Chapitre 21

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Nous repartîmes dès le lever du soleil pour ne pas perdre de temps et Léo ne fit aucun commentaire quant à ma sortie pendant la nuit. Elle se contenta de me tendre un fruit difforme du bout des doigts sans me regarder. Nous ne savions pas vraiment où nous allions, ou du moins on ne m'avait pas mise au courant d'une quelconque destination. Cependant, à en juger celle qui gardait le livre-dont le prénom m'avait échappé- et qui le consultait régulièrement, nous allions là où le livre souhaitait que nous allions.

Léo m'ignorait un peu et parlait avec une autre fille un peu plus loin devant en surveillant de temps à autre que je suivais bien. Je la comprenais, j'étais comme une intruse ici et elle ne voulait certainement pas se trouver associée à moi malgré le fait qu'elle devait me surveiller. Je profitais de la pause du midi pour me rapprocher de Léo dont l'amie s'était éclipsée.

-Il y avait marqué dans le Livre aussi que c'était toi qui devait me surveiller ?

-Il n'y avait pas marqué de te surveiller, répondit-elle simplement.

-Oh, alors il vous arrive d'agir par vous-même, c'est rassurant. Pourquoi le faire alors ?

-Nous nous sommes mises d'accord sur ce point ; tu ne devais rester seule à aucun moment et nous avons décider de te garder à l'il.

-Mais pourquoi ?

-Et c'est moi qui te surveille parce que j'étais la seule qui n'était disons... pas contre, dit-elle sans répondre à ma question, maintenant laisse-moi.

Je fronçais les sourcils sous l'incompréhension de son comportement soudain changé et partis m'asseoir contre un vieil arbre au large tronc à l'écart des autres. Je mâchais lentement mon morceau de viande sec-je soupçonnais la grande fille rousse qui me l'avais donné d'avoir fait exprès de m'en donner un tel- lorsque j'entendis des voix au loin. Aussitôt, je compris que nous avions trouvé l'autre groupe, cela ne pouvait être qu'elles. Par chance, aucune des autres filles ici présente ne semblait s'en être rendu compte, toutes occupées qu'elles étaient à parler entre elles. Je jetai un coup d'il à Léo qui rigolait à gorge déployée sans me prêter la moindre attention et me levai sans plus attendre en n'ayant en tête uniquement le visages de mes amies perdues.

Je traversai le petit bois derrière moi pour rejoindre les voix. Je repérai rapidement femir à sa chevelure flamboyante qui encadraient son visage en de magnifique bouclette. A côté d'elle se trouvait Al'Velda occupée à tailler un poignard. Par chance, elles se trouvaient tout près du bord d'un bosquet et je n'aurais pas à me faire remarquer pour rentrer en contact avec elles. J'avançai silencieusement et j'allai appeler doucement mes anciennes camarades lorsqu'une main se plaqua contre ma bouche et qu'on me fit tomber au sol, m'écrasant au passage en maintenant mes membres à terre.

-Ne dis pas un mot.

Je reconnus Léo au son de sa voix et préférait obéir pour le moment.

-Tu as entendu? dit quelqu'un.

-Entendu quoi ? répondit la douce voix de Fémir, un peu naïve et enfantine.

-Non, rien, ça devait être mon imagination.

Léo soupira dans mon dos et nous restâmes dans cette position inconfortable pendant de longues minutes, mon menton appuyé contre le sol boueux de la forêt.

-On va reculer tout doucement, me chuchota la fille à la peau matte avec une certaine forme de mise en garde dans la voix.

Nous reculâmes en silence et une fois assez loin du camps adverse, léo me lâcha et me chuchota avec colère :

-Qu'est-ce qui t'as pris ?

-Ce sont mes amies !

-Mais qu'est-ce que tu racontes ?

Le Royaume de NeldaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant