Chapitre 39

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Vendredi, 12h 

Etonnement, on est un vendredi et y'a pas de concert. Je trouve ça étrange pour un vendredi. Surtout que dans la semaine les gens sont pas forcément hyper dispos pour des concert, et on en a fait toute la semaine, et là, vendredi, alors que c'est le week-end et que les gens peuvent êtres disponibles, pas de concert! 

Je suis encore dans ma couchette. Pas envie de bouger. J'entend les gars en haut. Ils font je sais pas quoi mais j'ai pas envie de les rejoindre. 

Je suis bien moins bien mentalement qu'hier soir. J'ai aucune envie, aucune motivation, rien envie de faire, j'ai envie de pleurer sans raisons valables, je suis agacée, j'ai envie d'hurler, mais rien de tout ça ne se passe. Je reste juste enroulée dans ma couette, le regard dans le vide. J'ai même pas envie d'écouter de la musique c'est pour vous dire.  

J'entend quelqu'un marcher entre les lits. Pour sortir sûrement, c'est dans le passage. 

En effet la personne sort, mais reviens une minute plus tard et s'arrête à mon niveau. 

Jérémie: Hey Laura, ça va ? Tu veux manger ? 

Moi: Non merci.. J'ai envie de rester au lit. 

Jérémie: T'es pas malade ? 

J'ouvre le rideau et lui souris. 

Moi: Nan ne t'inquiètes pas. 

Il a l'air sceptique. 

Jérémie: Toi ça va pas. 

Moi: Si je te dis je vais bien. 

Jérémie: Physiquement peut être, mais mentalement j'en suis pas sûr. 

Je lui fais un sourire triste. 

Jérémie: Je peux me coucher avec toi ? 

Moi: Parce que tu penses qu'il y a la place là ? 

Jérémie: Ouais c'est vrai ça. Viens dans mon lit. 

Moi: Okay mais je veux que personne me voie. 

Il vérifie que les gars soient en haut et pas prêts à bouger, et on va dans son lit. Il referme le rideau et il me fait un gros câlin. 

Moi: Merci Jérém'.

Jérémie: De rien, on sera toujours tous là pour toi tu sais. 

Je souris et me colle un peu plus à lui. Il me papouille les cheveux et je me rendors dans ses bras. 

Vendredi, 17h.

Je me réveille seulement. Jérémie n'est plus là. Rien d'étonnant, il devait avoir des choses à faire. Seulement, je ne suis pas seule dans le lit pour autant. La personne à mes côté n'est ni plus ni moins que Chaps, il dort. Je souris. J'essaie de me lever doucement pour pas le réveiller. 

Chaps: Laura ? 

Raté. 

Moi: Salut Chaps. 

Chaps: Ca va mieux ? 

Moi: Oui merci. Jérém' était censé être le seul à savoir que j'étais là et que j'allais pas bien, et il devait se taire normalement. 

Chaps: T'inquiète pas, je suis le seul à le savoir avec lui. Il l'a dit à personne d'autre. 

Moi: En tout cas merci d'être resté à mes côtés. 

Chaps: Avec plaisir. 

Je lui souris. 

Chaps: Qu'est ce qu'il y a ? 

Moi: De quoi tu parles ? 

Chaps: T'as beau dire l'inverse avec Lorenzo on voit bien que ça va pas. 

Moi: Je sais pas. J'ai juste pas le moral. 

Chaps: Et tu dors pas. Et quand tu dors c'est plutôt mouvementé. 

Je le regarde interrogative. 

Chaps: Tu bouges beaucoup. Mais c'est rien ça. Tu marmonnes, tu pleures, on dirait que tu fais des cauchemars. Donc entre tes insomnies et ça, tu peux pas nous faire croire que ça va. 

Je ne lui répond pas. Je sais pas quoi dire. Je sais pas quoi faire. Je sais pas. 

Moi: Je vais manger un bout. 

Je pousse le rideau, vais récupérer mon téléphone dans ma couchette et monte dire bonjour aux gars. 

Luji: Voila la belle au bois dormant. 

Je lui souris et me tais. Je sais pas quoi leur dire. Je me fais un thé à la menthe, prend un cookie et redescend. Je sors du bus et marche un peu dans la rue. En pyjama avec un tasse à la main, oui. Mais t'inquiètes. Il me faut pas longtemps pour me rendre compte qu'on est plus dans la même ville. On est probablement sur le lieu du prochain concert. Ce qui veut dire qu'on est à Nancy. 

On est garés rue de la Digue, au bord de la Meurthe. C'est très beau. Je marche un peu et vais m'assoir à coté de l'eau. Y'a quelques personnes qui passent mais c'est relativement calme. Je profite du paysage et du calme relatif de la ville. 

Je vois Lucas arriver et s'assoir près de moi. 

Lucas: Comment ça va, tu penses à quoi ? 

Moi: A tout sauf à toi. 

Lucas: Aïe, ça fait mal ça. 

Moi: C'était une blague. 

Lucas: Quoi de prévu dans le peu de temps qu'il te reste pour aujourd'hui Shawty ? 

Je souris à l'entente de ce surnom. 

Moi: Contempler le paysage. 

Lucas: Okay, moi ça me va. 

On reste une minute comme ça, dans le silence et je me lève. 

Moi: En fait non, y'a pas une boite dans le coin ? 

Lucas: Attend je vais regarder. Y'en a dix. 

Moi: On prend la plus proche. Viens. 

Je retourne au bus et je dis à tout le monde qu'on va en boîte. Ils sont tous chauds et on part à pied, tous joyeux. On est derrière tout le monde. Luji se met à ma hauteur et me prend la main. Je suis surprise mais je ne me dégage pas. 

Moi: Je te pensais pas comme ça. 

Il souris. Et fais une petite pression sur ma main. 

On arrive à la boîte et on se trouve un coin tranquille sur le côté où se retrouver si on se perd de vue où si on a un problème. Et l'idée c'est que tout le monde guette de ce côté de temps en temps pour vérifier que personne n'aie de problème. 

Luji me prend la main et me tire dans la foule. On danse avec les gens autour de nous, je m'amuse, et un gars lambda commence à danser avec moi. Je cherche Luji du regard, j'ai pas envie de danser avec ce monsieur, probablement très sympathique à n'en pas douter, quand je me rend compte que quelqu'un tient encore ma main en dansant avec une autre fille. Je me tourne vers lui et m'y accroche comme à une bouée de sauvetage. La musique change en un truc qu'on pourrait danser en slow si on veut. C'est ce que je décide de faire avec Luji. Je lui fais plus un gros câlin qu'un slow mais il est là et c'est le principal. J'ai eu peur quand le gars à commencé à danser avec moi. J'ai eu une montée d'angoisse, je suis heureuse qu'il ne m'ai pas lâché en dansant. 

Moi: Merci de ne pas m'avoir lâché. 

Lucas: Jamais je t'aurais lâché Laura.

Cette phrase résonnait plus comme une promesse future que comme le simple fait de tenir une main en boîte. 

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C'est pas grave. (Columbine)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant