Chapitre 40 - Un cœur de pierre

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Assise sur son lit, Sonia posa une main sur son abdomen entouré de bandage. Elle était encore sonnée, elle venait à peine de reprendre connaissance.

Reniant la douleur qui traversait toute sa jambe ainsi que le reste de son corps, la femme s'appuya sur ses mains et essaya de se lever avec un effort épuisant.

Une fois soutenue sur ses pieds, la guerrière serra ses dents affin de ravaler la douleur développée. Elle n'était pas encore debout quand Maiko fit irruption dans la chambre en se précipitant vers elle. Avec délicatesse, la sage insista pour la remettre assise sur le lit.

  - N'essaye pas de te lever. Tu ne peux pas marcher maintenant. Surtout que tu es consciente de la dangerosité de tes blessures, lui dit-elle sur un ton réprimandant.

Sonia ouvrit d'abord ses yeux, surprise par la voix de Maiko, puis exprima un mine d'étonnement en voyant la longue chevelure noire de la sage se mêler avec ses cheveux argentés, ce qui affirmait la présence de la femme.

  - Maiko... ? Mais qu'est ce que tu fais ici ? Je croyais que tu avais quitté la Demeure...

  - Jamais. Peut-être que tu es la personne la plus méprisante que j'ai pu rencontrer durant toute ma vie, mais je ne te quitterais pas. Je sais que tu as besoin de moi. Si je te quitte, qui d'autre te soutiendra ?

Maiko lui adressa un regard sévère mais ne tarda pas à sourire d'un air taquin. La cheffe sourit, amusée. Mais ce fut un sourire qui disparu aussitôt.

  - J'ai peur..., murmura Sonia en fronçant les sourcils.

  - Peur ? Pour Yono ?

Sonia ne dit rien un moment, honteuse d'avoir avoué un tel sentiment.

  - Exact, finit-elle par dire. Je sens que j'ai fait une grande bêtise. Je ne lui ai toujours rien dit, c'est pour ça que je crains qu'il rencontre Roku. Je sais qu'il sera capable de lui raconter du n'importe quoi dans le but de l'influencer contre moi. Je regrette de l'avoir traité avec méchanceté. J'ai eut tort.

  - Tu le reconnais, c'est assez bien. Mais tu n'y peux rien maintenant. Actuellement, tu ne peux pas te rendre sur le terrain du combat à cause de tes blessures.

  - Malheureusement...

Sonia baissa sa tête en soupirant avec lourdeur. Elle était très fatiguée. Corporellement et sentimentalement. Ses yeux se remplirent de larmes. L'ambiance devint tellement lourde que Maiko fut touchée de voir que la guerrière avait perdu son air impassible.

  - Je n'ai pas vu une seule larme glisser de tes yeux depuis des années, ce n'est pas aujourd'hui que tu dois le faire.

  - De le savoir en vie et de le voir m'a réchauffé le cœur, s'exclama a-t-elle avec un triste sourire.

   Elle baissa son regard sur ses mains qu'elle posa sur ses genoux et réfléchit. Il devait y avoir une solution, un moyen pour se rendre là-bas et sauver Yono du danger. Yono, son fils...

Soudain, vif comme l'éclaire, une idée favorable s'installa dans son esprit.

  - Oui, moi je ne peux pas y aller avec mes blessures, reprit Sonia en levant son regard vers son amie. Mais peut-être que quelqu'un d'autre pourra y aller. Et je connais parfaitement la personne adéquate pour cette mission.

Maiko fronça légèrement ses sourcils et pénétra dans le regard de Sonia. Après avoir deviné de qui la cheffe parlait, Maiko glissa un léger sourire de soulagement. La sage hocha lentement la tête d'un air satisfait.

Sonia se leva lentement avec l'aide de Maiko et se vêtit d'un kimono. Ensuite, les deux femmes se dirigèrent vers la prison souterraine.

Elles descendirent un escalier en pierre et marchèrent le long d'un sombre couloir, pour finalement s'arrêter devant une cellule. À l'interieur de la prison, un homme brun avait la tête inclinée.

La Rébellion du SamouraïOù les histoires vivent. Découvrez maintenant