Zack - 9

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« Le rock'n'roll, c'est l'attitude et la rébellion. C'est supposé être amusant et spontané. » 

Slash.

C'est affreux, mais je ne sais plus quoi lui dire. Je déteste les blancs, mais là, c'est pire que tout. Je me sens comme un ado qui apprend à draguer, horrible !

Tout en fouillant ma cervelle à la recherche de l'idée du jour, je fais semblant d'être accaparé par mon téléphone. Peut-être tentera-t-elle d'elle-même une approche.

En tout cas, je suis content d'avoir découvert que nous avons plus ou moins les mêmes goûts musicaux, ce n'est pas la chose première qui m'attire chez une fille lambda, mais je trouve que cela ajoute une petit je ne sais quoi en plus au charme qu'elle dégage.

Après notre échange sur ce domaine, je n'ai pas su rebondir sur autre chose. Je ne peux pas l'expliquer, mais je perds toute l'assurance que j'ai chaque fois que je la vois. Pourtant, elle ne fait rien pour, au contraire, elle est plutôt du genre à me fuir comme la peste. Pourquoi d'ailleurs ? J'aimerais tellement le savoir !

Alors que je m'attèle à trouver une porte de sortie, je reçois un message de Tony qui n'a pas pu se joindre à nous ce soir. Ce dernier m'a une fois de plus envoyé une photo de lui, accompagné de sa nouvelle conquête. Ce type me fait marrer, chaque fois qu'il s'amourache d'une gonzesse, c'est pour lui la femme de sa vie. Quel imbécile ! Comme si c'était aussi simple que ça dans l'époque à laquelle nous vivons !

Pendant que je réponds à mon acolyte avec un message sardonique, je remarque du coin de l'œil Montaine fuir notre table. D'abord, je pense qu'elle file juste aux toilettes, peut-être pour se refaire une beauté ou tout autre chose, néanmoins quand je la vois sortir du bar, je perds complètement les pédales.

Elle ne peut pas se volatiliser comme bon lui semble ! C'est pour moi impossible de la laisser me filer une deuxième fois entre les doigts.

Quitte à exagérer mes propos, je me lève et pars en trombe la rejoindre, attrapant au passage sa veste en cuir qu'elle a omis de prendre.

Dans la rue, je me retourne dans tous les sens afin de la repérer, mais je ne vois rien d'autre que des fumeurs et de rares passants.

Bordel ! Pas une fois de plus, Zack ! Pas ça...

Ne sachant où me diriger, j'avance sans aucun autre objectif que de la retrouver.

Cinq minutes passent, puis dix et je commence réellement à désespérer. Je suis en sueur, j'ai mal au pied à cause de ces nouveaux mocassins que j'ai osé mettre ce soir, rien que pour l'impressionner, elle, et non une autre, en plus de ma tenue d'homme d'affaire que j'ai soigneusement choisi.

En y réfléchissant bien, je me suis un peu emporté. David a dû bien rigoler intérieurement. Saligaud ! Il aurait pu me freiner tout de même ! Ce qu'est qu'une nana ! Heureusement que j'ai troqué ma veste de costard pour ma veste en jean, j'aurais eu l'air fin sinon !

Quand je vois enfin sa petite silhouette marcher seule au bout milieu d'une grande place, je respire enfin. Elle est là et je n'ai plus qu'à la rattraper. Malheureusement, mes membres ne semblent pas du même avis, car je n'arrive pas à faire le moindre pas. Je suis tétanisé sur place.

Elle m'échappe petit à petit, avec plus de supplices que la dernière fois. J'en frissonne d'exaspération.

Plus ça va, plus elle s'éloigne de moi, mais dans l'infime chance qu'il me reste, des cri de riverains me réveillent de ma torpeur à laquelle j'étais prisonnier dans ce qui m'a paru une éternité.

Sans plus tarder, je reprends mes esprits et accours vers ce petit corps qui semble si frêle et si peu à portée de main.

J'enjambe la distance qui me sépare d'elle en quelques secondes. À présent, il ne reste plus qu'une route qui nous sépare, mais je n'arrive pas à aller plus loin, à être tout près de ce corps que j'ai envie de posséder depuis des jours, tant est si bien que je préfère m'arrêter où je suis et lui faire part de ma présence d'une façon bien maladroite.

– Tu es partie sans prévenir.

Cette dernière se retourne, ses yeux verts que j'affectionne tant se posant sur moi.

Elle est si belle sous ce clair de Lune, comment ne pas avoir envie d'une créature aussi ensorcelante qu'elle ?

Impossible de résister. Je suis comme l'équipage d'Ulysse entouré de ces sirènes. Dès que je suis face à elle, je fonds comme neige au soleil.

You give Love a bad nameOù les histoires vivent. Découvrez maintenant