Zack - 1

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« J'aime le côté indépendant et rock des Bretons ! »

Dick Rivers.

Lorsque je paie ma trouvaille du jour, je suis aux anges ! Je n'aurais jamais pensé tomber sur ce livre que je cherchais à un prix abordable depuis un bon moment. 

Il faut dire que j'en ai tout un paquet de bouquins sur le rock, mais celui-ci fait partie des rares que je n'ai pas encore pu acquérir, jusqu'à aujourd'hui du moins. 

– Reviens nous voir très vite, tu nous manques beaucoup tu sais, me demande Chantal, les yeux embués.

– Je suis revenu m'installer dans le coin, alors tu risques de me voir très souvent maintenant. Tu vas tellement en avoir marre de moi, que tu vas finir par me mettre à la porte de ta boutique, ricané-je, hilare.

Avant de sortir sous cette pluie battante qui persiste depuis plusieurs jours, je jette un œil en arrière, à la recherche de cette fille qui m'a si bien guidé. 

Il y a un mois, lors de ma dernière visite à Chantal, il ne me semblait pas que celle-ci travaillait déjà pour ma tante. À moins que ce ne fut son jour de congé et que c'est pour cela que je ne l'ai pas rencontré plus tôt. 

J'ai l'habitude d'avoir tout un tas de filles à mes pieds grâce, ou à cause, comme dirait ma tante, de mon travail. Elle sait que j'en joue et de mon côté je ne m'en cache pas du tout.

Alors avec cette nouvelle recrue, je pense que je peux avoir toutes mes chances. Après tout, pourquoi cette fille ferait exception parmi toutes les autres avant elle ?

Le seul hic dans tout ça, c'est que Chantal ne doit en aucun cas être au courant que je fais la cour à sa petite employée de rayon. Cela me vaudrait des remontrances, et quand tante Chantal se met en colère, ce n'est pas à moitié. Je le sais très bien, car c'est principalement elle qui m'a élevé. Mes parents préféraient de loin leur boulot à moi, et leur décès par overdose ne m'a pas tant touché que ça en fin de compte.

Enfin bref, je ne compte même plus mes conquêtes, j'ai arrêté depuis belle lurette. 

Mais elle, cette fille, qu'importe son prénom, il me la faut absolument. 

Seulement, il va falloir la jouer fine, et je m'y connais plutôt bien dans le genre mascarade. Ma tante a plongé plusieurs fois la tête la première dans mes bobards. Alors pourquoi ne pas tenter le coup cette fois ? 

Qui plus l'est, elle est totalement mon genre. Son style sombre entre le rock'n'roll et le gothique me plaît beaucoup. Rare sont les filles qui m'intéressent et qui revêtent ce genre de look. C'est déjà un bon point pour moi, parce que si elle ne me donne pas envie, je me sentirai obligé de me forcer pour l'avoir dans mon lit. Non pas que je l'ai déjà fait, car jusqu'ici les seules filles que j'ai eues étaient toutes des fans attendant que je sorte de scène pour me sauter dessus.

Les autographes, c'est souvent des excuses. Au début de ma carrière, j'étais surpris de ce genre de comportement. Je me demandais si cela valait aussi pour les chanteurs mondialement connus. Et puis du jour au lendemain, cela m'est passé au-dessus et depuis, je prends mon pied.

Mais là, avec cette rockeuse sortie de nulle part, je m'interroge sur la façon dont je vais m'y prendre avec elle.

Car en apparence, elle semble aussi docile qu'un chat, mais au fond, je sens que je peux avoir à faire à une sacrée lionne.

You give Love a bad nameOù les histoires vivent. Découvrez maintenant