N & J

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Tandis qu'une voiture glisse dans le ravin, les autres qui suivaient derrière se stoppent brusquement. Sans le vouloir, j'ai réussi à nous sauver la mise. Même s'il a fallu que j'envoie à la mort les trois personnes présentes dans la voiture... Aymeric ne s'arrête même pas, il continu de rouler et de l'autre côté de la route qui s'est effondrée, je vois les hommes qu'il reste sortir des voitures avec des armes énormes. Ils commencent à tirer mais rapidement, nous croisons un virage et nous les perdons de vue. N'inspire un grand coup.

- T'es vraiment trop conne, fait Nex.

- Je pensais pas que ça allait faire exploser la route !

- Ah ouais ?? Et tu pensais que ça allait faire quoi alors, des feux d'artifice ??

Je lève les yeux au ciel et croise les bras sur la poitrine.

- Ça fait quatre, je remarque.

- De quoi est-ce que tu parles ??

- J'ai tué quatre personnes depuis que je vis avec toi.

- Mais est-ce que c'est moi qui t'ai forcé à vivre avec moi ?? Il me semble pas non !

- Mais moi aussi je voulais me cacher ! Et je ne pensais pas devoir supporter un mec aussi pénible que toi !

- Qui est-ce que tu traites de pénible là ??

- Oh ! crie soudain Aymeric. On dirait un couple qui se chamaille, bordel ! Fermez la un peu !

Nous nous taisons tous les deux et sa remarque me fait repenser à ce qu'il s'est passé un peu plus tôt dans la soirée. Nex et moi nous sommes embrassés. Non, en faite je pense même pouvoir dire qu'on s'est roulé une pelle à en explorer le fond de la gorge l'un de l'autre. Contrairement à ce que je pensais, ça ne m'a pas déplu. En même temps chaque fille serait au ciel d'embrasser un apollon pareil. Je lève la tête et remarque qu'il m'observe dans le rétroviseur. Je fronce les sourcils et détourne le regard. Sauf que je ne eux m'empêcher de regarder à nouveau et... il m'observe toujours. Du coup, je prends mes seins en main, les plotte et tire en même temps la langue de manière obscène. Bon ok, ce n'est pas à meilleure des réactions à aborder mais je n'ai pas l'habitude qu'un mec me fixe plus haut que sous la poitrine. Il se marre et finit par détourner le regard. Enfin.

Une fois de retour à la villa de rêve, notez l'ironie, je dis au revoir à Aymeric et suis la première à rentrer. Je pars directement me préparer une tisane en faisant bouillir de l'eau. Ça m'aide à m'endormir quand je suis stressée en général. La journée, ou plutôt la fin de la journée a été particulièrement effrayante. Nex rentre pas longtemps après et se prépare un café. Même s'il m'a énervé tout à l'heure, je ne peux m'empêcher de remarquer :

- Tu ne devrais pas boire de café à cette heure, ça va te réveiller au plein milieu de la nuit.

- Ferme-la t'es pas ma mère.

- Bah non elle est morte.

Je porte immédiatement une main à ma bouche. Ça m'a échappé sans que je le veuille.

- Excuse-moi je...

Il s'approche lentement de moi, me stoppant. Il s'avance tellement que je me retrouve coincée entre le plan de travaille est lui. Son regard est froid et n'exprime aucune émotion.

- Je voulais pas dire ça c... c'est sorti tout seul...

Il ne réagit pas et comme j'ai peur qu'il me frappe, je décide d'anticiper les choses.

- Écoute si tu veux me faire quelque chose alors fais-le tout de suite qu'on en finisse parce que là ça devient flippant...

Et là, un tout petit rictus se dessine sur le coin de ses lèvres.

- Je crois que te voir effrayer par moi est la chose la plus satisfaisante que je n'ai jamais vu.

Mes sourcils se froncent immédiatement et je le pousse en plaquant mes deux mains sur son torse.

- Ça n'a rien de satisfaisant ! je m'exclame. Et la prochaine fois évite de te tenir si près de moi, je déteste le contacte physique !

Un rire lui échappe.

- Ah bon, toi, le contacte physique ça te dégoûte ? Alors que tu t'es probablement faite baisé par toute l'équipe de foot de ton lycée ?

- Non je...

Je n'ai pas envie de lui parler des nombreuses agressions que j'ai subi qui viennent hanter mes nuits.

- Tu n'as pas le droit de parler d'eux déjà, tu les as sans doute pratiquement tous tué ! Et puis, ma vie vie sexuelle ne te regarde aucunement !

- La façon dont tu réagis me prouve bien que j'ai raison. Et puis je vois pas pourquoi je me priverai de parler de personnes mortes, t'as bien parlé de ma mère.

J'entrouvre la bouche.

- Ce n'est pas la même chose !

- Ah oui ? Et tu m'expliques en quoi c'est différent ?

- Eh bien je n'ai pas tué ta mère pour commencer, je fais en croisant mes bras sur ma poitrine.

Il lève les yeux au ciel et commence à se préparer son café. Ce type qui veut toujours avoir le dernier mot est vraiment insupportable.