N & J

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Une petite couche de gloss, et je suis fin prête. Je me regarde dans le miroir. Aujourd'hui, j'ai bouclé mes cheveux bruns foncés et je suis vêtue d'une robe moulante à bretelle blanche vers le haut, noire vers le bas ( voir média ). Je ne peux m'empêcher de souffler. Je déteste me voir comme ça. Avant, au collège, j'étais naturelle. Maintenant, c'est une toute autre histoire. Le maquillage permet de cacher mes complexes et mes défauts. Je ne suis pas aussi sure de moi que j'ai l'air de l'être à l'extérieur. Je me déteste.

L'année scolaire a commencé depuis une semaine, je suis rentrée en terminale et autant dire que je ne comprends rien aux cours. Je prends mon sac de cours Valentino et sors de chez moi en vérifiant que ma robe blanche et noire est bien mise. Mon chauffeur personnel vient me chercher pour m'emmener au lycée. Ah oui, je suis riche. En faite, vous pouvez prendre tous les clichés possible, et c'est moi. Durant le trajet, je prends ma tête habituelle, c'est-à-dire les sourcils haussés pour avoir l'air hautain et le petit sourire en coin de peste. Au lycée, j'ai deux suiveuses. Je n'ai pas de vraies amies à moi. Ma meilleure et unique amie, Leily, est dans un autre lycée. Avec elle, je peux être celle que je suis sans avoir à me cacher derrière une attitude.

- Nous sommes arrivés mademoiselle Tuckson.

- D'accord, merci.

Je descends et là évidemment, tous les regards se tournent vers moi. Les gars regardent mes formes, et font des sourires salaces. Ça me dégoûte mais je ne dis rien, sinon on m'embêterait plus qu'autre chose. Les garçons ne veulent pas d'une relation avec moi. Selon eux, je ne suis qu'une pétasse qu'on garde une nuit puis qu'on jette après. Ils ne pensent pas au fait que je suis une humaine avec un cœur et des sentiments.

- Daisy ! Lila ! je crie.

Mes deux suiveuses arrivent en courant et Lila prend mon sac.

- Vous étiez où ?? je demande en les fusillant du regard.

- Excuse-nous on... on...

- J'en ai rien à faire.

Elle se tait. Le fait que je lui parle comme si elle était la dernière des connes n'a même pas l'air de la déranger. Elle sait que si je le veux, je peux détruire sa réputation. Je ne sais pas pourquoi tout le monde m'écoute. Je préférais être une fille que personne ne remarque et pouvoir rester tranquillement dans mon coin. Je sais que vous vous demandez sûrement pourquoi je n'arrête tout simplement pas de me comporter ainsi ? C'est simple et je l'ai déjà dit. Si je ne peux pas contrôler ce qu'on fait à mon corps, que je sois ringarde ou populaire, alors en étant une peste, je peux au moins me faire respecter des filles et contrôler la vie des autres qui seraient effrayés à l'idée de me désobéir.

- Allez, en cours, je lance.

*****

Assise en cours de chimie, qui est mon premier cours de l'année, je m'ennuie déjà. Du coup, je prends le temps d'observer ma salle de classe, toute aussi luxueuse que ma maison. Des tentatives de cambriolages ont déjà été faites, mais heureusement non concluantes.

- Hé Mila ! me lance ma voisine avec le rouge aux joues. Je... euh j'adore tes faux ongles et je voulais savoir où tu les as achetés ? Enfin si c'est possible,
é... évidement.

Je lui jette à peine un regard. C'est vrai qu'ils sont magnifiques mes faux ongles. C'est le seul truc de « pétasse » que j'apprécie sur moi.

- C'est des sur mesures avec des vrais diamants. Bien que t'aies la chance d'être dans une école prestigieuse, je ne pense pas que t'aies le fric de t'en acheter. Je me trompe ?

Elle baisse les yeux. Perdue dans mes pensées, je n'entends pas le cours passer. Enfin, jusqu'à ce qu'on entende des cris provenir des autres classes.

- Qu'est-ce qu'il se passe ?? s'inquiète une fille au fond de la salle.

La prof regarde son téléphone et pose une main sur sa bouche.

- Un individu armé et masqué est entré dans l'école. Il faut que nous partions !

La prof s'apprête à aller verrouiller la porte mais je me lève et l'en empêche. Ma vie est nulle. Personne ne tient vraiment à moi. J'ai toujours voulu mettre fin à mes jours mais n'ai jamais eu le cran de le faire. Alors pourquoi ne pas le faire maintenant ? Si cet individu me tue, je ne sentirai rien.

- Mais enfin Jamila qu'est-ce que vous faites ?! hurle la prof, à moitié hystérique, en me voyant ouvrir la porte.

Je ne lui réponds pas. Elle essaye de me retenir mais je la pousse et sors dans le couloir. Il y a des cris qui résonnent de partout, pourtant il n'y a personne. Ils résonnent des salles de cours. J'ouvre une porte, et constate avec effroi que tout le monde a été assassiné. L'individu est dans une autre classe. Certains objets spécifiques ont disparus, mais pas nécessairement les plus chers...

Je me retourne et c'est là que je l'aperçois. Celui qui va enfin me libérer de cette vie dont je suis prisonnière. Il a un masque de squelette sur son visage mais à ce que je peux distinguer il a l'air très musclé et doit approcher le mètre 90 de près. Il a des yeux bleus clairs hypnotisants. Il me fixe quelques secondes tandis que je ne bouge pas.

- T'as pas peur ? demande-t-il en remarquant que je ne pleure pas.

- Tire, je dis simplement.

- Réponds. J'ai pas tout mon temps ! dit-il d'une voix agressive en s'approchant de moi.

Je ne réponds pas et me contente de le fixer, puis finis par répondre.

- Je ne veux plus de la vie. Je préfère laisser mon âme en paix, au ciel. Alors non, je n'ai pas peur.

Il me détaille quelques secondes et finit par me contourner et partir.

- Non ! Reviens ! Enfoiré !

Malheureusement, il est déjà loin et ne m'entend sûrement plus. Tant pis, il faut que je parte. Je rentre dans ma salle de physique qui est désormais vide, attrape une blouse blanche simple et la mets puis retire ma robe. Je vais fuir. Je ne pense pas qu'une robe courte et moulante soit l'idéal alors une blouse me suffit amplement. Je cherche un élastique dans mon sac et m'attache les cheveux en chignon, puis sors par une sortie de secours un peu plus loin, mais n'utilise pas celle de la classe, sinon je risque de tomber sur des gens de mon école. Et là, je cours. Je cours le plus vite possible comme si ma vie en dépendait. En faite, oui, ma vie en dépend. Une fois cachée derrière un arbre de la petite forêt présente derrière le lycée, j'observe. J'observe la police arriver ainsi que pleins de parents d'élèves, de pompiers et même un hélicoptère. J'ai pris ma robe avec moi, pour ne pas laisser de trace. Je vois plein de corps inertes emballés dans une espèce de sac de congélation noir se faire déposer dans plusieurs camionnettes toute aussi noires. Je vois mes parents arriver et par réflexe, je me cache un peu plus derrière l'arbre. Ma mère pleure et mon père la console comme il peut. Un pincement au cœur s'empare de moi en voyant cette scène. Un policier est en train de leur parler et à leur l'expression je pencherais plus sur une mauvaise nouvelle. Je vais être portée disparue. Heureusement, les seules photos de moi qu'il reste après le début du lycée sont des photos de moi maquillée, alors je n'ai plus qu'à me démaquiller. Il y a un lac pas trop loin où j'allais me baigner parfois avec Leily. Je m'y précipite. Malheureusement, je n'avais pas réalisé qu'il était beaucoup plus loin a pied qu'en voiture, ça me prend donc plus de 45 minutes pour y accéder. Une fois que j'y suis, j'utilise l'eau et quelques feuilles qui traînent pour enlever tout le maquillage que j'ai sur la tête. Je me préfère nettement comme ça. Je suis dans un coin paumé ici. Il n'y a rien. Du coup, je décide de marcher. Je verrais bien où ça me mène.

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Hey ! J'espère que ce premier chapitre vous a plus et que vous avez envie de lire la suite !!