Chapitre 48 - Risquer

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Roku, debout sur son balcon sous la nuit étoilée, observait silencieusement l'agrandissement de son palais. Les travaux avançaient vite. Bientôt, rien n'allait lui manquer, et son clan allait être meilleur que celui d'Okami.

Derrière lui, Robin lui demanda :

  - Général, ça vous fait plaisir ce que vous voyez ?

  - Pas tout affaitement. Je ne connaîtrais pas le plaisir tant que Maiko et Esther seront en vie.

  - Je suis persuadé que les deux Sages restants ne refuseront pas une chance de rétablir la paix dans la vallée.

Devenu pensif, Roku se retourna vers le samouraï.

  - Dis-moi clairement à quoi tu penses ?

Robin sortit une pochette transparente de sa poche, suffisamment petite pour qu'il puisse la tenir entre son pouce et son index. Elle contenait une poudre violette.

  - L'ennemi que tu n'arrives pas à le poignarder, empoisonne-le. Ils sont bien en sécurité dans le village, mais je suis sûr qu'ils sortiront si on leur donne la bonne cause. Et nous, on en profitera.

Roku fit demander une carafe d'eau et Robin y versa le poison.

  - Croyez-moi Général, ça sera la dernière fois que Maiko et Esther boiront de l'eau fraîche.

  - Envoie-leur le message. Adresse l'invitation à Maiko, dit-lui que Roku veut la voir pour discuter, qu'elle vienne si elle veut mettre un terme aux souffrances de sa famille, les armes seront posés.

Au moment où il disait cela, Jiang se joignit à eux.

  - Général Roku, les travaux se déroulent comme voulu. Avez-vous besoin de mes services ?

  - Demande à Armelle de venir, je dois lui parler.

Ce pendant, Roku alla regagner sa chambre pour changer ses vêtements, Armelle détestait le voir habillé en tenue de guerre.

Dès qu'il revint dans la pièce, son épouse était à son attente.

  - J'espère que c'est pour me dire que tu vas mettre fin au sang qui coule entre toi et le clan d'Okami.

Roku secoua négativement la tête d'un air catégorique. C'était impossible, et elle le savait.

  - Dans ce cas je n'ai pas envie de discuter avec toi, dit-elle en se levant de son fauteuil.

Roku l'empêcha de quitter la pièce et se plaça devant elle.

  - Ça te plaît de voir notre fils grandir dans une ambiance de guerre ? Ça ne te fait pas mal au cœur ?

Elle avait la voix brisée et les larmes aux bords des yeux. Ça oui, ça lui faisait mal au cœur. Il l'avait ramené d'un village connu par sa paix et sa tranquillité, elle ne méritait pas ce soudain changement vers le pire.

  - Oren est encore petit, il ne comprend pas ce qui se passe, finit-il par dire.

  - Et quand il comprendra, qu'est-ce que tu lui diras ?

  - Je suis vraiment désolé Armelle. Ce n'est pas parce que ça me plait que je fais ça. Mais tu sais, je dois...

  - Terminer ta vengeance, hein ? enchaîna-t-elle avec ironie. Tu ne t'arrêteras pas tant que tu n'auras pas tué tous tes amis ? Robin t'a poussé à tuer Okami et Tadao, t'as rendu Sonia veuve, et tu veux continuer ? Quand c'est que tu vas te réveiller ? Ouvre tes yeux Roku ! T'es pas l'homme que j'ai connu !

Soudain, Roku remarqua un verre d'eau en moitié vide posé sur son bureau. La carafe destinée à Maiko était juste à côté. Le cœur de l'homme fit un saut dans sa poitrine.

La Rébellion du SamouraïOù les histoires vivent. Découvrez maintenant