Chapitre 40

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-Elle se réveille, fut la première chose que j'entendis malgré mon mal de crâne lancinant.

J'essayai de paraître encore endormie mais ceux qui étaient autour de moi ne m'en laissèrent pas le temps ; un pied s'abattit brutalement sur mes côtes me faisant fortement tousser.

-Ne crois pas que nous soyons dupes.

La voix qui avait prononcé ses mots n'était pas celle qui m'avait frappée, elle venait de plus loin. Il me fallut ouvrir les yeux pour être sûre de ce que j'entendais. La Reine était debout à une dizaine de mètre de moi avec une robe différente que celle qu'elle avait portée pour les combats. J'en déduis qu'un certain temps s'était écoulé depuis cet instant. J'étais allongée par terre, sur le côté, avec les genoux repliés et quelque chose maintenait mes pieds et mes mains liés. La pièce dans laquelle nous nous trouvions était assez vaste avec l'allure d'une grotte, des gardes arpentaient les lieux en me toisant sévèrement. Deux d'entre eux m'empêchaient de voir sur ma droite et ma position n'arrangeait pas les choses. Je tentai de bouger mais une douleur se répandit dans l'intégralité de mon corps ce qui m'arracha un gémissement.

-Que m'avez-vous fait, parvins-je à articuler malgré la douleur.

-Ce qui est réservé à une espèce de ta sorte.

Le visage de la Reine avait échangé son air sympathique contre un sourire arrogant particulièrement agaçant. Sa force et son dédain semblaient comme empestés de sa personne. J'avais cru pouvoir lui faire confiance, pourtant j'aurais dû me douter que tout était calculé chez elle, tant par ses sourires que par ses petites attentions. Rien n'avait été sincère.

Soudainement, je songeai à mon frère et le rouge me monta aux joues lorsque je me rendis compte  que pas une seconde je n'avais pensé à lui. Que lui était-il arrivé ? Et pourquoi donc m'avoir endormie ? Sans doute avait-il tenté de me faire sortir d'une quelconque manière. Pourtant, la vérité se cachait bien derrière cela. J'avais beau me douter de la véritable raison de son acte, je ne pouvais me cacher qu'il était impossible de me l'avouer.

-Regarde qui t'a mené jusqu'à moi.

La Reine montra d'une main élégante un homme qui se tenait dans la pénombre de la lumière vacillante des flammes. Celui-ci s'avança d'un pas pour révéler son visage au grand jour. J'espérais encore qu'il se tiendrait la tête baissé avec une allure de regret dans le regard, pourtant, c'était la tête bien droite qu'il me fixait avec dégout. Cette simple manière de me regarder me donna la nausée. Une vague de colère me noua l'estomac. Jamais je n'aurais osé imaginer une telle chose de sa part. La Reine, elle, avait un regard plus triomphant que jamais. Elle se laissa aller à un petit rire qui n'avait rien de jovial.

-Une traître comme toi ne devrait pas être étonnée de se voir trahit à son tour.

-Je ne suis pas une traitre ! criai-je en détachant mon regard de ce qui avait pu être quelques heures plus tôt mon « frère ».

Elle avança d'un pas menaçant vers moi avant d'attraper mes cheveux pour me soulever. Je ne sus réellement laquelle des douleurs entre le tiraillement de mes racines et mes muscles endoloris était la plus insoutenable.

-Ne dis plus un mot ou tu pourrais le regretter. Maintenant tu vas te contenter de répondre à une question très simple : que préparez-vous ?

-De quoi parlez-vous ? répondis-je en tentant de réprimer un sanglot.

Elle me rejeta brusquement à terre et sa force fut telle que j'atterris dans les pieds de mes gardes.

-Ne joue pas l'idiote, je sais que tu es de mèche avec ses terroristes. Je veux connaître vos plans et immédiatement.

Le Royaume de NeldaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant