La Rébellion du Samouraï

Chapitre 64 - Seuls les vainqueurs écrivent l'Histoire

Robin fit un pas vers le rocher et faillit trébucher si ce n'était Akio qui l'attrapa rapidement par le bras.

- Non Robin, on se retire, c'est dangereux, dit le samouraï d'un ton angoissé.

- Mais si j'y arrive Sonia arrêtera de vouloir que je m'en aye. Elle saura que je suis digne !

Akio regarda avec inquiétude le chemin qui leur restait à traverser.

- Non. Ça ne vaut pas la peine, crois-moi Robin. On rentre.

- Et la mission alors ?

- Oublie la mission ! C'est trop risqué.

- C'est aujourd'hui que tu me dis que les samouraïs ont le droit d'abandonner ?

Akio se retourna vers Robin en colère.

- Tu n'es pas un vrai samouraï ! On rentre !

Lèvres mi-ouvertes, Robin fronça les sourcils.

- Je savais que tu le pensais toi aussi...

Sur ce, Robin soupira puis s'en alla, yeux humides. Akio, soucieux, jeta un coup d'œil sur le passage de rochers qui séparait entre les deux rives du ruisseau. La vue des cascades environnantes et des pierres pointues qui s'élevaient là où se terminait la chute d'eau lui fit un frisson. Il avait envie d'attraper son ami et de le faire jurer qu'il n'allait pas revenir ici seul, mais Robin était déjà partit bien loin en avant, et de mauvaise humeur. L'esprit agité, Akio soupira, puis il glissa sur ses talons et alla rejoindre son compagnon.

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Sonia inséra une dague dans sa ceinture et attrapa son nagitana, ensuite elle enfila son casque et ferma à clé sa pièce. Son air grave ne la trahit qu'une seule fois, quand elle jeta un dernier coup d'œil sur la pièce où reposait Maiko.

Ensuite elle quitta la Demeure des Quatre Sages, et bientôt ce fut du village d'Okami qu'elle sortait avec toute discrétion. Son cœur battait vite dans sa poitrine. Mâchoire crispée et sourcils froncés, elle fonçait vite telle une flèche entre les arbres de la forêt. Sa direction : la rencontre de Roku. Elle devait y arriver avant Yono.

Au bout d'une demi-heure, elle dû se donner une pause obligée. Sonia s'arrêta en plein milieux des forêts, elle regarda autour d'elle d'un air suspicieux, puis s'installa au pied d'un arbre pour se donner une minute de repos. Elle soupira et baissa son regard sur sa jambe souffrante. Les bandages de sa cuisse et de son abdomen étaient déjà en sang. Ses blessures n'avaient presque pas guéri, mais sa détermination la poussait à supporter plus que se plaindre ou s'inquiéter.

Ainsi assise au pied d'un l'arbre, la guerrière leva la tête et observa le ciel couvert. L'azur était gris, l'atmosphère humide, l'air frais... Il allait pleuvoir, d'ici vingt minutes au plus. Fermant ses paupières, Sonia se permit de se mettre en position plus confortable pour mieux se reposer, son corps souffrait, et elle était consciente de son besoin de repos auquel elle devait répondre affin d'être prête pour son prochain combat.

Or, son repos fut troublé par des souvenirs, un mélange de douces paroles qu'on lui avait soufflé à l'oreille, des promesses du passé qui l'avaient changé pour toujours, et des douleurs qu'elle avait vécu... Okami lui avait fait la promesse que l'amour ne faisait pas mal au cœur et ne rendait pas faible, que ça n'empêchait pas de continuer d'être un samouraï fort et infaillible. Elle lui avait fait confiance. Elle l'avait aimé... Et même avec la douleur aujourd'hui, elle ne le regrettait pas. Parce que pour une première fois, elle avait apprit avec lui une chose, faire confiance à son cœur.