Chapitre 16 - État d'esprit

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Au début d'un nouveau jour, et loin des Collines Brulées, le Bounty survolait une mer de verdure qui s'étalait jusqu'à l'horizon. Le bateau effleurait tranquillement les pointes des longs arbres sans les briser. La brise du matin était rafraichissante, et l'atmosphère tropicale était beaucoup plus chaleureuse et relaxante que celle de l'hiver.

En réalité, c'était une charmante promenade, un véritable vol sur cet océan vert avec lequel les couleurs chaudes du matin s'entrecroisaient. Des groupes d'oiseaux aux plumes de couleurs merveilleuses s'envolaient parfois du cœur de la forêt avec milles cris joyeux.

Un jeune homme blond était sur le pont du navire. Il profitait du calme et du merveilleux paysage qui lui était proposé à lui tout seul, laissant le vent caresser son visage et agiter ses cheveux soyeux.

Lloyd prit une profonde respiration qui lui chatouilla les narines, puis sourit légèrement.

Un beau paysage, pensa-t-il.

Leur monde était plein de merveilles et de jolis tableaux. Un peu de temps libre, et voilà qu'ils en profitent tous les jours !

Du temps...

De qui il se moquait ? C'était le temps qu'ils n'en avaient pas. Ils avaient tout le temps quelque chose à faire, des méchants à combattre, du mal à repousser, des problèmes à régler...

Cela était pénible, qu'il y ait de l'obscurité dans ce joli monde. Il fallait toujours se battre et rester sur ses gardes, et le temps de méditer sur la beauté de ce pays pour lequel ils se mettaient en danger ne leur était pas souvent offert.

D'où est venue cette négativité soudaine ?

Difficile de se reposer lorsque l'esprit est ailleurs.

Peut-être que s'il n'y avait pas de mal, ils seront plus heureux et auront une vie plus sereine... Mais non, pour l'équilibre, le mal et le bien doivent exister. S'il y a de la lumière, il y a de l'ombre, et dans l'ombre, il y a l'obscurité. L'équilibre ne doit pas être bouleversé, sinon cela affectera sur tout leur univers. Et pour garder cet équilibre stable, certaines personnes doivent veiller à ce que les deux côtés restent équivalents.

Et ces personnes sont eux.

Si seulement il y avait un moyen pour vivre sans cette culpabilité qui est devenu une habitude dans leur vie de tous les jours. Surtout que le Maître des Ténèbres en personne est libre en ce moment. Si seulement il n'a pas été libéré. Si seulement il savait ce qu'il leur préparait...

Toutes ses idées désolantes lui rendirent la respiration étroite, les larmes lui montèrent aux yeux, et ses poings se serrèrent. Si seulement il pouvait nier tous ses sentiments oppressants. A chaque fois qu'il se trouvait en train de méditer, ses idées déviaient vers le plan obscur et le côté négatif des choses.

Après tout, ce n'était pas de sa faute... en une sorte.

Si seulement il était un peu plus éveillé, il aurait pu s'offrir à lui et à ses amis plus souvent de ces moments chaleureux et profitables.

Il était fautif en une sorte, il était le chef, il était le responsable, il était le meneur, il était le Ninja Vert...

Stop !

Il ferma ses yeux... laissant les larmes glisser le long de ses joues avant d'atterrir au sol devant ses pieds. Ensuite il dégagea tous ces sentiments dans un souffle qui pesait bien lourd dans ses poumons.

Non... il ne devait pas laisser ce sentiment de regret évaluer en lui.

Il passa son avant-bras sur son visage d'un geste vif pour essuyer les larmes qui lui avaient échappée. Il ne devait pas se rabaisser. Il ne devait pas déprimer. Il ne devait pas douter de ses valeurs.

La Rébellion du SamouraïOù les histoires vivent. Découvrez maintenant