Montaine - 22

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Pour une fois, ce n'est pas mon réveil strident de mon téléphone qui perce les profondeurs de son sommeil. C'est plutôt le doux murmure de la douche qui provient de la salle de bains qui me tire de mon rêve.

Je m'étire paresseusement, les yeux encore embués de sommeil, tandis que le crépitement familier de l'eau s'infiltre de plus en plus dans mon esprit endormi. Jetant un coup d'œil à ma montre, je me rends compte avec surprise qu'il n'est que cinq heures du matin.

Difficilement, je me lève du lit, mes pieds frôlant le parquet frais de la chambre. Les premières lueurs de l'aube filtrent à travers les rideaux, illuminant légèrement la pièce d'une lueur dorée.

D'un pas curieux, et sans trop me poser de question, je me dirige vers la salle de bains, le doux chuchotement de l'eau devenant encore plus distinct à mesure que je m'en approche. Lorsque je l'ouvre légèrement, la vapeur qui s'échappe de la pièce enveloppe mon visage d'une brume chaude et apaisante, dégageant un léger parfum de savon aux senteurs exotiques.

À quoi pouvais-je bien m'attendre en entrant dans cette pièce ? Je me maudis de l'intérieur en voyant Zack, dos à moi, une serviette enroulée autour de sa taille.

Qu'est-ce que je fabrique, bordel ?

Ne sachant quoi faire pour ne pas trahir ma présence, je tente de refermer la porte, mais il est trop tard, car ce dernier se retourne surpris par le grincement de la porte.

– Montaine ?

– Excuse-moi ! Je ne savais pas... Je n'ai pas réfléchi.

Sans attendre, je claque la porte, et me rassis sur le lit les jambes repliées contre ma poitrine.

– Quelle cruche ! Qu'est-ce qui t'est passé par la tête ? me maudis-je.

Pas moins de deux minutes plus tard, Zack sort de la salle de bain comme si de rien n'était.

Faites qu'il ne dise rien ! Faites qu'il ne dise...

– Désolé, j'ai dû te réveiller. J'ai eu du mal à dormir et j'ai pensé que prendre une douche m'aiderait à me calmer.

Un sourire contrit se dessine sur son visage.

– Aucun problème.

Alors qu'il essuie ses cheveux hirsutes dégoulinant, je l'observe du coin de l'œil.

Ses épaules larges et musclées, ornées de quelques tatouages colorés, sont mises en valeur par une serviette blanche drapée négligemment autour de sa taille. L'eau qui perle sur sa peau bronzée, créer des motifs hypnotiques qui semblent danser au rythme de sa respiration calme et régulière.

Ma contemplation cesse alors qu'il se retourne vers moi afin de fouiller dans sa valise. Mais visiblement plus concentré sur celle-ci, je reviens à mon admiration. Ce dernier laisse échapper un soupir de satisfaction alors qu'il trouve ce qu'il cherchait, me tournant de nouveau le dos, ses longues jambes athlétiques le porte avec grâce vers le miroir. Ses doigts agiles peignent rapidement ses cheveux en une coiffure sauvage et indomptable, accentuant son look de rock star rebelle, mais un brin glamour.

En apparence, il incarne l'essence même de l'audace et de la séduction, prêt à conquérir le monde avec sa musique et son charisme magnétique. En réalité, c'est un homme qui cherche à être aimé d'un amour sincère, et ceci par n'importe quel moyen.

Pourquoi les hommes doivent toujours enfouir leurs réelles émotions derrière un masque pour paraître plus fort ? Ne savent-ils pas que les femmes aiment aussi avoir un homme avec des faiblesses ?

Je sens mon cœur battre un peu plus fort à chaque fois qu'il se déplace, luttant contre l'envie irrépressible de détourner le regard. Intérieurement, je me maudis pour ma maladresse, me demandant pourquoi je me sens aussi gênée devant un simple moment de quotidien.

Sauf que ce n'est pas ton mec ! C'est un inconnu, bon sang !

Pourtant, malgré mon embarras palpable, il continu à s'habiller avec aisance, apparemment inconscient de l'effet qu'il a de plus en plus sur moi. De plus, son calme apparent ne fait qu'accentuer mon propre malaise, comme si j'étais la seule à ressentir cette étrange tension entre nous.

Il faut que je mette un terme à mes idioties !

– Euh, excuse-moi, je vais te laisser terminer tranquillement.

Surpris, il lève ses yeux vers moi, un sourire amusé étirant mes lèvres à travers le miroir.

– Pas de problème ! Tu n'es pas obligé de partir, tu sais. Je ne suis pas vraiment pudique.

Bon sang ! Il ne s'arrête donc jamais ? Dans quel bourbier ai-je mis les pieds ?

Dépassée par la situation, j'accours dans la salle de bain pour m'y cacher.

Je vais vraiment devoir trouver du courage pour pouvoir ressortir de cette pièce.

You give Love a bad nameOù les histoires vivent. Découvrez maintenant