« Il n'y a point de génie sans un grain de folie. »
Aristote.
Je n'ai finalement pas trouvé mon bonheur à la bouquinerie d'occasion de Chantal. Tant pis, ce sera pour la prochaine fois !
Après cela, j'ai déambulé dans le centre-ville de Nantes à la fois pour faire des emplettes, mais aussi à la recherche d'éventuelles recrutement qui pourraient être intéressants. Ce qui me plairait, ce serait de travailler dans une petite boutique cosy sans une grande foule qui s'y presse en continue. C'est généralement dans des lieux comme ça qu'en tant que vendeuse, nous prenons plus le temps pour être au petit soin de la clientèle, c'est d'ailleurs beaucoup plus chaleureux je trouve.
Pendant que je flâne, je remarque un magasin de bijoux fantaisistes avec une affiche pour un CDD. J'y dépose mon curriculum vitae ainsi que dans un bureau de tabac presse.
Fatiguée de cette routine, je décide de rentrer chez moi et de me préparer un bon thé chaud. Clarisse me téléphone vers quatorze heures, durant sa pause entre deux cours magistraux. Elle me donnerait presque envie de fouler de nouveau les marches des amphithéâtres.
Mais j'ai abandonné parce que tout cela n'était pas fait pour moi. Je m'en suis toujours plus ou moins sorti dans mes études avec des notes passables, sauf que je ne suis pas du tout faite pour ça et je m'en suis rendu compte à l'Université.
D'une, je n'ai absolument pas apprécié le système de la fac. Il y a une sorte d'élite favorisée qui s'en sort toujours plus que les autres et cela m'a beaucoup gêné. Bien évidemment, je n'étais pas dans ce côté avantagé et mes notes un peu au-dessus de la moyenne n'étaient pas assez haute afin que je puisse m'en sortir convenablement.
De deux, je ne trouvais pas cela assez sérieux. C'est vrai après tout, la liberté est plus présente dans ces études supérieures qu'au lycée par exemple. Eh bien, pour moi, ce délaissement total d'encadrement ne m'a pas réussi.
Après avoir insisté trois ans en redoublant chaque fois ma première année, j'ai finalement jeté l'éponge, laissant Clarisse seule dans cet immense campus qui me sortait par les yeux.
Non pas que je comptais me lancer dans la vie active directement après l'Université, mais la passion qui me suit depuis des années n'était pas à portée de main.
Faire des études dans le monde du livre s'est donc avéré plus compliqué que prévu. Alors j'écume les librairies, bouquineries, médiathèques jusqu'à ce que je trouve enfin le Graal.
Toutefois, mon karma m'a encore joué des tours et ma joie a été de courte durée.
Mais peut-être que grâce à cette expérience, les endroits où j'ai précédemment postulé m'ouvriront un peu plus leurs portes. Qui sait ? L'espoir fait vivre.
Il est dix-neuf heures lorsque je me prépare un bon repas simple, mais copieux. Je n'ai jamais été une grande mangeuse, mais aujourd'hui fait exception à la règle, car je n'ai rien avalé de la journée.
Sur mon balcon, accompagné d'un thé bien chaud à la main, je remarque que le temps tourne à l'orage. L'odeur de la pluie qui pénètre dans mes narines est omniprésente et la présence des nuages noirs qui s'amoncellent partout dans le ciel est une évidence.
Alors que je contemple le paysage, je soupire longuement. Être seule dans cet appartement est parfois lourd à supporter. Même si j'aime mon indépendance et que je déteste être au crochet de quelqu'un et encore moins d'un mec, j'aimerais malgré tout avoir un peu plus de vie sociale. Néanmoins, je ne fréquenterais pour rien au monde les lieux où Clarisse aime traîner.
Mon téléphone bip plusieurs fois avant de redevenir silencieux. Je crois tout d'abord avoir reçu un message de Clarisse, mais la sonnerie de René la taupe que je lui ai affublé n'a pas résonné.
Étonnée, je pars à la recherche de celui-ci calfeutré dans je ne sais quel recoin de mon sac à main. Je me demande qui a bien pu m'envoyer un message. Les employeurs ne sont pas du genre à faire ce genre de chose, mais plutôt à appeler directement ou à envoyer un mail.
Quand je mets enfin la main dessus, je me rends compte que j'ai trois messages non lus. Bizarre, il n'a pourtant sonné qu'une seule fois.
Le numéro inscrit sur l'écran m'est inconnu. Perplexe, j'ouvre le SMS ne m'attendant absolument pas à cette découverte inopinée.
VOUS LISEZ
You give Love a bad name
RomanceMontaine est une jeune femme au cœur brisé, qui préfère de loin la littérature aux relations humaines. Lorsqu'elle se rend à son premier jour de travail, elle fait la rencontre d'un banal client cherchant conseil auprès d'elle. À partir de ce jour...