Zack - 17

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Il n'est pas loin de quatre heures du matin lorsque je me réveille à cause d'un gros fracas provenant du salon.

La petite lueur que je distingue sous la porte de la chambre me confirme bien que mes acolytes et leurs copines sont rentrés.

Curieux de savoir si Montaine est elle aussi réveillée, je jette un coup d'œil dans sa direction. Elle s'est redressée sur un coude et fixe la porte.

– Montaine ? l'appelé-je en chuchotant.

Celle-ci se tourne légèrement et pose ses yeux sur moi.

De là où je suis, je la vois très bien. Les volets n'étant pas fermés, les lampadaires extérieurs m'aident à l'admirer.

Ses yeux sont à peine ouverts, son visage endormi est si angélique et innocent. Elle me regarde comme si elle attendait que je lui dise quelque chose.

– Tu devrais te rendormir, je vais aller leur demander de faire moins de bruit.

Je me lève difficilement, la banquette n'étant pas très confortable mon dos en subit les conséquences. J'ai parcouru la moitié de la chambre quand une main me saisit le poignet.

Montaine est tout près de moi, à genoux au bord du lit. D'abord silencieuse, m'observant comme si elle fouille jusqu'au tréfonds de mon âme, elle ouvre avec lenteur cette bouche rosie et attirante qui accapare sans cesse mes pensées.

– N'y va pas, murmure-t-elle, telle une petite fille apeurée.

Sa main tenant encore mon poignet, j'aimerais rester dans cette position le plus longtemps possible. Depuis que je l'ai rencontré, je rêve de la toucher, d'avoir un quelconque contact physique avec elle. Ce geste est un miracle venant de cette dernière, mais je mets ça sur le compte du sommeil. Montaine n'est pas en pleine possession de ses moyens, à moitié groggy par le réveil brutal qu'on vient de subir.

– Tu es sûre ?

Celle-ci acquiesce, ne me lâchant pas du regard. J'hésite, mais je décide de l'écouter et donc de me raviser.

Montaine n'a toujours pas bougé d'un pouce alors que je me rassis sur ma satanée banquette. Je suis irrité de ne pas pouvoir aller pousser ma gueulante, mais je n'ai pas non plus envie de froisser l'objet de mes désirs.

– Zack ?

Sa voix somnolente m'interpelle, intrigué par son ton las, mais hâtif.

– Oui ?

– Ne reste pas sur ce tronc d'arbre, le lit est bien trop grand pour moi. Tu peux venir si tu veux.

Interloqué par ce changement soudain, je reste cloué quelques minutes sur place avant d'accepter volontiers sa demande.

C'est vrai que cela n'a rien à voir. Je suis aux Paradis ! Le matelas est sacrément plus confortable que cette banquette, de plus, Montaine est là, à quelques centimètres de moi, allongée telle une déesse qui n'attend plus que sa moitié.

Ça suffit, Zack ! Calme tes ardeurs un peu !

– Bonne nuit, Zack, susurre ma promise.

Au fond de moi, c'est la danse de la joie. En espérant que demain elle ne s'offusque pas de sa propre invitation...

– Bonne nuit, Montaine.

Je n'arrive pas tout de suite à dormir, les gars font beaucoup trop de bruit et ça met mes nerfs à rude épreuve. La seule raison pour laquelle je ne finis pas par y aller, c'est que je compte bien rester allongé auprès de Montaine le plus longtemps possible. Je tiens à savourer ce moment, cette minuscule petite étape que je pensais infranchissable avant un moment.

Plusieurs fois, je soupire, mais je tente de rester un maximum discret, ce qui s'avère compliqué. À côté de moi, Montaine gigote de temps à autre, j'ai une envie folle de l'enlacer, mais je me retiens. Bon sang, c'est vraiment une galère de dormir avec une fille sans rien pouvoir faire avec. Je n'ai jamais connu ça. Comment j'arrive autant à résister ?

Des rires me parviennent dans le couloir, j'espère qu'ils vont enfin aller se coucher, car je commence réellement à perdre patience. Mes potes n'ont jamais agi de cette façon, je me demande bien ce qui leur arrivent, à moins que la popularité leur ait monté au cerveau.

Pour m'apaiser, je fixe le plafond en essayant de penser à autre chose, mais c'est un échec. Je risque de finir la nuit en me rongeant les ongles et demain, je serai sûrement de mauvais poil...

– Zack, marmotte ma voisine de lit, détends-toi.

– C'est facile à dire, tu n'entends pas le boucan qu'ils font ?

– Je suis dans la même pièce que toi et pour info, je suis née avec l'ouïe.

Je pouffe comme un jouvenceau écervelé. Elle a une sacré reparti quand elle s'y met.

– Ma nuit est fichue de toute façon.

Un long soupir me parvient et sans m'y attendre, son bras entoure ma taille et son visage se niche dans mon cou, sa crinière venant chatouiller la moitié de ma figure.

J'étais loin de m'attendre à un tel affront de sa part, mais je m'en contenterai.

Je n'ai pas le choix !

You give Love a bad nameOù les histoires vivent. Découvrez maintenant