Zack - 14

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« Il y a des instincts pour toutes les rencontres de la vie. »

Victor Hugo

Tout se passait pour le mieux aujourd'hui, Montaine semblait sereine par rapport à ce matin et moi, je me sentais bien en sa compagnie. C'est dingue comme cette nana m'apaise et paraît bien malgré elle me rendre honnête.

Au début, je voulais en faire une parmi tant d'autres, la draguer, flirter, passer du bon temps avec elle et après mon affaire régler, disparaître comme j'en ai l'habitude. Dorénavant, j'ai un autre objectif : qu'elle soit tout simplement ma moitié.

Je n'arrive pas à être ce salaud de première qui se sert des femmes comme bon lui semble. Avec elle, il n'y a que le meilleur de moi-même qui ressort et parfois, ça me frustre.

Alors, oui, tout se passait pour le mieux jusqu'à ce que Chantal me téléphone. J'ai dû lui remettre les pendules à l'heure, même si ce n'est pas mon rôle et que je n'aime pas faire la morale à ma tante. Or, ce coup-ci, elle est allée trop loin. Elle n'a pas écouté son corps et celui-ci s'est écroulé au moment où elle ne s'y attendait pas. Elle m'a prévenu juste après sa sortie de l'hôpital, où des passants l'ont déposé, l'ayant retrouvé allongé devant sa boutique.

En apprenant ça, elle m'a fait une peur bleue, j'étais à deux doigts de tout plaquer pour être à ses côtés. Cependant, je peux bien admettre qu'elle a raison sur une chose : quand ça arrivera, ça arrivera et ceci peu importe où je me trouverais.

Cela fait un an et demi qu'elle se bat contre sa sclérose en plaques et ça me rend fou. Au début, cela a été dur de l'apprendre, mais Chantal prend la nouvelle tellement à la légère que ça me frustre encore plus. Bien sûr, on ne peut rien faire de plus que ce que les médecins nous conseillent, or personnellement, j'ai la sensation de servir à rien, de la voir dépérir de semaines en semaines sans rien pouvoir faire pour la sauver.

En bref, j'angoisse chaque jour.

Faisant fi de sa maladie, elle m'a ensuite demandé comment j'allais et bizarrement, j'ai ressenti le besoin de lui dire que j'étais accompagné de Montaine. Chantal s'est exagérément réjouie quant à cette nouvelle, je soupçonne même qu'elle puisse s'imaginer des choses et elle à peut-être raison d'ailleurs. En tout cas, pour ma part, je sais où je vais. Je devrais dire que tout repose entre les mains de Montaine, mais ce serait faux. Je sais qu'il faut que je la rassure, car je n'ai pas montré le meilleur de moi-même les premières fois où je l'ai vu. Aujourd'hui, je dois donc me rattraper et ramer. Ceci est ma nouvelle mission.

Quand je raccroche enfin, cette dernière semble mal à l'aise d'avoir assisté à ce grand déballage qu'est ma vie personnelle, mais moi, ça ne me dérange pas. Si j'ai un possible avenir avec cette fille, je ne veux rien lui cacher, certes, il restera quelques bribes de choses dont je serais peu fière de lui raconter, mais ce n'est pas le plus important. Quoique... je suppose qu'elle n'apprécierait pas que je me fasse alpaguer par une cohue de fans en chaleur. Cependant, la voir jalouse me ravirait. Je pense que ça me conforterait sur ce qu'elle ressent envers moi.

J'ai envie de lui raconter plus amplement ma conversation avec ma tante et lui dire ce qu'est notre souci du quotidien, mais Montaine ne semble pas être curieuse. À moins qu'elle respecte ma vie privée, dans tous les cas, c'est une réaction que j'aime beaucoup.

Nous rentrons à l'appartement vers vingt heures, David, Tony et leurs copines nous font pas l'honneur de leur présence. Je commence à croire que tout ceci n'est qu'une mascarade, qu'ils se foutent tous les quatre de ma poire et ça me met à bout de nerfs. Leurs comportements de ce matin me gonflaient déjà, mais alors là, avec le coup de fil de ma tante et cette soi-disant opportunité qui, pour moi, n'est qu'une arnaque, j'ai les nerfs à vif.

You give Love a bad nameOù les histoires vivent. Découvrez maintenant