Chapitre 14

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Luji

Appartement de Laura, 6h12

Je ne supporte pas de les voir comme ça. Comment on peut s'infliger ça ? Clara a les lèvres bleues, elle tremble et on voit qu'elle va vraiment pas bien; Laura ne bouge plus, elle a le regard perdue dans le vide, sans émotions, sans plus rien. Elle est bleue aussi, mais presque partout. Les extrémités de ses doigts sont bleues/noires. Elle est en t-shirt, ses habits sont trempés. Je vois des marques sur ses avants bras. Elle s'est fait du mal. 

Moi: Les filles... Venez. 

Clara: Quand Laura le voudra. 

Laura: J'veux pas mais amène la à l'intérieur. Elle a pas le droit de s'infliger ça pour moi. 

Clara: Non ! 

Je la porte et elle ne se débat pas. Je la pose sur le lit de mon amie et lui met la couette dessus. 

Je reviens vers Laura. 

Moi: Aller.

Laura: Non! J'ai encore trop de force, trop de pensées, trop de souvenirs, trop de chaleur. J'veux être inconsciente, plus rien voir, entendre, penser, voir, sentir. Le temps d'un malaise, d'un coma ou peu importe. Je ne veux plus le voir quand je cligne des yeux. Je veux vivre, vraiment, mais sans ça. 

Moi: Laura, Laura, regardes-moi. Penses à moi. Quand tu fermes les yeux penses à moi. 

Laura: J'peux pas. J'y arrive pas. 

Moi: Viens à l'intérieur. J'peux pas te voir comme ça, c'est insupportable pour moi ! 

Laura: Ton téléphone, t'as un message. 

Je guette vite fait. 

De Théo: Pourquoi t'es parti comme ça ? On t'as suivi à Besançon. Je pense que t'es la. J'espère parce que ca veut dire qu'on s'est paumés dans le Doubs pour rien sinon. Donnes moi l'adresse. 

Je lui donne. Ils sont fous. 

Laura: Okay je rentre. Mais tu restes avec moi. 

Moi: Evidement. 

Elle se lève toute seule et se pose sur le canapé. 

Moi: Tu veux une couverture ? 

Laura : Peu importe... C'était qui ? T'aurais pas du venir.

Moi: C'était les gars et non, j'ai bien fait de venir.

Ça sonne à la porte. Elle panique.

Moi: Je vais ouvrir.

Laura: Merci.

Je m'attendais à tomber sur Théo et les autres mais un homme, grand, moins que moi, se trouve sur le pallier.

?: Bonjour.

Je jette un regard à Laura. Elle nous regarde. Elle semble apeurée.

?: Je viens te donner ça Laura.

Il s'avance et lui tend 100€.

Laura: J'en veux pas.

?: Ah bon ?

Moi: Écoutez monsieur, je ne sais pas qui vous êtes mais apparemment elle n'a pas envie de vous voir, ni de votre argent. Donc je vous prie de sortir.

C'est pas grave. (Columbine)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant