Chapitre 44

30 1 0
                                    

Toulon, trois jours plus tard. 


Clara est allée travailler, son copain est parti à la fac, il ne reste plus que moi dans ce grand appartement. 

Samedi, en rentrant de la plage on a mangé au resto, c'était super bon, puis elle m'a montré la chambre d'amis où je vais séjourner. Dimanche on est aussi allés à la mer et on a trainé à l'appart, où j'ai pu lui raconter ce qu'il s'est passé avec Lucas. Et hier, comme aujourd'hui j'étais seule. J'ai rien fait. J'ai littéralement regardé le plafond durant sept heures. J'ai même pas mangé. Le soir non plus. J'ai prétendu avoir beaucoup mangé au quatre heure. Ce matin ils étaient déjà partis à mon réveil. Et on est ce midi. J'ouvre le frigo. Elle m'a laissé un ananas pour le petit déjeuné et des concombres d'hier. J'adore ça. Mais j'ai pas faim. Ou peut être que si. Je sais plus. Je me sers cinq rondelles du légume et deux carrés du fruit. C'est savoureux. J'adore. Mais j'en mangerai pas plus. Je prend mon téléphone. Après quelques sonneries la personne décroche. 

Moi: Salut ! 

Jérémie: Hey la miss ? Comment ça va ? 

Moi: Ca va parfaitement et toi ? 

Nan Laura tu sais que ça va pas...

Jérémie : Pareil ! T'es où du coup ? 

Moi: Je suis chez mon amie Clara à Toulon ! Je passe de supers moments c'est trop bien ! La mer, le soleil, c'est trop bien ! 

Tu te fais chier toute seule dans un appart plus grand que ton avenir.

Jérémie: Oh c'est super ça. Ecoutes je suis désolé la miss mais j'ai répondu parce que c'est toi mais tu vois là j'suis en train de gérer une belle beurette alors si ça ne te dérange pas on se rappelle plus tard ? 

Moi: Ouais nan pas de problème ! A plus tard ! 

Jérémie : Prend soin de toi la miss! 

Il raccroche aussitôt. 

Te revoila seule..

Une larme coule le long de ma joue en regardant le plafond. 

Moi: Qu'est ce que je fais ici ? 

Le silence me brule les tympans. 

Je me lève d'un coup et me prépare un sac de plage. En passant trop près d'un miroir je le fais malencontreusement tomber. 

Moi: Et merde.. 

7ans de malheur ! Si j'y croyais je serai pas sortie de l'auberge avec le nombre de miroirs que j'ai cassé. 

Je pose mon sac et ramasse le verre. 

Moi: Aïe !

Vas-y je me suis coupée comme une débutante. Je regarde fixement le morceau de verre que je tiens. Ca me rappelle de mauvais souvenirs. J'approche la lame de ma peau. 

Moi: Non! Non, stop ! Je ne retomberai pas là dedans. Je vais mal, certes, mais je vais réussir à m'en sortir sans ça ! 

Je finis de ramasser tous les morceaux, les jette à la poubelle, passe un coup d'aspirateur et sors en fermant à clef. Je pose mes affaires sur la plage en priant pour qu'on ne me vole rien et cours dans l'eau. 

Je nage jusqu'à la dernière bouée là où les enfants ne risquent pour l'instant pas de venir. Par contre la marée est descendante donc à tout moment, puisque je fais la planche les yeux fermés y'a des gosses qui vont arriver tranquille me balancer un ballon en pleine face. 

J'ouvre les yeux. Le bruit des gens sur la plage se fait de plus en plus lointain, il faut que je fasse attention de ne pas me faire embarquer par les vagues. En les ouvrant je me rend compte qu'il faudrait que je nage un peu pour me rapprocher du bord, sinon je vais paniquer si je commence à être trop loin. 

Je sors de l'eau, prend ma serviette et check mon tel. 

1 appel. 

Je regarde qui c'est. Une pub. Okay personne ne m'aime c'est noté. Mais c'est peut être pas plus mal. 

Je rentre et je vais prendre une douche. 

Clara ne devrait pas tarder. Je met une robe et ressort. Je vais faire un tour dans la ville histoire de lui dire que j'ai fait plein de trucs aujourd'hui alors que bon.. Faudrait que je la prévienne pour le miroir quand même. Je lui envoie un message et elle répond tout de suite. 

De Clara: 7 ans de malheur ! T'inquiète c'est pas grave. Tu t'es pas fait mal ? 

A Clara: Mdrr Rip moi. Ouf tant mieux si c'est pas grave ! Et non t'inquiète pas ! 

De Clara: Au fait je suis rentrée, t'es où ? 

A Clara: Je suis allée faire un tour en ville. Je reviens bientôt t'inquiètes pas. 

De Clara: Tu veux que je te rejoigne ? T'es où ? 

A Clara: Nan j'aime bien marcher seule. Et puis du dois être épuisée. T'as fait une grosse journée aujourd'hui !

De Clara: Ca m'arrange que tu me dises non, en effet je suis super fatiguée je mange et je vais me coucher. Je te dis bonne nuit maintenant alors !

A Clara: Bonne nuit, je me ferai discrète en rentrant au cas où tu dorme. 

De Clara: Merci. 

Je range mon téléphone et continue mon petit tour. Il est aux alentours de 18h. 

23h, quelque part dans Toulon, bar

Je sais vraiment pas ce que je fais mais je crois que j'en ai besoin. J'ai bu un peu. Ouais nan okay beaucoup. Je sais plus trop ce que je fais mais le verre devant moi se rempli infiniment. Le gars à côté de moi me dévore des yeux. Je tourne la tête vers lui. 

Moi: Lucas ? 

Il lui ressemble. C'est lui ? C'est mon imagination ? Je sais pas. 

On commence à parler. Il me raconte sa vie. Je me sens pas en danger. Il a l'air sympa. Il me parle de son taf, de sa copine qui l'a trompé. Il me parle de son meilleur pote. Je comprend rien. Je ne l'écoute même pas je crois. Je prend mon téléphone à la fin de sa phrase. 

Moi: Excuse-moi. 

Je tape un numéro par cœur. 

La personne répond. 

Lucas: Laura ? Laura c'est toi ? 

Les larmes me montent. 

Moi: Je.. 

Lucas: Tu sais je suis désolé, je voulais pas, je-

J'ai raccroché. 

Dès que je le pose sur la table mon téléphone vibre. Un appel. Deux appels. Trois appels. Un message. Deux messages. Trois messages. Dix messages. Quinze, vingt... 

Je lève les yeux. 

Inconnu: Ca va ? 

Moi: Oui merci, je.. Je vais rentrer chez moi c'est mieux. 

Inconnu: Rentre bien surtout. Fais attention t'es pas en très bon état. 

Je lui souris et sort. Je marche en direction de je ne sais où. Je sais pas quoi faire. J'ai pas envie de retourner à l'appart et je sais très bien que trainer dans les rues n'est pas la meilleure des solutions. 

Mon téléphone sonne. Lucas. 

Mon téléphone vibre. Lucas. 

Je m'assoie sur un banc. 

Lucas. 

J'ai tout foiré. 

--------------------------------

C'est pas grave. (Columbine)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant