N & J

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Hey, je vous rappelle juste qu'en comptant celui-là, il reste cinq chapitres à ce livre, ainsi qu'un épilogue <3
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- Nex, Aym ? Qu'est-ce que vous foutez avec cette fille ? Et pourquoi est-ce que vous empruntez le passage secret ? demande l'un des types.

- On ne voulait pas déranger, on l'a trouvé au bord d'une route et on s'est amusés avec elle, dit Nex, et la rapidité avec laquelle il formule ses mensonges m'ébahit.

- Oh, alors vous pourriez peut-être... attends, pourquoi est-ce qu'elle tient une mitraillette entre ses mains ?

Merde, il faut agir. Je redresse mon bras et, sans perdre une seconde, commence à tirer sur les deux types. En revanche, bien que je les tue sur le coup, je ne comprends pas comment fonctionne ce truc, et d'autres balles ricochent contre les voitures, produisant un bruit monstrueux.

- Jamila, arrête ça ! fait Nex.

- Mais je n'y peux rien, je ne sais pas comment ça fonctionne !

Il me l'enlève des mains et la balance au loin. Elle s'arrête enfin.

- Allez on se dépêche, dans une minute ils auront tous rappliqué ici.

Aymeric déverrouille la voiture à distance et lorsque nous l'atteignons, m'allongent à l'arrière. Puis, Aymeric s'assoit côté passager tandis que Nex se glisse derrière le volant. Et c'est à ce moment précis que des balles viennent cogner contre le pare brise arrière, le brisant en milliers d'éclats de verre. Je protège mon visage de mes mains et Nex ne perd pas une minute, il démarre. Des mecs enfourchent leurs motos et montrent dans des voitures, prêts à nous suivre, tandis que nous quittons le garage pour rouler en direction du portail.

Une horrible impression de déjà vu s'empare de moi. Je nous revoie Nex et moi, un an auparavant, prenant la fuite à bord d'une moto que je ne savais pas conduire. Je souhaite juste que le dénouement soit différent, meilleur.

- Accélère ! je lance.

J'ai la voix casser et chaque parole que je prononce renforce le flou de ma vision, mais je tente du mieux que je peux de rester éveiller.

Tandis que nous nous rapprochons du portail, des hommes viennent de partout derrière nous. Ils nous tirent dessus, et une balle atterrit même dans l'appuie-tête d'Aymeric.

- Putain, j'me sens pas bien, fait soudain Nex.

- Ce n'est pas le moment de nous lâcher ! lance Aymeric en posant une main sur le volant.

Mais une balle fend l'air et il se la prend dans le bras. Un cri lui échappe tandis qu'il commence à saigner. Merde, il ne va pas tenir longtemps éveillé encore.

- Jamila, tu te sens de... prendre le volant ? demande soudain Nex.

- Quoi !? Non !

- Je sens que je vais m'évanouir.

- Non non non, je ne sais pas conduire ce type de voiture !

C'est une berline noire, et la seule voiture que j'ai conduis de ma vie, c'est celle de Leily, une vieille caisse des années 2000. Je n'ai même pas le permis.

Et la voiture commence à zigzaguer.

- Nex ?

Pas de réponse.

- Nex !

Je mets ma tête entre les deux sièges avant et les regarde. Aymeric est à moitié inconscient et Nex s'est évanouie. Putain de merde. Je me hisse tant bien que mal devant, m'assois à moitié sur le rangement entre les deux sièges avant et sur les jambes de Nex, et tente de maîtriser le volant. J'entends les motos se rapprocher dangereusement de nous pendant que je passe le portail. Ils ne nous laisseront pas filer avant de nous avoir tué.

Plus je réfléchis, plus je me rends compte qu'une seule option s'offre à moi. Je ferme quelques instants les yeux et des larmes commencent à rouler le long de mes joues quand je réalise ce que je m'apprête à faire. Tout en conduisant d'une main en tentant de rejoindre l'autoroute, je fouille Aymeric à la recherche d'un potentiel téléphone. Je le trouve, et me rends sur le numéro d'urgence puisque je ne connais pas son code. Et là, je compose le numéro de mon père.

Je suis persuadée que c'est lui qui a demandé à dire que Nex était mort. Ou pour me rassurer, ou parce qu'il le connaissait et qu'il savait qu'il ne m'aurait pas fait tout le mal que tout le monde pense qu'il m'a fait. Il décroche au bout de la troisième sonnerie.

- Allo ?

- P... papa ?

- Jamila ? Pourquoi est-ce que tu m'appelles à cette heure-là ?

Je garde le silence pendant plusieurs secondes. Puis, une balle vient dégommer le rétroviseur gauche.

- Jamila !? C'est un bruit de balle que j'entends derrière toi ??

Les lèvres tremblantes et les joues baignées de larmes, je lui donne une réponse.

- Oui... papa, c'est la merde. Je me suis faite kidnappée par un gang de mercenaires que tu dois probablement connaître puisque Nex travaillait pour eux avant de... te connaître. Ils sont venus me sauver et on a réussi à s'enfuir mais... mais là... ils nous poursuivent...

Un sanglot m'empêche de continuer.

- Je localise le téléphone. Essaye de les semer, le FBI va vous retrouver.

Alors, je ne coupe pas l'appelle pour qu'on puisse nous localiser, mais je pleure toutes les larmes de mon corps. Je ne sais pas si les garçons auraient préféré la mort à la peine qui les attend, mais je suis trop égoïste, et il est hors de question que je les laisse mourir.

- Jamila...

Je me tourne précipitamment vers Nex, qui vient de se réveiller. Au même moment, une moto arrive à notre hauteur et tire dans la vitre, la brisant. Alors, je m'empare du flingue qu'Aymeric avait encore dans la main, et tire une balle dans la tête du type. Il s'effondre et je vois un de nos ennemis lui rentrer dedans, tombant de sa moto lui aussi.

- Appuie plus sur la pédale ! je lance à Nex.

- Jamila...

- Quoi ??

- Je crois que la balle est rentrée trop près de mon coeur...

- Non, ce n'est pas possible...

Il commence lentement à fermer les yeux.

- Nex, ne me fais pas ça ! Nex !

Comme il ne réagit pas, je prends mon courage à deux mains et le gifle. Il se réveille quelque peu.

- Ne ferme pas les yeux, je t'en prie.

- À quoi bon ? T'as appelé ton père...

- Oui mais... il sera peut-être clément, vous m'avez sauvé la vie !

- Et c'est aussi par notre faute si ta vie était en danger, c'est de ça qu'il se souviendra...

- Nex je...

Mais je n'ai pas le temps de finir ma phrase que le bruit d'un hélicoptère en approche retentit soudain. Mes larmes redoublent. Ce soir, tout prend fin.