Prologue

78 4 0
                                    

Dans une pièce isolée du palais, gardée par deux soldats de la garde royale, une coupe en or mouvant crépitait. A l'intérieur, de la vapeur grise et bleue envoutante s'entremêlait. Autour de la coupe, un cercle tracé avec une poudre brillante, au dessus, des inscriptions en vieux langage pour dissuader quiconque d'approcher. Cette coupe était utilisée pour tous les choix importants à faire dans le royaume. Les légendes racontaient que l'esprit d'un vieux magicien veillait sur elle et que, seules les décisions les plus justes pouvaient résulter de son jugement.

Hors de la pièce, derrière une colonne de marbre, un homme enveloppé d'une lourde cape grise attendait. Ses lèvres bougeaient rapidement, il répétait plusieurs fois une incantation dans un vieux langage oublié de tous. Puis, il s'arrêta, dessina un symbole en l'air et souffla dessus. Le signe se transforma en centaine de petites particules lumineuses, elles virevoltèrent vers leurs cibles et disparurent au même moment que les soldats de la garde royale tombèrent.

L'homme sortit de sa cachette et avança d'un pas presque flottant vers les gardes au sol. Il traça d'autres symboles, semblables à des runes, sur le bois de la porte finement sculptée par les artisans des terres du bas. La porte s'ouvrit sous le coup de son bâton et il entra. Devant lui se tenait la majestueuse Coupe du Jugement. Celle qui faisait tous les choix. L'homme resta quelques secondes hypnotisé par les ombres dansantes sur le métal pur puis, il avança dans un silence religieux vers la coupe. Il brisa facilement le sortilège lancé autour d'elle. Il tendit la main pour effleurer l'or mouvant, on aurait dit les eaux d'un fleuve. Il en oublierait presque ce pourquoi il était là. Reprenant ses esprits, il sortit un papier de sa poche pour le jeter dans la coupe. Il prononça une incantation semblable à celle dont il s'était servit pour endormir les gardes et reforma le sortilège qui gardait la coupe en sécurité.

Il se dépêcha de sortir de la pièce, referma la porte magnifiquement sculptée et réveilla les gardes en tapant trois fois de suite avec son bâton par terre. En tournant le coin suivant il entendit un des hommes pester et le bruit de leurs armures qui se redressaient. L'homme continua à avancer et enleva la capuche de sa cape une fois qu'il fut assez loin de la pièce. Il avait fait ce qu'il fallait, il allait rétablir l'ordre.

Le Royaume de NeldaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant