petits points nous départageaient de l'équipe adverse. Notre victoire précédente et notre joie suite à ça me parut bien démesuré après ce que nous venions de faire. J'étais déçue de moi.
Les gagnantes ne furent même pas acclamer, quelques applaudissements retentirent ici et là et la reine distribua avec solennité des médailles aux gagnantes. C'était tout. Tout le monde retourna au Palais sous la lune maitresse de la nuit. Je frissonnais dans ma cape et Iris marchait à mes côtés sans rien dire et cela m'allait amplement. Je n'avais plus la force de rien faire. Il me suffisait de penser à ma journée de demain pour avoir envi de dormir un siècle entier. Il ne restait plus qu'une épreuve, celle d'Elégance et de Manière et une plage horaire du lever au coucher du soleil était prévue pour elle.
Je me trainai jusqu'à la salle de bain et les autres Courageuses laissèrent celles qui venaient de disputer leur dernier match se coucher les premières. Je rejoignis mon lit avec bonheur et dès que ma tête atterrit sur mon oreiller je m'endormis.
J'étais assise dans un couloir de l'aile Est avec plus des trois quart des Candidates autour de moi. Toutes les deux minutes environ, la porte en face de nous s'ouvrait en appelant une d'entre nous sans pour autant qu'on ne voit qui nous appelait. Et toutes les deux minutes une des filles se levaient avec des jambes toutes tremblantes et des cernes immenses sous les yeux pour entrer dans la pièce.
Je me disais qu'après ma journée d'hier plus rien ne pourrait ni m'épuiser ni me rendre plus mal que je l'étais. Après tout je savais que cette épreuve n'était sûrement pas celle qui me ferait réussir. Je n'avais jamais été d'une grande aptitude pour la danse et l'équilibre. La seule chose qui pourrait me sortir d'affaire était la révérence à effectuer en fonction du grade.
Je m'étais réveillée en sursaut ce matin pendant que tout le monde se préparait dans le dortoir. Nous avions rapidement déjeuné avant de rejoindre notre dernier examen. Etonnamment, aucune joie ne courrait dans les couloirs à cette idée. Peut-être parce que nous savions toute que ce n'était pas fini même si nous n'avions aucune idée du temps, et que nous n'allions certainement pas nous tourner les pouces jusqu'à l'annonce de celle qui serait couronnée.
Enfin, on m'appela et je me dirigeai vers la porte sans sentir de réelle inquiétude à l'idée d'affronter Dame Mirenda, que je supposais trouver derrière cette porte. Un pique d'inquiétude prit soudainement possession de mon corps et je fermis les yeux en même temps de franchir le voile sombre. Je fis un pas, un deuxième et attendis que quiconque se décide à parler ou même à émettre le moindre bruit. Un silence semblait pourtant vouloir persister si bien que j'allais ouvrir les yeux lorsqu'une voix qui m'était bien trop familière à mon goût arriva jusqu'à moi :
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Le Royaume de Nelda
FantasiaLa Coupe du Jugement a fait son choix, les noms des cents meilleures filles du Royaume sont sortis. Qu'elles soient des Iles Centrales, des Terres du bas, des Montagnes Lointaines ou d'autres îles elles sont toutes entraînées malgré elles dans la mê...