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Le lendemain matin, apres être passée au lac pour me faire un semblant de shampoing, je retourne à la maison, une serviette autour du corps. Je pousse la porte et drôle l'arrêt cardiaque en remarquant un inconnu assis sur une des vieilles chaises miteuses du salon. Serait-ce une troisième personne recherchée qui a trouvé refuge ici ? Nex pénètre dans la pièce à ce moment-là. Je passe mon regard de lui au type inconnu une bonne dizaine de fois.

- Ah ouais, j'avais oublié de te dire que je vis pas seul, lance soudain Nex.

- Mais c'est qui lui ?? je m'exclame tandis que le mec me reluque de haut en bas. Bas les yeux abruti.

- Un collègue.

- Tu perds pas la boule à vivre en pleine forêt à ce que je vois, dit le "collègue" sans stopper son regard sur moi.

- J'la baise pas, répond Nex très calmement.

Non mais ils se souviennent que je suis encore là ?? Bien qu'il le décrive comme un collègue, sachant qu'il est un tueur en série je ne sais pas vraiment si je dois lui souhaiter la bienvenue ou partir en courant. Le mec a l'audace de me tendre la main.

- C'est quoi ton prénom ma jolie ?

Je grimace tout en le regardant de haut en bas.

- Je ne te le dirai pas, il est trop beau pour être prononcé dans une si vilaine bouche.

Il se marre.

- T'as du répondant, j'aime bien.

Quel connard.

- Moi c'est Jessy, continu-t-il comme si j'en avais quelque chose à foutre.

Je l'ignore et m'approche du tourne disque pour mettre la seule chanson que l'on puisse mettre ici "Can't help falling in love".

- Elle commence sérieusement à me casser les couilles ta musique, pourquoi est-ce que t'es obligée de la mettre au moins cinq fois par jour ?

- Ah bah tiens je me disais aussi que t'étais bien silencieux depuis que je suis rentrée. Et quand tu ouvres enfin la bouche c'est pour critiquer une chose dont tu es responsable.

- Une chose dont je suis responsable ?? Tu m'expliques ?

- TU as cassé la télé, donc TU as réduit à néant toutes nos chances d'écouter de la musique dessus.

Il s'approche de moi d'un air menaçant.

- Évite de me parler sur ce ton, dit-il.

- Ou sinon quoi ? je demande, confiante, peut-être même un peu trop.

Un faux rire lui échappe.

- Je t'enferme seul dans la chambre avec Jessy.

- Et alors ? Tu crois que je ne saurais pas me défendre ?

- C'est pas que je le crois j'en suis sûr.

Je me tourne vers le type concerné. Il nous écoute comme si il était à un one man show. Moi, je veux calmer l'ego surdimensionnée de mon colocataire plus que ravagé. Même si je sais que je vais le regretter juste après, je m'approche de lui et sans qu'il ne s'y attende, lui envoie mon genou entre les jambes. Je me barre ensuite en courant le plus vite que je le peux. Je le vois derrière esquisser une grimace pendant une fraction de seconde pour ensuite avoir un regard noir. On dirait qu'il n'a pratiquement pas eu mal, pourtant j'y suis allée fort ! À moins qu'il arrive juste très bien à masquer sa douleur. Il se met à me poursuivre en hurlant qu'il va me tuer pendant que je monte à l'étage. Je fonce dans un cul de sac, je ne suis pas très maligne. Une fois que j'y suis, je prends la chaise qui me sert à monter dans le grenier et tente d'aller m'y cacher. Sauf qu'avant que j'ai le temps de remonter mes jambes, il m'attrape par la taille et tire, ce qui me fait tomber au sol. Merde, ça fait mal. Il ne me laisse aucun répit et m'attrape par le bras, me forçant à me relever et me balance le dos contre le matelas. Puis, sa main vient s'enrouler autour de ma gorge, ravivant un douloureux souvenir, encore une fois.

Un mois plus tôt

Je marche tranquillement dans les couloirs du lycée, mon air de peste collé au visage, et je devine que tout le monde me regarde. Les filles doivent probablement parler dans mon dos, ce qu'elles n'oseraient jamais faire en face de moi. Je suis riche et influente, une parole de travers et en une seconde j'anéantis leur futur. J'enlève mes lunettes de soleil du sommet de mon crâne pour les ranger dans mon sac à main quand soudain, on m'attrape par les hanches et je me retrouve entraînée dans les toilettes des garçons. C'est Matias, un garçon de l'équipe de foot avec qui je couche à l'occasion.

- J'ai envie de toi, dit-il en mettant directement sa tête dans mon cou pour m'embrasser.

Je le repousse brutalement en fronçant les sourcils.

- Matias ! T'es sérieux là ?? On est au lycée !

- Je m'en fou je peux plus me retenir.

Il m'attrape la tête en posant sa main à l'arrière de mon crâne et m'approche de lui pour m'embrasser. Non, cette fois-ci je ne peux pas faire ça. Pas au lycée merde ! Je le repousse une nouvelle fois et il fronce les sourcils. Sans me laisser le temps de comprendre ce qu'il se passe, il enroule brusquement sa main autour du cou et me plaque entre lui et les lavabos. Je ne peux plus parler, j'ai la respiration presque complètement coupée.

- C'est pas une salope comme toi qui va me faire croire que ça la dérange de baiser au lycée, lance-t-il soudain.

Je ne peux pas répondre, j'essaye tant bien que mal de faire rentrer l'oxygène dans mon corps. Voilà, ça y est, je n'ai plus le choix. Il m'écarte les jambes et fait ce qu'il a faire durant un temps qui me semble être une éternité. Quand il a enfin fini, il se casse en lâchant un "c'que t'es bonne". Je me tourne vers le vitres et regard l'étendue des dégâts sur mon cou. Il ne m'a pas lâché durant tout l'acte et ça se voit car des marques de strangulation commencent déjà à apparaître. Je fouille dans mon sac et trouve un petit foulard que j'accroche là où ses mains étaient il y a encore quelques secondes. Je me recoiffe, me remets un peu de gloss et sors des toilettes, comme si rien ne s'était passé. D'ailleurs, il ne s'est rien passé de particulier, c'était un rapport entre deux adolescents, rien de plus, non ?

Retour au présent

Il resserre sa prise autour de ma gorge tandis que je tente de m'en dégager. J'essaye de lui mettre un autre coup de pied dans les couilles, mais rien n'y fait. Il serre encore un peu plus, et quand il s'arrête enfin il rapproche sa tête de mon visage et murmure :

- Fais encore la maligne avec moi et je te promets que tu vas aller rejoindre la vieille au fond du lac après une mort lente et douloureuse.

N & JOù les histoires vivent. Découvrez maintenant