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Le lendemain matin, je grogne en voyant que Nex dort à côté de moi dans le lit. Même si d'habitude je prends le canapé, j'aurai apprécié qu'il soit déjà parti quand je me réveillerais. Je n'ai jamais dormi avec un homme, à part évidement en soirée après avoir couché ensemble.

- Tu comptes me mater longtemps encore ?

Je fronce les sourcils.

- Je ne te matais pas.

- C'est ce qu'elles disent toutes.

Je lève les yeux au ciel et me lève du lit. Sauf que j'ai oublié un petit détail : ce que je porte, qui n'est autre que la robe trouvé par Aymeric.

- La vie est plutôt sympa, j'entends dans mon dos.

Je lève les yeux au ciel une seconde fois et descends les escaliers pour aller me changer. Je mets un jean taille haute avec un des tops achetés quelques jours plus tôt, m'attache les cheveux et me prépare du café. Je mets le tourne disque en route et Can't help falling in love retentit. J'entends Nex m'insulter depuis l'étage du haut mais je n'en ai pas grand chose à faire. Quand il descend enfin, je le questionne.

- Que faisons-nous aujourd'hui ?

Il hausse un sourcil.

- On est pas pote, Jasmina. On fait pas de sorties pour prendre l'air ensemble, ce sont des missions importantes compris ?

- Alors pour commencer, j'apprécierai que tu n'écorches pas mon nom, qui est Jamila et non Jasmina, et ensuite je n'a jamais dit que nous étions amis.

- Tant mieux.

- Très bien. C'est parce que t'as pas pris ton café que tu tires la gueule ou c'est un effet de style ?

En quelques secondes à peine, je me retrouve plaquée contre un des murs de la cuisine.

- Arrête... de me casser les couilles. Compris ?

Je hoche la tête. Il me relâche et, touchée dans mon ego, je ne peux m'empêcher de rétorquer.

- C'est un tic nerveux chez toi de plaquer les gens au mur à chaque fois que t'es en colère ou j'ai juste le droit à un traitement de faveur ?

Il se retourne d'un coup et j'évite d'une extrême justesse son poing.

- Raté ! je lance en me foutant clairement de sa gueule.

Je vois toute la colère qu'il ressent pour moi traverser son regard à ce moment précis. Mais étrangement je ne me sens pas particulièrement effrayée, même si je sais que je le devrais.

- Attends que je t'attrape, dit-il.

Il s'élance vers moi alors je pars en courant, même si ce n'est pas vraiment pratique de courir en jean. Je contourne l'îlot centrale, la table et arrive dans le salon. Je me suis peut-être surestimée puisqu'il m'a déjà rattrapé. Il m'attrape par la mâchoire et de toute sa force, me balance sur le canapé. J'ai déjà trop de fois vécue cette scène. Le garçon qui m'attrape, puis me bloque et abuse de moi. Prise d'un élan d'énergie, je le pousse à l'aide de mes deux pieds et ne s'y attendant pas, il bascule en arrière et tombe à la renverse. J'en profite alors pour me relever. Bon, j'ai potentiellement signé mon arrêt de mort. Je devrai être contente, je vais enfin pouvoir partir vers un monde meilleur. Mais au fond de moi, j'ai l'impression de ne plus tant vouloir être morte que ça. Hier soir je me suis bien amusée et vivre dans cette maison, reclus de tout, me fait du bien. Je le regarde se relever. Une fois debout, il s'approche lentement de moi. Je le regarde faire sans bouger. Peut-être que je devrais ? Une fois qu'il arrive à ma hauteur, je me défends.

- On est quitte, tu m'as plaqué brusquement contre le mur et tu m'as fait mal à la mâchoire. Ce n'est rien un coup de pied.

Il me regarde sans rien dire. Quand je m'apprête à lui demander pourquoi il ne répond pas, il lève sa jambe et me donne un coup de pied au même endroit où je lui en ai mis un quelques secondes plus tôt : en plein dans le ventre. Je tombe à la renverse et le temps que je réalise ce qu'il vient de se passer, il sort :

- Maintenant on est quitte.

N & JOù les histoires vivent. Découvrez maintenant